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MÉLANGES HULIN DE LOO
défaut, tout jeune qu’il était. Les faveurs princières dont
il fut bientôt l’objet ont vraisemblablement contribué à
la réconciliation avec les siens, survenue en 1517. Dans les
matières religieuses aussi Nobel, l’obstiné, n’adhérait pas
à la conviction orthodoxe, quoique bien largement inter-
prétée, d’un Scorel. Il passa à la religion réformée et
mourut dans la foi hérétique en 1573,
Ces détails biographiques ont été empruntés à la généa-
logie Van Voorst, citée ci-dessus.
La même source nous fournit encore un indice qui pourra
être de la plus haute importance pour l’identification défi-
nitive de l’artiste : « Jacob Nobel Hendricksz. a peint son
propre portrait par moyen d’un miroir de métal, à mi-
corps, avec une grande barbe et un crâne sur lequel il
appuie la main » (1). Il paraît que sur ce portrait, qui n’a
pas encore été retrouvé, le miroir de métal, comme sur le
portrait de Pieter Bicker, était visible, autrement le chro-
niqueur du XVIIe siècle aurait ignoré qu’il était de
métal. En outre nous sommes autorisés à nous imaginer
le crâne comme posé sur une table, visible elle aussi,
puisque la main gauche s’y appuie.
L’historien d’art qui trouverait sur son chemin ce
portrait, pourrait donner sans difficulté la réponse à la
question de savoir si les tableaux que nous avons voulu
attribuer ici à Jacob Hendricksz Nobel sont en effet de sa
main. Je suis à même d’indiquer une trace à suivre : il y
a quelque motif de supposer que le portrait cherché est
identique avec « l’homme à la tête de mort » qu’on trouve
cité parmi les tableaux appartenant à une collection privée
de Londres, non mieux identifiée (2).
Gf. J. HOOGEWERFF
Directeur de l’Institut Historique Néerlanais,
à Rome.
(1) « Jacob Nobel Hendricksz. heeft sijselven door een metalen spiegliel
uytgescbildert, ten halve lijve, met een groote baei’t en doodsbooft, daer
sijn linckerhandt op rust », Ivramm et Swillens, 11. cc.
(2) Fr. Winkler, Die altniederlândische Malerei, Berlin, 1924, p. 283.
MÉLANGES HULIN DE LOO
défaut, tout jeune qu’il était. Les faveurs princières dont
il fut bientôt l’objet ont vraisemblablement contribué à
la réconciliation avec les siens, survenue en 1517. Dans les
matières religieuses aussi Nobel, l’obstiné, n’adhérait pas
à la conviction orthodoxe, quoique bien largement inter-
prétée, d’un Scorel. Il passa à la religion réformée et
mourut dans la foi hérétique en 1573,
Ces détails biographiques ont été empruntés à la généa-
logie Van Voorst, citée ci-dessus.
La même source nous fournit encore un indice qui pourra
être de la plus haute importance pour l’identification défi-
nitive de l’artiste : « Jacob Nobel Hendricksz. a peint son
propre portrait par moyen d’un miroir de métal, à mi-
corps, avec une grande barbe et un crâne sur lequel il
appuie la main » (1). Il paraît que sur ce portrait, qui n’a
pas encore été retrouvé, le miroir de métal, comme sur le
portrait de Pieter Bicker, était visible, autrement le chro-
niqueur du XVIIe siècle aurait ignoré qu’il était de
métal. En outre nous sommes autorisés à nous imaginer
le crâne comme posé sur une table, visible elle aussi,
puisque la main gauche s’y appuie.
L’historien d’art qui trouverait sur son chemin ce
portrait, pourrait donner sans difficulté la réponse à la
question de savoir si les tableaux que nous avons voulu
attribuer ici à Jacob Hendricksz Nobel sont en effet de sa
main. Je suis à même d’indiquer une trace à suivre : il y
a quelque motif de supposer que le portrait cherché est
identique avec « l’homme à la tête de mort » qu’on trouve
cité parmi les tableaux appartenant à une collection privée
de Londres, non mieux identifiée (2).
Gf. J. HOOGEWERFF
Directeur de l’Institut Historique Néerlanais,
à Rome.
(1) « Jacob Nobel Hendricksz. heeft sijselven door een metalen spiegliel
uytgescbildert, ten halve lijve, met een groote baei’t en doodsbooft, daer
sijn linckerhandt op rust », Ivramm et Swillens, 11. cc.
(2) Fr. Winkler, Die altniederlândische Malerei, Berlin, 1924, p. 283.