MÉLANGES HULIN DE LOO
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XIe au XIVe siècle et les divise eu deux familles (1). C’est
dans la première d’entre elles qu’il place le manuscrit 403
de la Bibliothèque Nationale. Sans en contester le prêt au
duc d’Anjou, il démontre que Jean de Bruges s’est plutôt
inspiré d’un ouvrage de la deuxième famille, soit du manus-
crit 422 de Cambrai. Il y a bien, dans l’argumentation de
ce très précieux travail, quelques hésitations au cours
desquelles l’auteur semble revenir à la thèse de l’emprunt
à plusieurs manuscrits (2), mais sa conclusion est formelle :
« Il faut donc regarder comme absolument démontré que
les cartons de la tapisserie d’Angers ont été copiés sur
un exemplaire appartenant à la deuxième famille de manus-
crits des figurations de l’Apocalypse auxquels a été con-
sacrée la présente étude » (p. CXCI).
L’opinion de Delisle, appuyée par la confrontation à
Paris des tapisseries et du manuscrit de Cambrai est, dans
la suite, généralement admise, mais souvent mal inter-
prétée. On en vient à croire que le manuscrit prêté par le
roi au duc d’Anjou était en question (3) et que Delisle a
proposé de l’identifier avec celui de Cambrai (4). Cepen-
dant, la thèse d’une inspiration puisée à plusieurs sources
(1) L. Delisle et P. Meyer, L’Apocalypse en français au XIIIe siècle.
Bibl. Nat. f.r. 403. Paris, 1901.
(2) « Le duc d’Anjou a dû îencontrer dans les librairies princières de
son temps plusieurs exemplaires de l’Apocalypse en images. Il les a fait voir
au peintre... Il (le peintre) ne s’est peut-être pas même astreint à demander
des inspirations à un seul manuscrit. »
(3) Heinrich Goebel. Wandteppiche, II. Teil. Leipzig, 1928 : « Leop.
Delisle und P. Meyer haben in einem langeren gewissenhaft durchgear-
beiteten Aufsatze versucht, die Handschrift zu ermitteln, die der Kônig
seinem Bruder lieh... ».
(4) Guiffrey, Les tapisseries du XIIe à la fin du XVIe siècle : « Comme il
résulte des textes positifs que le roi Charles avait prêté à son frère un des
manuscrits de sa collection pour servir de guide à Hennequin de Bruges,
il paraît certain que l’Apocalypse de Cambrai appartenait alors à la librairie
du Louvre. »
M. Aubert, Beaux-Arts, 1er septembre 1923. Les tapisseries d’Angers.
La tenture de l’Apocalypse, p. 232 . « Le duc d’Anjou emprunta d’abord à
la riche librairie de son frère Charles V un manuscrit qui put servir de
modèle. Ce manuscrit de l’Apocalypse serait, d’après les travaux les plus
récents, celui qui est aujourd’hui conservé à la Bibl. de Cambrai, n° 422... »
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XIe au XIVe siècle et les divise eu deux familles (1). C’est
dans la première d’entre elles qu’il place le manuscrit 403
de la Bibliothèque Nationale. Sans en contester le prêt au
duc d’Anjou, il démontre que Jean de Bruges s’est plutôt
inspiré d’un ouvrage de la deuxième famille, soit du manus-
crit 422 de Cambrai. Il y a bien, dans l’argumentation de
ce très précieux travail, quelques hésitations au cours
desquelles l’auteur semble revenir à la thèse de l’emprunt
à plusieurs manuscrits (2), mais sa conclusion est formelle :
« Il faut donc regarder comme absolument démontré que
les cartons de la tapisserie d’Angers ont été copiés sur
un exemplaire appartenant à la deuxième famille de manus-
crits des figurations de l’Apocalypse auxquels a été con-
sacrée la présente étude » (p. CXCI).
L’opinion de Delisle, appuyée par la confrontation à
Paris des tapisseries et du manuscrit de Cambrai est, dans
la suite, généralement admise, mais souvent mal inter-
prétée. On en vient à croire que le manuscrit prêté par le
roi au duc d’Anjou était en question (3) et que Delisle a
proposé de l’identifier avec celui de Cambrai (4). Cepen-
dant, la thèse d’une inspiration puisée à plusieurs sources
(1) L. Delisle et P. Meyer, L’Apocalypse en français au XIIIe siècle.
Bibl. Nat. f.r. 403. Paris, 1901.
(2) « Le duc d’Anjou a dû îencontrer dans les librairies princières de
son temps plusieurs exemplaires de l’Apocalypse en images. Il les a fait voir
au peintre... Il (le peintre) ne s’est peut-être pas même astreint à demander
des inspirations à un seul manuscrit. »
(3) Heinrich Goebel. Wandteppiche, II. Teil. Leipzig, 1928 : « Leop.
Delisle und P. Meyer haben in einem langeren gewissenhaft durchgear-
beiteten Aufsatze versucht, die Handschrift zu ermitteln, die der Kônig
seinem Bruder lieh... ».
(4) Guiffrey, Les tapisseries du XIIe à la fin du XVIe siècle : « Comme il
résulte des textes positifs que le roi Charles avait prêté à son frère un des
manuscrits de sa collection pour servir de guide à Hennequin de Bruges,
il paraît certain que l’Apocalypse de Cambrai appartenait alors à la librairie
du Louvre. »
M. Aubert, Beaux-Arts, 1er septembre 1923. Les tapisseries d’Angers.
La tenture de l’Apocalypse, p. 232 . « Le duc d’Anjou emprunta d’abord à
la riche librairie de son frère Charles V un manuscrit qui put servir de
modèle. Ce manuscrit de l’Apocalypse serait, d’après les travaux les plus
récents, celui qui est aujourd’hui conservé à la Bibl. de Cambrai, n° 422... »