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rait ce point à celui-ci que reviendrait le
sobriquet de : Rubénien donné à François
Franck le troisième? Le musée possède aussi
plusieurs de ses tableaux. L'un est daté de
16o2. C'est un saint Antoine de Padone, vaste
composition avec beaucoup de personnages
de grandeur naturelle.
(Biographie nationale). Ad. Siret.
L'ART A PARIS.
par M. Tullo Massarini,
2 vol. in-8°. Paris. Renouard (Loones).
C'est à titre de reconnaissance que l'auteur
de Y Art à Paris offre son livre à la France.
Ce gage, comme il l'appelle, forme un des
livres les plus substantiels que nous ayons lus
depuis longtemps sur l'art européen. Beau-
coup d'humour, beaucoup d'histoire, beaucoup
d'aperçus ingénieux, beaucoup de science et
de littérature,caractérisent cet ouvrage oû l'art
chez toutes les nations est mis à nu et examiné
jusque dans ses moindres détails. M. Massarini
a énorme;) ent lu et vu et sa mémoire le sert
avec une merveilleuse souplesse.il a, en deux
volumes,condensé un tas de matières si énorme
que l'on en est comme ébloui. En effet de l'an-
tiquité aux temps modernes, c'est-à-dire jus-
qu'à l'exposition de 1879 incluse, il passe en
revue l'architecture, la sculpture et la peinture
avec une sorte de rapidité qui ressemble à de
l'improvisation, improvisation colorée, éner-
gique, entrecoupée de ci de là de ces courtes
incidentes qui sont a la phrase ce que le piment
est aux mets.
Dès que nous en aurons le temps et l'espace
nous donnerons ici le passage qui concerne la
Belgique. Nous ne sommes pas toujours de
l'avis de M. Tullo Massarini et nous dirons
pourquoi à son heure. Cette divergence d'opi-
nion ne tient peut-être pas aux principes mais
bien à des indications plus ou moins exactes
données à l'auteur. Je dis données parce que
partout où il a lui-même puisé les renseigne-
ments on constate une grande force d'argu-
mentation et une synthèse toute méridionale,
c'est-à-dire nette et absolue.
Ces deux volumes supérieurement édités
par la maison Renouard (Loones, successeur)
sont tout ce que l'on peut désirer de plus con-
cis et de plus substantiel non-seulement sur
l'art à Paris, titre que M. Massarini a pris
par politesse, mais sur Yart en Europe. On
ne saurait trouver une meilleure lecture, un
guide plus sûr et un maître plus fin en l'art
de juger.
les grandes purifications modernes.
LE COSTUME HISTORIQUE
Paris. — Firmin Didot.
9me livraison.
Dans le dernier compte rendu analytique
que nous avons fait des 7 et 8me livraisons du
Costume, nous avons dit au sujet des planches
en camaïeu qu'elles étaient dessinées par des
artistes consommés d'une grande modestie
puisque leurs noms ne se voient nulle part.
On nous fait remarquer que les noms de ces
artistes sont indiqués sous chaque planche.
Notre erreur, si erreur il y a, se justifie
par l'inexactitude de l'inscription même. En
etfet, le mot lith, qui s'applique au litho-
graphe, ne saurait d'être attribué au dessi-
nateur qui signe delin. Si dans les planches
en camaïeu dont nous avons parlé, les deux
mots se valent, nous n'avons rien à dire,
mais si, comme nous le croyons, ils ont une
valeur bien différente, notre observation reste
subsister. Quoiqu'il en soit nous allons re-
trouver ici les noms des artistes très méri-
tants auxquels sont dûs les camaïeus signa-
lés. N'oublious pas non plus de dire que la
notice si substantielle sur la maison athénienne
est de M. Racinet, l'inspirateur de ce livre
vraiment unique.
