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— 43 -

L'EXPOSITION HEYMANS.

C'est une individualité fraîche et poétique
que celle qui s'est affirmée au Cercle artistique
de Bruxelles et qui a rallié autour d'elle les
esprits sérieux. L'œuvre de M. Heymans ré-
vèle un tempérament et une organisation, je
n'oserais point dire un génie, car chez lui les
préoccupations du procédé envahissent l'in-
spiration et en voulant la régler l'alourdissent.
J'en demande bien pardon aux partisans de
cet art moderne qui se sont abrités sous le
pavillon du naturalisme, mais pourrait-on me
citer sérieusement des soleils couchants supé-
rieurs à ceux de Claude Lorrain ? Et pourtant
pas d'artiste chez qui le procédé s'efface plus.
A notre humble avis devant la reproduction
de la nature, le procédé doit disparaître si l'on
veut que la vérité domine. C'est là une vieille
maxime que les impuissants ont eu intérêt à
nier et il ne s'en sont pas fait faute. La tech-
nique a remplacé l'inspiration et... mais arrê-
tons-nous. Laissons venir l'heure des désillu-
sions et revenons à M. Heymans.

L'idée d'exposer ainsi tout son œuvre, toute
sa vie, toute la moelle de ses os, est une témé-
rité qui a heureusement tourné en faveur de
l'artiste. Une chute eut été profonde, décisive.
Un succès acclamait l'audacieux. Le succès l'a
emporté. Il y a bien de ci de là quelques ré-
serves a laire, mais au fond et en somme, Hey-
mans est un paysagiste de la grande famille.
Il aura l'auréole. Il y a toutefois une condition
à cette victoire, c'est qu'il n'écoute personne.
A ce prix nous aurons un grand artiste de
plus comme l'eut été ce pauvre Boulanger
s'il avait vécu. Lui et Heymans ont regardé la
nature avec leur âme et je suis assuré que
chez eux plus d'une larme a coulé devant
l'harmonie douce du soir ou la fanfare écla-
tante du matin. Eux n'ont imité personne; ils
ont compris à leur façon, de manière bien dif-
férente. Celui qui est mort ne regardait peut-
être pas au-delà des horizons comme celui
qui est vivant, soit, mais chez tous les deux
le pinceau vibre et leurs œuvres font naître
en nous comme de vagues mélodies au
bercement desquelles nous nous oublions
délicieusement.

Fidèle à mon sentiment sur ce paysagiste
nouveau, je n'ai rien à lui dire convaincu que
je suis d'abord que cela n'aiderait à rien, en-
suite qu'il est dangereux d'imposer à un talent
encore en train de se former une opinion ou des
conseils qui ne s'harmoniseraient point avec
les visées de l'artiste. On sent qu'il a la foi, on
voit qu'il connaît sa force, on comprend qu'il
a un but. Respectons tout cela : en attendant
saluons-le comme il le mérite : avec fierté.

QUENTIN METSYS.

Louvain, 8 mars 4880

Messieurs les bourgmestres et échevins
de Louvain,
Messieurs,

Je vous confirme ma lettre du 8 juin 1878,
par laquelle j'avais l'honneur de vous donner
connaissance de la découverte du nom des
auteurs des stalles de Ste-Gertrude dont je
compte publier la monographie.

Par la présente j'ai la satisfaction de vous
annoncer une nouvelle découverte non moins
importante : il s'agit d'une preuve matérielle
de la naissance de Quentin Metsys à Louvain

Dans la Monographie de l'hôtel de ville je
dis :

« Josse Metsys, ferronnier, horloger et ar-
chitecte, fut l'auteur du modèle en pierre des
trois flèches de l'église de St-Pierre. Il demeu-
rait en 1469, rue du château, actuellement
rue de Malines, près Ste-Gertrude ; plus tard

11 occupa, rue de Diest, une maison, le lion
noir, qui porte actuellement le n° 12. Le
cadran en bois qui servait d'enseigne à sa
demeure, est dans la possession de M. Pierre
Vanbrussel, à Louvain. Ce cadran, tracé dans
un carré de 1-40, est divisé par des rayons en

12 compartiments, qui représentent des scènes
relatives aux douze mois. Il y a beaucoup
d'originalité dans ces petits tableaux traités
à la manière de Breugel, et qui sont dus, sans
doute, au pinceau de Quentin Metsys. »

Ayant obtenu l'autorisation de copier ce
cadran, je l'ai trouvé d'un intérêt majeur pour
notre histoire Le résumé de sa composition
vous en convaincra.

Le premier cercle près de l'axe, représente
les 12 signes du zodiaque.

Le second cercle porte 12 scènes se rap-
portant aux mois. Ces jolies peintures sont
précieuses par leurs détails.

Le troisième cercle marque deux fois les 12
heures.

Le quatrième cercle est composé de 24 petits
tableaux de métiers, de jeux, de combats, etc.

