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mann, qui vient de mourir, et qui va se con-
tinuer sous la direction du D' Karl Woermann,
de Dusseldorf. Cette livraison est consacrée
aux peintres italiens du xve siècle. On sait que
depuis les travaux des historiens de l'art,
datant d'une vingtaine d'années, la biographie
des maîtres du midi s'est considérablement
éclaircie.et que Vasari, quelles que soient son
utilité et sa valeur, a été amplement revu et
corrigé. Le livre de Woltmann, profitant des
données nouvelles, revêt donc une importance
spéciale. La plupart des gravures sur bois qui
appuient le texte sont exécutées d'après des
sujets non encore popularisés; tels sont la
Résurrection de la veuve, de Masolino, grande
fresque de la chapelle Brancacci, à Florence ;
Hérodiade, peinture étrange, du même; Adam
et Ève, deMasaccio; une autre grande fresque
du même où se trouvent son portrait et celui
de Masolino; trois fresques, d'Angelico ; une
autre, deUcello; le magnifique Couronnement
de la Vierge, de Philippe Lippi, où se ren-
contrent soixante figures pleines de grâce et
d'expression ; la Madone, du même, qu'on voit
aux Offices à Florence ; le Magnificat, de Bo
ticelli ; la Vénus Anadyamène, du même ;
le Martyre de saint Pierre, du même, ainsi
que sa ravissante Vision de saint Bernard
et son curieux Triomphe de saint Thomas
d'Aquin; le Saint Sébastien, de Polaiuolo et
sa Madone du musée de Berlin.
Cette nomenclature est sans doute un peu
sèche, mais en la faisant nous croyons rendre
un véritable service aux amateurs, aux cu-
rieux, aux travailleurs, aux jeunes comme aux
vieux, à tout le monde enfin car personne ne
pourra plus prétexter l'ignorance. C'est là le
grand service rendu par les publications de la
maison Seemann, lesquelles sont essentielle-
ment initiatrices.
Continuons donc notre nomenclature ; nos
lecteurs y trouveront la preuve que nous
sommes dans le vrai en appréciant comme
nous le faisons le nouveau fascicule que nous
avons sous les yeux. Après les gravures pré-
cédemment désignées viennent le Baptême du
Christ, de Verrochio ; la Naissance du Christ,
de Lorenzo di Credi ; la Mort de saint Fran-
çois, de Guirlandaio ; la Naissance de Marie,
par le même; Y Adoration des mages, du même;
un encadrement d'Attavante; l'Adorâtion des
rois,de Gentile Fabriano; Y Annonciation, de
Nicolas de Foligno; même sujet, de Piero
degli Franchesci; un Ange, de Melozzo; une
Iresque, du même, à la bibliothèque du Vati-
can, tous incomparables chefs-d'œuvre que
bien des auteurs qui écrivent sur l'art n'ont
jamais vus. La raison humaine, en présence
de ces magnificences, ne peut s'empêcher de
sourire quand elle voit le matérialisme des
temps modernes, essayer d'ébranler ces co-
losses pour y substituer ce qu'il appelle :
les maîtres de la nature ! Les vieux maîtres
aussi connaissaient la nature mais ils la cher-
chaient dans les gloires et les splendeurs de
la vie et non dans les pourritures du corps.
Le livre de Seemann est, sous ce rapport, le
plaidoyer le plus victorieux que l'on puisse
jeter dans la discussion et nul ne le feuilletera
sans être vivement frappé de cette vérité que
depuis trois siècles, laissant même de côté le
sentiment religieux qui froisse tant de mo-
dernes esthéticiens, nous avons prodigieuse-
ment reculé dans la façon d'exprimer les
sensations de l'âme et les élancements de la
pensée. Ceci n'est pas une opinion, c'est un
fait q;i'avec un peu de bonne foi le premier
venu pourra constater s'il ouvre le livre que
nous avons sous la main. La même maison de
librairie fournit à l'heure présente les pièces
de ce grand procès en publiant un Album
moderne composé de 300 planches reprodui-
sant les chefs-d'œuvre contemporains. Bien
de plus facile que de comparer et déjuger.