Le 9e livraison, comme d'habitude contient
vingt-cinq planches traitées avec le même
soin, le même amour peut-on dire que toutes
les précédentes. On a déjà remarqué que lors-
qu'il est possible de reproduire une scène,
tout en restant dans la donnée du principe qui
justifie la publication de l'ouvrage,l'auteur n'y
manque pas. C'est ainsi que la planche à la tête
de cheval représente une reine qu'un chevalier
saigne au bras et qu'une litière montée sur
deux chevaux attend (VaIlet,MA).—La planche
au coussin reproduit les figurines peintes en
pied de Diane de Poitiers, Eléonore de Cas-
tille. Marguerite de France, la belle Ferro-
nière et quatre vénitiennes. Les costumes très
riches, mais très lourds et peu gracieux, sont
intéressants à étudier. Il faut en dire tout
autant des dix costumes français de la planche
à l'ahnanach ou figure une jolie silhouette
d'Henri II (Vallet, lith.) et de la planche au
crochet (Durin, lith.) Celle-ci reproduit neuf
costumes de l'ouest de l'Allemagne au xvi°
siècle! Voici la fameuse planche de Martinet,
si pas de Carie Vernet, représentant le Long-
champs de 1802 qui est tout un poème. Ce
fac-similé des ridicules modes du temps aux-
quelles celles du jour ont peu de chose à en-
vier, est terminé par une sorte de Predella
figurant dix-sept têtes de femmes coiffées
d'après les ordonnances de la mode de 1800 à
1803. Cette planche typique est signée Urra-
bietta, lith.Yjiie excellente notice due à M. Ra
cinet comme tous les articles non signés,
l'accompagne. C'est une compilation des au-
teurs du temps présentée sous une forme lit-
téraire concise et d'un intérêt soutenu.
La planche au bébé donne neuf costumes de
femmes suisses (Nordmann, lith.). C'est une
aquarelle travaillée avec soin où chaque per-
sonnage constitue une charmante étude de
style; on ne s'attend pas à tant de caractère
dans une donnée uniquement objective. Les
neuf costumes Turcs qui suivent sont du
même auteur et ont les mêmes qualités. Ces
costumes ont été pris sur nature par la photo-
graphie et colorés d'après les modèles en na-
ture exposés à Paris. Ce détail permettra de
juger de l'exactitude et de la minutie appor-
tées à l'exécution de l'œuvre. L'Inde (Jauvin,
lith.) et l'Afrique, intérieur d'une riche habi-
tation au Caire (Durin, lith.) sont des chromos
finement exécutés.
Dix types, hommes et femmes empruntés
à l'Algérie et à la Tunisie font l'objet d'une
planche un peu lourde (Urrabietta, lith.). Les
Kilimous de l'Oregon (Brandin, lith.) intéres-
seront les américanistes.Une planche très dé-
licatement traitée et reproduisant d'élégantes
et riches pipes asiatiques (Schmidt, lith.), de
la joaillerie greco-romaine en grand nombre
(Spiegel, lith.) et des meubles égyptiens (Spie-
gel, lith.) complètent la série des planches
colorées de cette livraison.
Dans les camaïeux relevons quelques plan-
ches qui pour être moins éclatantes n'en sont
pas moins curieuses. Elles sont de plus des-
sinées avec beaucoup d'aplomb et un sentiment
très étudié de l'effet à produire.Les palanquins
égyptiens (Massias,de!) les costumes assyriens,
(Goutzewiller del) les chasses assyriennes,
(Gaillard del) les cristaux (Rénaux del).
Trois planches d'un cachet nouveau viennent
se placer ici à l'improviste et charmer l'ama-
teur. C'est d'abord une sorte de lavis à l'encre
de Chine pâle, reproduisant une suite de cos-
tumes, empruntés aux gravures de Pierre de
■Iode, d'après des dessins de Sébastien Vrancx
ou mieux Vrancken (i) (Guth del) ; puis une
planche composée de 10 petits dessins égale-
ment au lavis, reproduisant des scènes d'inté-
rieur de la vie hollandaise au xvne siècle
d'après les Emblemata de .1. de Brunes (édi-
tion de 1656). Ces reproductions sont tra-
duites très spirituellement et avec un grand
respect des originaux (Bouvard del). Cette es-
tampe caractérisant tout un siècle et toute une
nation, forme, pour nous, la grande attraction
de ce fascicule si varié. Elle est suivie de la
reproduction également au lavis, relevé d'une
légère gravure sur pierre (S' Edm. Gauthier,
del) de l'estampe de Delaunay et surmontée
d'un petit croquis au pinceau donnant un
aperçu figuré des modes féminines sous
Louis XVI.