Le cinquième cercle marque les 368 jours
de l'année.

Le sixième cercle désigne les mois et le
nombre de.jours.

Aux angles se trouvent les figures allégo-
riques des quatre principales planètes : la
Terre, Mars, Vénus et Mercure.

Au-dessus du premier cercle est une porte
qui s'ouvrait à midi pour donner passage à un
moine venant frapper les 12 coups.

Parmi les 24 tableaux du quatrième"'cercle,
celui qui est en tête représente un intérieur
d'horloger ; le maître arrange une horloge de
fer à pignons gothiques ; à gauche un jeune
homme, assis devant un chevalet, peint un
portrait de femme; au milieu, un peu en ar-
rière, un homme broie de la couleur ; tout à
fait à droite au fond, est la cheminée.

D'après les données connues et publiées
jusqu'à ce jour, on sait que Josse Metsys, mort
à Louvain vers 1481, fut père de Quentin, né
vers 1466. Mais comme on ignore jusqu'à
présent, le lieu de naissance du célèbre artiste,
Louvain et Anvers se disputent l'honneur de
pouvoir le revendiquer.

Il ne peut donc être douteux que le jeune
peintre représenté ici, ne soit le fils de Josse
Metsys et par conséquent Quentin Metsys lui ■
môme. Il en résulte que, se trouvant si jeune
près de son père à Louvain, il doit nécessai-
rement être né dans la ville où son père
demeurait, puisqu'aucun document ne nous
prouve qu'il est né ailleurs.

J'aime à croire que cette appréciation, si
honorable pour notre cité, attirera la sérieuse
attention des savants qui se sont occupés de
ce fait historique

Agréez, messieurs, l'assurance de ma par-
faite considération.

Adolphe Everaerts

CERCLE DES BEAUX ARTS A GÀND

place du marais.

Voici la liste des tableaux vendus.

1. Repos d'animaux près d'Adinkerke
(L. Robbe).

2. Joueur de guitare (Cériez).

?.. Tête de femme au 16e siècle (Anthony).

4. Oranges (Bellis).

8. Intérieur flamand (Impens).

6. Une Visite à la campagne (Lybaert).

7. Volontaires de l'Ouest (Aux Armes !)
(L. Geens).

8. Nature morte (Dccostere).

9. Coings (Mattelé).

10. Uu Artiste florentin (Ch. Soubre).

11. Fleurs et Fruits (Wouters).

12. Vieux soldat (Dclpérée).

13. Sous les hêtres (Van Meerbeeck).

14. Chemin creux près de Viauden (Dautre-
bande).

15. Vache dans la prairie (Geirnaert).

16. Paysage aux environs d'Audenaerde
(Van Poelvoorde).

Les 8 derniers tableaux ont été acquis parla
commission pour la tombola : tous les autres
ont été achetés par des particuliers, plusieurs
même à des prix assez élevés.

Voici la liste des numéros gagnants avec
l'indication des tableaux.

gagné par le n°

1. Clown (terre cuite) (Dubrucq)

»

»

446

2. Entrée de bois (McllePeeters)



»

673

3. Nature morte (Vanderwee)

»

»

183

4. Tête de fantaisie (L. Herbo)

»

»

2115

o. Hussard en vedette (L. Geens)



»

911

6. Souvenirs de la Malmaison







(Mattelé)

»

»

2841

7. Vieux soldat (Delpérée)

»

»

1840

1. Sous les hêtres (Van Meer-







beeck)



»

112

9. Chemin creux près de Vian-







den (Dantrebande)

»

»

1873

10. Vache dans la prairie (Geir-







naert) .



»

1704

11. Paysage aux environs d'Au-







denaerde (Van Poelvoorde)





479

EXPOSITION A LÀ CONCORDE
A GAND.

A la Concorde il y a eu également une ex-
position où se sont fait remarquer entre autres
MM. Van Aise, Neuckens, Delvin, Heins, Dele-
croix, Van der Syp, de Cock, etc. Là aussi les
tableaux se vendent et une tombola a été or-
ganisée. Elle se tire en ce moment.

C'est avec un vif sentiment de gratitude
qu'au nom des artistes nous nous croyons en
droit d'adresser aux organisateurs de ces
expositions permanentes, nos plus chaleu-
reuses félicitations. Il y a donc encore un
terrain en Belgique sur lequel il est possible
de pratiquer la véritable fraternité!

Italie.

LE CATALOGUE DE SAN DONATO.

Notre correspondant de Florence a fait
connaître sommairement à nos lecteurs les
magnificences du palais du prince Demidoff.
Aujourd'hui tout cela est dispersé aux quatre
vents du ciel. Heureusement il nous reste le
catalogue si pompeusement imprimé par
Dumoulin et Pillet et dont il convient de dire
quelques mots.

Ce catalogue in-4° compte 422 pages bour-
rées de gravures dans le texte et hors texte
 
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