Nous examinerons ce nouvel Album et les
autres publications qu'on trouvera annoncées
à notre huitième page, dans notre prochain
numéro.
©ironique générale.
— La Cantate de Benoit est une œuvre gran-
diose qui empoigne et élève. Le compositeur dans
cette circonstance a donné une nouvelle preuve de
sa puissance à manier les masses chantantes et
orchestrales. Le malheur est que cette formidable
musique ne peut marcher qu'avec une armée à sa
suite. A l'ouverture de l'exposition il y a eu peu
d'élus ; au bois de la Cambre on a négligé d'annon-
cer l'heure de l'exécution de la Cantate, de sorte que
la plupart sont arrivés après coup. Voilà donc une
œuvre que peu de Belges ont entendue et il est à
craindre que denouvelles exécutions ne soient diffici-
les et coûteuses. Ne pourrait-on organiser pendant
les fêtes une ou plusieurs auditions dans un cirque,
soit au profit des pauvres, soit dans un but chari-
table quelconque, après avoir défalqué de la recette
le coût des frais? Qu'on s'arrange comme on voudra,
mais il faut qu'on fasse quelque chose et que la
nation entière puisse entendre ce que des personnes
autorisées considèrent comme le chef-d'œuvre du
maître.
— Noas ne connaissons pas dans le pays d'église
gothique moderne mieux réussie que notre église
St-Joseph. Très heureuse dans ses proportions ar-
chitecturales, elle est aussi très remarquable par le
bon goût et la richesse de ses décorations intérieures
et de son ameublement. Les meilleurs artistes ont
travaillé à l'orner et elle contient déjà une foule
d'œuvres qui ont fait parler d'elles : les polychro-
mies de Joris, les grandes compositions de notre
premier peintre religieux Guffens, — une chaire de
vérité, des confessionnaux, un banc de communion,
sortis des ateliers des frères Goyers, des autels sculp-
tés par de Fierlant et Vermeylen. une couronne de
lumière et des bannières qui sont des œuvres d'art
de haute valeur. — Le trésor de l'église vient de
s'enrichir de nouveaux joyaux, six chandeliers, véri-
tablement admirables, en cuivre émaillé et doré,
exécutés par l'habile orfèvre de Gand, M. Bourdon,
sur les dessins de M. le professeur Helleputte. Ces
chandeliers ont le grand mérite de n'être pas des
monuments derrière lesquels disparaîtrait l'autel
qu'ils ont mission d'éclairer, — Archéologiquement
corrects, élégants dans l'ensemble, ils sont d'une
grande richesse dans les détails. Les bassinets sont
couronnés d'un rang de feuilles de trèfle et soutenus
par des feuillages finement travaillés à jour ; les
gaufrures des colonnes sont ornées de fleurs de lys,
les nœuds, de torsades et le socle, reposant sur des
griffes, est relevé d'ornements en émail et de châtons
du plus riche effet.
La paroisse doit une reconnaissance bien méritée
à la personne qui a généreusement donné les fonds
pour l'acquisition de ces magnifiques chandeliers. Ça
a été une heureuse inspiration aussi de la part de
cette personne, de n'avoir point fait elle-même choix
et achat des objets dont elle voulait faire cadeau.
De la sorte, l'église a pu obtenir des plans et l'exé-
cution d'ornements d'autel entièrement d'accord avec
le style du temple.
Nous félicitons sincèrement le vénérable pasteur
de la paroisse des précieux objets d'art dont son zèle
infatigable et éclairé vient d'enrichir l'église.
Les vandales ont malheureusement passé par la
plupart de nos beaux édifices du xive et du xve
siècles, empâtant la finesse des lignes par la brosse
des badigeonneurs et gâtant l'harmonie de l'en-
semble par des ornements de mauvais goût,des meu-
bles d'une époque de décadence et des autels rococos.
L'église de St-Joseph n'a pas à redouter ces pro-
fanations, qui ont déshonoré, plus qu'aucune autre
peut-être dans le pays, notre belle église primaire.
Espérons que l'argent, retiré par la fabrique de la
vente de son Quentin Metsys va servir à purger
petit à petit le splendide édifice du xve siècle des
chinoiseries que les siècles suivants y ont déposées.