Et puis, pour clore, encore une surprise :
deux scènes de la vie intérieure japonaise
(Lechenet, lith), sorte de lavis plein dans les
contours des personnages avec les figures
d'une nuance plus chaude à la façon des la-
ques. Les traits enveloppants sont nets et
donnent à la planche une saveur spéciale.
On le voit, rarement publication artistique
n'a été conduite avec un souci plus grand de
laisser une œuvre utile, brillante et durable.
II semblera sans doute au lecteur comme à
nous qu'il était impossible de mieux réussir
dans cette triple visée que ne l'a su taire
M. Racinet (2).
S.
Dictionnaire Général de l'archéologie et des
antiquités chez les divers peuples, par Ernest
Bosc, architecte, 1 vol. in-18 avec gravures.
Paris, Firmin-Didot.
Voici un petit livre que les artistes, les
écrivains, les gens du monde, feront bien
d'avoir sous la main. Il est difficile de conden-
ser plus simplement et plus clairement les
notions innombrables et complexes de l'archéo-
logie ancienne et moderne, car enfin, il y a
une archéologie moderne greffée sur l'ancienne,
il est vrai, mais qui nous touche de beaucoup
plus près. Cette condensation qui a été l'ob-
jectif de M. Bosc, l'a même entraîné peut-être
un peu loin, car il y a des définitions d'un
laconisme outré et qui, dans bien des cas,
éclaireraient insuffisamment le chercheur.
Quoiqu'il en soit, n'oublions pas que ce n'est
pas un livre raisonné qui nous est offert mais
un Dictionnaire sommairement explicatif. Sous
ce rapport le but visé par l'auteur est atteint.
Ajoutons que le livre est accompagné de 450
bois d'une justesse de dessin si parfaite qu'on
pourrait se passer du texte qui lui sert de lé-
gende.
Dans une préface substantielle M. Bosc cite
les principaux auteurs des différentes nations
qui ont consacré leurs veilles et attaché leurs
noms à l'étude de l'archéologie. Peut-être un
(1) Voir plus haut.
(2) Nos prochaines livraisons donneront le compte-
rendu de quelques grandes publications qui nous
ont été soumises et dont nous n'avons encore pu
parler à cause des travaux qu'il nous a fallu con-
duire avant tout à bonne fin.
rait ce point à celui-ci que reviendrait le
sobriquet de : Rubénien donné à François
Franck le troisième? Le musée possède aussi
plusieurs de ses tableaux. L'un est daté de
16o2. C'est un saint Antoine de Padone, vaste
composition avec beaucoup de personnages
de grandeur naturelle.
(Biographie nationale). Ad. Siret.
L'ART A PARIS.
par M. Tullo Massarini,
2 vol. in-8°. Paris. Renouard (Loones).
C'est à titre de reconnaissance que l'auteur
de Y Art à Paris offre son livre à la France.
Ce gage, comme il l'appelle, forme un des
livres les plus substantiels que nous ayons lus
depuis longtemps sur l'art européen. Beau-
coup d'humour, beaucoup d'histoire, beaucoup
d'aperçus ingénieux, beaucoup de science et
de littérature,caractérisent cet ouvrage oû l'art
chez toutes les nations est mis à nu et examiné
jusque dans ses moindres détails. M. Massarini
a énorme;) ent lu et vu et sa mémoire le sert
avec une merveilleuse souplesse.il a, en deux
volumes,condensé un tas de matières si énorme
que l'on en est comme ébloui. En effet de l'an-
tiquité aux temps modernes, c'est-à-dire jus-
qu'à l'exposition de 1879 incluse, il passe en
revue l'architecture, la sculpture et la peinture
avec une sorte de rapidité qui ressemble à de
l'improvisation, improvisation colorée, éner-
gique, entrecoupée de ci de là de ces courtes
incidentes qui sont a la phrase ce que le piment
est aux mets.
Dès que nous en aurons le temps et l'espace
nous donnerons ici le passage qui concerne la
Belgique. Nous ne sommes pas toujours de
l'avis de M. Tullo Massarini et nous dirons
pourquoi à son heure. Cette divergence d'opi-
nion ne tient peut-être pas aux principes mais
bien à des indications plus ou moins exactes
données à l'auteur. Je dis données parce que
partout où il a lui-même puisé les renseigne-
ments on constate une grande force d'argu-
mentation et une synthèse toute méridionale,
c'est-à-dire nette et absolue.
