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Journal des beaux-arts et de la littérature — 22.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.18917#0141
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— i2â—

ont prise au développement de notre vie
artistique. C'est cette pensée qui l'a portée à
faire une exposition particulière et libre
place de Brouckere, n° 26, à Bruxelles. Ceux
pour qui la question est nouvelle feront bien
de s'y rendre pour juger les juges de Fritz.

Nous avons cru pouvoir rappeler succinc-
tement les grandes lignes de ce lait qui pen-
dant plusieurs années nous a valu des avanies
de tout genre et devant lesquelles nous avons
la conviction de ne pas avoir déserté une
seconde la cause qui nous était chère. Nous
avons mis à la défendre toute l'énergie dont
nous étions susceptible et nous avons retiré
de cette lutte une victoire qui nous a été
souvent contestée mais que nul ne nous a
enlevée. AD. S.

LA CAVALCADE

DU 16 AODT 1880.

La Cavalcade a été une des choses les mieux
réussies de nos "festivités jubilaires. Rendons
toutefois justice aux chars de la Cavalcade de
1856 qui étaient, si nos souvenirs ne nous
trompent, plus étoffés, plus riches et peut-être
d'une signification plus nette que ceux de
1880. Nous en appelions non seulement aux
souvenirs de ceux qui les ont vus mais encore
aux gravures qui en ont été publiées Le grand
succès de la Cavalcade de 1880 consiste dans
l'exactitude et la finesse des costumes et des
bannières. Il y a eu même à cet égard excès
de talent et manque de calcul, car bon nombre
de costumes et de bannières étaient plutôt
faits pour le salon que pour la rue. En I806
les chars des neuf provinces réalisaient une
pensée pins profonde et plus populaire puisque
chaque province avait fait son char et avait
ainsi sa place et sa part acquises par elle-même
dans le cortège. Quoiqu'il en soit, la cavalcade
que nous avons vu défiler ces jours derniers,
témoigne une fois de plus de l'aptitude des
Belges à en organiser de semblables et du goût
de nos populations pour ce genre de spectacles.

Si l'on fait un album chromolithographique
de cette fête, ce qui n'aura de succès qu'a
moins d'une exécution irréprochable, il faudra
mettre à contribution le bel album colorié à
la main de Félix De Vigne, ce manuel si exact
où les dessinateurs de 1880 doivent avoir puisé
la plus grande partie de leurs inspirations
ainsi que l'Album de la Cavalcade de Malines
de Geets.

Nous croyons, à ce sujet, devoir donner une
idée qui ne nous parait pas d'une exécution
difficile : ne pourrait-on produire les groupes
principaux, chars supprimés bien entendu,
dans un des plus grands cirques de la capitale,
au bénéfice des pauvres Un colossal succès
nous parait assuré à ce défilé qui aurait lieu
aux lumières et qui arrangé par d'habiles
metteurs en scène, serait éblouissant. Ou
pourrait ainsi faire valoir d'une manière plus
détaillée et plus accentuée, le talent des
artistes mis à contribution : MM. Lagye,
J. Gérard, Van Severdonck, Hendricx, Th.
Gérard, Pelcoq, Geets, Cluysenaar, Meunier,

Fr. Verhas, Den Duyts, Desmet, etc. La part
des pauvres ne serait pas la moins belle.

SOCIÉTÉ D'AQUAFORTISTES

A ANVERS.

Nous avons une bonne nouvelle à annoncer
aux amateurs d'eau-forte : les artistes anver-
sois ont formé une Société d'Aquafortistes
dont nous publions les statuts à la huitième
page. Les deux premières livraisons seront
publiées au mois d'octobre. Parmi les planehes
qui les composent nous pouvons déjà citer
des œuvres de Verhoeven-Bal, Verhaer, Fa-
razyn, H. Schaefels, Elsen et Michiels; puis
viendront des œuvres de Verlat, Lamorinière,
Van Kuyck, W. Linnig, fils, Leemans et Cra-
beels.

L'avenir se présente sous les auspices les
plus heureux. Le cercle artistique et littéraire
patronne l'opération, c'est tout dire. D'un
autre côté nous apprenons que c'est M. Max
Rooses, le conservateur du musée Plantin, qui
aura à diriger le nouveau ménage artistique
qui va s'établir au sein de cette cité où brilla
la belle pléiade des graveurs de l'école de
Rubcns. Nous souhaitons bonne chance à la
nouvelle association qui saura éviter les fautes
dans lesquelles sont tombés les fondateurs de
la Société d'aquafortistes de Bruxelles morte
aujourd'hui après une brillante mais courte
existence.