(Gazette de Louvain).
— M. Jules Breton, l'excellent peintre, a donné
à Gand, lors de l'ouverture du nouveau local du
Cercle littéraire et artistique, une conférence intime
sur le regretté Liévin De Winne. M. Breton a tenu
pendant une heure son auditoire sous le charme
de sa parole entraînante et symphatique. A notre
avis, M. Breton par reconnaissance et par amitié, a
exagéré le mérite du peintre. De Winne fut certes
un portraitiste des plus distingués, mais le carac-
tère hésitant et chercheur de sa peinture sera tou-
jours un obstacle à ce qu'il soit casé parmi les
grands maîtres. Deux chefs-d'œuvre de lui peuvent
être cités : le portrait de Sandfort et celui de sa
Majesté Léopold I. Le reste est estimable. Quant
aux portraits de femme on sait que ce fut la pierre
d'achoppement du peintre gantois. Certes, on ne
saurait assez applaudir M. Jules Breton quand il
peint et quand il parle, mais quand il juge, on doit
regarder à deux fois avant d'accepter ses verdicts.
— L'exposition des œuvres de Louis Dubois nous
a fortifié dans le jugement que depuis longtemps
nous avons porté sur ce peintre incompris, par la
raison fort simple qu'il ne se faisait point com-
prendre. A chaque pas l'on voit l'artiste très im-
pressionnable, très humain, imposer à sa volonté
un effort qui n'aboutit point. Sa main ne refuse pas
le service, mais elle est impuissante à rendre ce
que sent la pensée. Leçon nouvelle offerte à ceux,
trop nombreux hélas ! qui chez nous mettent l'étude
du dessin au nombre des engins inutiles. A part les
esquisses et les natures-mortes, il ne restera de L.
Dubois que quelques bons paysages et une réputa-
tion qui tombera d'autant plus vite qu'elle aura été
trop exaltée.
— Le peintre Visconti est mort à 52 ans. On se
souvient de ses paysages toujours très grandement
traités, mais d'une force excessive et d'un éclat in-
mann, qui vient de mourir, et qui va se con-
tinuer sous la direction du D' Karl Woermann,
de Dusseldorf. Cette livraison est consacrée
aux peintres italiens du xve siècle. On sait que
depuis les travaux des historiens de l'art,
datant d'une vingtaine d'années, la biographie
des maîtres du midi s'est considérablement
éclaircie.et que Vasari, quelles que soient son
utilité et sa valeur, a été amplement revu et
corrigé. Le livre de Woltmann, profitant des
données nouvelles, revêt donc une importance
spéciale. La plupart des gravures sur bois qui
appuient le texte sont exécutées d'après des
sujets non encore popularisés; tels sont la
Résurrection de la veuve, de Masolino, grande
fresque de la chapelle Brancacci, à Florence ;
Hérodiade, peinture étrange, du même; Adam
et Ève, deMasaccio; une autre grande fresque
du même où se trouvent son portrait et celui
de Masolino; trois fresques, d'Angelico ; une
autre, deUcello; le magnifique Couronnement
de la Vierge, de Philippe Lippi, où se ren-
contrent soixante figures pleines de grâce et
d'expression ; la Madone, du même, qu'on voit
aux Offices à Florence ; le Magnificat, de Bo
ticelli ; la Vénus Anadyamène, du même ;
le Martyre de saint Pierre, du même, ainsi
que sa ravissante Vision de saint Bernard
et son curieux Triomphe de saint Thomas
d'Aquin; le Saint Sébastien, de Polaiuolo et
sa Madone du musée de Berlin.
Cette nomenclature est sans doute un peu
sèche, mais en la faisant nous croyons rendre
un véritable service aux amateurs, aux cu-
rieux, aux travailleurs, aux jeunes comme aux
vieux, à tout le monde enfin car personne ne
pourra plus prétexter l'ignorance. C'est là le
grand service rendu par les publications de la
maison Seemann, lesquelles sont essentielle-
ment initiatrices.