Ces deux volumes supérieurement édités
par la maison Renouard (Loones, successeur)
sont tout ce que l'on peut désirer de plus con-
cis et de plus substantiel non-seulement sur
l'art à Paris, titre que M. Massarini a pris
par politesse, mais sur Yart en Europe. On
ne saurait trouver une meilleure lecture, un
guide plus sûr et un maître plus fin en l'art
de juger.
les grandes purifications modernes.
LE COSTUME HISTORIQUE
Paris. — Firmin Didot.
9me livraison.
Dans le dernier compte rendu analytique
que nous avons fait des 7 et 8me livraisons du
Costume, nous avons dit au sujet des planches
en camaïeu qu'elles étaient dessinées par des
artistes consommés d'une grande modestie
puisque leurs noms ne se voient nulle part.
On nous fait remarquer que les noms de ces
artistes sont indiqués sous chaque planche.
Notre erreur, si erreur il y a, se justifie
par l'inexactitude de l'inscription même. En
etfet, le mot lith, qui s'applique au litho-
graphe, ne saurait d'être attribué au dessi-
nateur qui signe delin. Si dans les planches
en camaïeu dont nous avons parlé, les deux
mots se valent, nous n'avons rien à dire,
mais si, comme nous le croyons, ils ont une
valeur bien différente, notre observation reste
subsister. Quoiqu'il en soit nous allons re-
trouver ici les noms des artistes très méri-
tants auxquels sont dûs les camaïeus signa-
lés. N'oublious pas non plus de dire que la
notice si substantielle sur la maison athénienne
est de M. Racinet, l'inspirateur de ce livre
vraiment unique.
Le 9e livraison, comme d'habitude contient
vingt-cinq planches traitées avec le même
soin, le même amour peut-on dire que toutes
les précédentes. On a déjà remarqué que lors-
qu'il est possible de reproduire une scène,
tout en restant dans la donnée du principe qui
justifie la publication de l'ouvrage,l'auteur n'y
manque pas. C'est ainsi que la planche à la tête
de cheval représente une reine qu'un chevalier
saigne au bras et qu'une litière montée sur
deux chevaux attend (VaIlet,MA).—La planche
au coussin reproduit les figurines peintes en
pied de Diane de Poitiers, Eléonore de Cas-
tille. Marguerite de France, la belle Ferro-
nière et quatre vénitiennes. Les costumes très
riches, mais très lourds et peu gracieux, sont
intéressants à étudier. Il faut en dire tout
autant des dix costumes français de la planche
à l'ahnanach ou figure une jolie silhouette
d'Henri II (Vallet, lith.) et de la planche au
crochet (Durin, lith.) Celle-ci reproduit neuf
costumes de l'ouest de l'Allemagne au xvi°
siècle! Voici la fameuse planche de Martinet,
si pas de Carie Vernet, représentant le Long-
champs de 1802 qui est tout un poème. Ce
fac-similé des ridicules modes du temps aux-
quelles celles du jour ont peu de chose à en-
vier, est terminé par une sorte de Predella
figurant dix-sept têtes de femmes coiffées
d'après les ordonnances de la mode de 1800 à
1803. Cette planche typique est signée Urra-
bietta, lith.Yjiie excellente notice due à M. Ra
cinet comme tous les articles non signés,
l'accompagne. C'est une compilation des au-
teurs du temps présentée sous une forme lit-
téraire concise et d'un intérêt soutenu.
La planche au bébé donne neuf costumes de
femmes suisses (Nordmann, lith.). C'est une
aquarelle travaillée avec soin où chaque per-
sonnage constitue une charmante étude de
style; on ne s'attend pas à tant de caractère
dans une donnée uniquement objective. Les
neuf costumes Turcs qui suivent sont du
même auteur et ont les mêmes qualités. Ces
costumes ont été pris sur nature par la photo-
graphie et colorés d'après les modèles en na-
ture exposés à Paris. Ce détail permettra de
juger de l'exactitude et de la minutie appor-
tées à l'exécution de l'œuvre. L'Inde (Jauvin,
lith.) et l'Afrique, intérieur d'une riche habi-
tation au Caire (Durin, lith.) sont des chromos
finement exécutés.