Il est permis de supposer que, malgré les
termes de l'article premier, les publications
de l'association ne se borneront pas à n'appar-
tenir qu'à Y école anversoise. Ce serait se ren-
fermer dans un cadre restreint et s'enlever la
possibilité de donner aux albums une variété
et un intérêt plus grands D'un autre côté il
y a lieu de faire remarquer à qui de droit
qu'à l'étranger (nous en savons quelque chose)
on se montre excessivement friand de nos
eaux-fortes. Ce serait en augmenter le débit
que de varier les sujets et augmenter le
nombre des graveurs. Il existe des amateurs
qui veillent avec soin et sans se soucier du
prix d'achat, à posséder dans leurs collections,
au moins une œuvre de chaque artiste. Enfin
la scène d'Anvers est grande, je le veux bien,
mais on ne perdrait rien à l'agrandir encore
et à admettre tous les aquafortistes du pays
sous des conditions à émettre.

Voici la circulaire que la commission vient
de répandre dans le public :

Anvers, le 1 septembre 1880.

Monsieur,

Nous avons cru combler une lacune regrettable,
sentie également par les artistes et par le public,
en fondant l'Association des Aquafortistes Anversois.

Bon nombre de nos peintres sont restés fidèles
à la vieille et excellente coutume de jeter sur le
cuivre leurs idées fugitives, ou de manier la pointe
de l'aquafortiste, lorsque, dans les longues soirées
d'hiver, la lumière artificielle ne leur permet pas
l'emploi de la brosse et de la palette.

C'était pour eux un fait décourageant de consta-

ter que le public n'était pas mis à même de pren-
dre connaissance de cette partie de leurs travaux.
Leurs eaux-fortes ne circulaient que dans un cercle
fort restreint d'amis qui les recevaient gratuitement,
et tout en y consacrant ses veilles et son argent,
l'artiste n'obtenait pas la plus naturelle des récom-
penses, celle d'être remarqué et jugé par les hommes
compétents.

Pour cette partie du public qui se serait intéressé
aux travaux de nos peintres-graveurs, les difficultés
pour apprendre à les connaître ou pour se les pro-
curer n'étaient pas moindres. 11 n'existait pas de
commerce, pas de communications régulières entre
les producteurs et les amateurs, et si ces derniers
voulaient acheter les eaux-fortes de nos artistes
l'occasion leur en manquait.

Rien d'étonnant donc que dans cet état de choses,
le goût de produire, d'un côté, et le goût de collec-
tionner, de l'autre, s'affaiblit.

Pour ranimer ce goût chez les uns et chez les
autres, pour procurer aux artistes un public, et au
public une occasion de se procurer régulièrement
et aisément ce que nos aquafortistes produisent, les
soussignés ont fondé Y Association des Aquafortistes
Anversois.

Ils ont l'honneur par la présente d'inviter les
amateurs de se faire inscrire comme membres de la
jeune société, et ils sont convaincus que le public
anversois se montrera, encore cette fois-ci, un juge
assez éclairé en un ami assez intelligent des beaux-
arts pour accorder ses encouragements à une ten-
tative faite en vue de maintenir la bonne réputation
de notre école et de notre ville.

Anvers a toujours compté dans son sein de nom-
breux et d'illustres représentants dans la gravure à
l'eau-forte, et il n'y eut presque pas un seul de nos
grands maîtres de la palette qui, dans ses heures
de loisir, ne maniât magistralement la pointe de
l'aquafortiste. Bornons-nous à citer Van Dyck, Van
Thulden, Schut, les deux Teniers, Pierre Boel,
Luc Van Uden, Philippe Fruytiers, Guill. van
Nieulant. de Platemontagne, Leys, pour ne citer
que ceux-là et pour ne pas faire mention de cent
autres et des légions de graveurs de profession.

Cette bonne tradition ne peut pas se perdre à
Anvers, et si dans les derniers temps les artistes
ont produit des centaines d'eaux-fortes, sans espoir
de publicité ou de débit, nous sommes fondés à
croire qu'encouragés par un public compétent, ils
fourniront les travaux plus nombreux encore et
plus dignes d'eux. Le réveil du goût pour les choses
artistiques, chez la population anversoise, nous est
garant que cette expression de l'art, une des plus
délicates et des plus nobles, sera estimée à sa juste
valeur par nos concitoyens.

Les membres du bureau :

Président d'honneur : Ed. Pécher, président du
« Cercle Artistique. »

Président : A. J. Verhoeven-Bal, artiste-peintre,
président de la Section des Arts Plastiques au
« Cercle Artistique. »

Vice-président : J. B. Michiels, professeur de
gravure à l'Académie royale de Beaux-Arts d'Anvers.

Trésorier : Alfred Elsen, aquafortiste.

Secrétaire : Max Kooses, conservateur du Musée
Plantin-Moretus.

Membres : C. Cap, artiste-peintre; Flor. Cra-
beels, id.; Fr. Lamorinière, id.; H. Schaefels, id.;
Ch. Verlat, id.

Les membres fondateurs sont :

Léon Abry, C. Cap, Flor. Crabeels, Alfred Elsen,
 
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