Continuons donc notre nomenclature ; nos
lecteurs y trouveront la preuve que nous
sommes dans le vrai en appréciant comme
nous le faisons le nouveau fascicule que nous
avons sous les yeux. Après les gravures pré-
cédemment désignées viennent le Baptême du
Christ, de Verrochio ; la Naissance du Christ,
de Lorenzo di Credi ; la Mort de saint Fran-
çois, de Guirlandaio ; la Naissance de Marie,
par le même; Y Adoration des mages, du même;
un encadrement d'Attavante; l'Adorâtion des
rois,de Gentile Fabriano; Y Annonciation, de
Nicolas de Foligno; même sujet, de Piero
degli Franchesci; un Ange, de Melozzo; une
Iresque, du même, à la bibliothèque du Vati-
can, tous incomparables chefs-d'œuvre que
bien des auteurs qui écrivent sur l'art n'ont
jamais vus. La raison humaine, en présence
de ces magnificences, ne peut s'empêcher de
sourire quand elle voit le matérialisme des
temps modernes, essayer d'ébranler ces co-
losses pour y substituer ce qu'il appelle :
les maîtres de la nature ! Les vieux maîtres
aussi connaissaient la nature mais ils la cher-
chaient dans les gloires et les splendeurs de
la vie et non dans les pourritures du corps.
Le livre de Seemann est, sous ce rapport, le
plaidoyer le plus victorieux que l'on puisse
jeter dans la discussion et nul ne le feuilletera
sans être vivement frappé de cette vérité que
depuis trois siècles, laissant même de côté le
sentiment religieux qui froisse tant de mo-
dernes esthéticiens, nous avons prodigieuse-
ment reculé dans la façon d'exprimer les
sensations de l'âme et les élancements de la
pensée. Ceci n'est pas une opinion, c'est un
fait q;i'avec un peu de bonne foi le premier
venu pourra constater s'il ouvre le livre que
nous avons sous la main. La même maison de
librairie fournit à l'heure présente les pièces
de ce grand procès en publiant un Album
moderne composé de 300 planches reprodui-
sant les chefs-d'œuvre contemporains. Bien
de plus facile que de comparer et déjuger.
Nous examinerons ce nouvel Album et les
autres publications qu'on trouvera annoncées
à notre huitième page, dans notre prochain
numéro.
©ironique générale.
— La Cantate de Benoit est une œuvre gran-
diose qui empoigne et élève. Le compositeur dans
cette circonstance a donné une nouvelle preuve de
sa puissance à manier les masses chantantes et
orchestrales. Le malheur est que cette formidable
musique ne peut marcher qu'avec une armée à sa
suite. A l'ouverture de l'exposition il y a eu peu
d'élus ; au bois de la Cambre on a négligé d'annon-
cer l'heure de l'exécution de la Cantate, de sorte que
la plupart sont arrivés après coup. Voilà donc une
œuvre que peu de Belges ont entendue et il est à
craindre que denouvelles exécutions ne soient diffici-
les et coûteuses. Ne pourrait-on organiser pendant
les fêtes une ou plusieurs auditions dans un cirque,
soit au profit des pauvres, soit dans un but chari-
table quelconque, après avoir défalqué de la recette
le coût des frais? Qu'on s'arrange comme on voudra,
mais il faut qu'on fasse quelque chose et que la
nation entière puisse entendre ce que des personnes
autorisées considèrent comme le chef-d'œuvre du
maître.
— Noas ne connaissons pas dans le pays d'église
gothique moderne mieux réussie que notre église
St-Joseph. Très heureuse dans ses proportions ar-
chitecturales, elle est aussi très remarquable par le
bon goût et la richesse de ses décorations intérieures
et de son ameublement. Les meilleurs artistes ont
travaillé à l'orner et elle contient déjà une foule
d'œuvres qui ont fait parler d'elles : les polychro-
mies de Joris, les grandes compositions de notre
premier peintre religieux Guffens, — une chaire de
vérité, des confessionnaux, un banc de communion,
sortis des ateliers des frères Goyers, des autels sculp-
tés par de Fierlant et Vermeylen. une couronne de
lumière et des bannières qui sont des œuvres d'art
de haute valeur. — Le trésor de l'église vient de
s'enrichir de nouveaux joyaux, six chandeliers, véri-
tablement admirables, en cuivre émaillé et doré,
exécutés par l'habile orfèvre de Gand, M. Bourdon,
sur les dessins de M. le professeur Helleputte. Ces
chandeliers ont le grand mérite de n'être pas des
monuments derrière lesquels disparaîtrait l'autel
qu'ils ont mission d'éclairer, — Archéologiquement
corrects, élégants dans l'ensemble, ils sont d'une
grande richesse dans les détails. Les bassinets sont
couronnés d'un rang de feuilles de trèfle et soutenus
par des feuillages finement travaillés à jour ; les
gaufrures des colonnes sont ornées de fleurs de lys,
les nœuds, de torsades et le socle, reposant sur des
griffes, est relevé d'ornements en émail et de châtons
du plus riche effet.