Dix types, hommes et femmes empruntés
à l'Algérie et à la Tunisie font l'objet d'une
planche un peu lourde (Urrabietta, lith.). Les
Kilimous de l'Oregon (Brandin, lith.) intéres-
seront les américanistes.Une planche très dé-
licatement traitée et reproduisant d'élégantes
et riches pipes asiatiques (Schmidt, lith.), de
la joaillerie greco-romaine en grand nombre
(Spiegel, lith.) et des meubles égyptiens (Spie-
gel, lith.) complètent la série des planches
colorées de cette livraison.
Dans les camaïeux relevons quelques plan-
ches qui pour être moins éclatantes n'en sont
pas moins curieuses. Elles sont de plus des-
sinées avec beaucoup d'aplomb et un sentiment
très étudié de l'effet à produire.Les palanquins
égyptiens (Massias,de!) les costumes assyriens,
(Goutzewiller del) les chasses assyriennes,
(Gaillard del) les cristaux (Rénaux del).
Trois planches d'un cachet nouveau viennent
se placer ici à l'improviste et charmer l'ama-
teur. C'est d'abord une sorte de lavis à l'encre
de Chine pâle, reproduisant une suite de cos-
tumes, empruntés aux gravures de Pierre de
■Iode, d'après des dessins de Sébastien Vrancx
ou mieux Vrancken (i) (Guth del) ; puis une
planche composée de 10 petits dessins égale-
ment au lavis, reproduisant des scènes d'inté-
rieur de la vie hollandaise au xvne siècle
d'après les Emblemata de .1. de Brunes (édi-
tion de 1656). Ces reproductions sont tra-
duites très spirituellement et avec un grand
respect des originaux (Bouvard del). Cette es-
tampe caractérisant tout un siècle et toute une
nation, forme, pour nous, la grande attraction
de ce fascicule si varié. Elle est suivie de la
reproduction également au lavis, relevé d'une
légère gravure sur pierre (S' Edm. Gauthier,
del) de l'estampe de Delaunay et surmontée
d'un petit croquis au pinceau donnant un
aperçu figuré des modes féminines sous
Louis XVI.
Et puis, pour clore, encore une surprise :
deux scènes de la vie intérieure japonaise
(Lechenet, lith), sorte de lavis plein dans les
contours des personnages avec les figures
d'une nuance plus chaude à la façon des la-
ques. Les traits enveloppants sont nets et
donnent à la planche une saveur spéciale.
On le voit, rarement publication artistique
n'a été conduite avec un souci plus grand de
laisser une œuvre utile, brillante et durable.
II semblera sans doute au lecteur comme à
nous qu'il était impossible de mieux réussir
dans cette triple visée que ne l'a su taire
M. Racinet (2).
S.
Dictionnaire Général de l'archéologie et des
antiquités chez les divers peuples, par Ernest
Bosc, architecte, 1 vol. in-18 avec gravures.
Paris, Firmin-Didot.
Voici un petit livre que les artistes, les
écrivains, les gens du monde, feront bien
d'avoir sous la main. Il est difficile de conden-
ser plus simplement et plus clairement les
notions innombrables et complexes de l'archéo-
logie ancienne et moderne, car enfin, il y a
une archéologie moderne greffée sur l'ancienne,
il est vrai, mais qui nous touche de beaucoup
plus près. Cette condensation qui a été l'ob-
jectif de M. Bosc, l'a même entraîné peut-être
un peu loin, car il y a des définitions d'un
laconisme outré et qui, dans bien des cas,
éclaireraient insuffisamment le chercheur.
Quoiqu'il en soit, n'oublions pas que ce n'est
pas un livre raisonné qui nous est offert mais
un Dictionnaire sommairement explicatif. Sous
ce rapport le but visé par l'auteur est atteint.
Ajoutons que le livre est accompagné de 450
bois d'une justesse de dessin si parfaite qu'on
pourrait se passer du texte qui lui sert de lé-
gende.
Dans une préface substantielle M. Bosc cite
les principaux auteurs des différentes nations
qui ont consacré leurs veilles et attaché leurs
noms à l'étude de l'archéologie. Peut-être un
(1) Voir plus haut.
(2) Nos prochaines livraisons donneront le compte-
rendu de quelques grandes publications qui nous
ont été soumises et dont nous n'avons encore pu
parler à cause des travaux qu'il nous a fallu con-
duire avant tout à bonne fin.