La paroisse doit une reconnaissance bien méritée
à la personne qui a généreusement donné les fonds
pour l'acquisition de ces magnifiques chandeliers. Ça
a été une heureuse inspiration aussi de la part de
cette personne, de n'avoir point fait elle-même choix
et achat des objets dont elle voulait faire cadeau.
De la sorte, l'église a pu obtenir des plans et l'exé-
cution d'ornements d'autel entièrement d'accord avec
le style du temple.
Nous félicitons sincèrement le vénérable pasteur
de la paroisse des précieux objets d'art dont son zèle
infatigable et éclairé vient d'enrichir l'église.
Les vandales ont malheureusement passé par la
plupart de nos beaux édifices du xive et du xve
siècles, empâtant la finesse des lignes par la brosse
des badigeonneurs et gâtant l'harmonie de l'en-
semble par des ornements de mauvais goût,des meu-
bles d'une époque de décadence et des autels rococos.
L'église de St-Joseph n'a pas à redouter ces pro-
fanations, qui ont déshonoré, plus qu'aucune autre
peut-être dans le pays, notre belle église primaire.
Espérons que l'argent, retiré par la fabrique de la
vente de son Quentin Metsys va servir à purger
petit à petit le splendide édifice du xve siècle des
chinoiseries que les siècles suivants y ont déposées.
(Gazette de Louvain).
— M. Jules Breton, l'excellent peintre, a donné
à Gand, lors de l'ouverture du nouveau local du
Cercle littéraire et artistique, une conférence intime
sur le regretté Liévin De Winne. M. Breton a tenu
pendant une heure son auditoire sous le charme
de sa parole entraînante et symphatique. A notre
avis, M. Breton par reconnaissance et par amitié, a
exagéré le mérite du peintre. De Winne fut certes
un portraitiste des plus distingués, mais le carac-
tère hésitant et chercheur de sa peinture sera tou-
jours un obstacle à ce qu'il soit casé parmi les
grands maîtres. Deux chefs-d'œuvre de lui peuvent
être cités : le portrait de Sandfort et celui de sa
Majesté Léopold I. Le reste est estimable. Quant
aux portraits de femme on sait que ce fut la pierre
d'achoppement du peintre gantois. Certes, on ne
saurait assez applaudir M. Jules Breton quand il
peint et quand il parle, mais quand il juge, on doit
regarder à deux fois avant d'accepter ses verdicts.
— L'exposition des œuvres de Louis Dubois nous
a fortifié dans le jugement que depuis longtemps
nous avons porté sur ce peintre incompris, par la
raison fort simple qu'il ne se faisait point com-
prendre. A chaque pas l'on voit l'artiste très im-
pressionnable, très humain, imposer à sa volonté
un effort qui n'aboutit point. Sa main ne refuse pas
le service, mais elle est impuissante à rendre ce
que sent la pensée. Leçon nouvelle offerte à ceux,
trop nombreux hélas ! qui chez nous mettent l'étude
du dessin au nombre des engins inutiles. A part les
esquisses et les natures-mortes, il ne restera de L.
Dubois que quelques bons paysages et une réputa-
tion qui tombera d'autant plus vite qu'elle aura été
trop exaltée.
— Le peintre Visconti est mort à 52 ans. On se
souvient de ses paysages toujours très grandement
traités, mais d'une force excessive et d'un éclat in-