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Journal des beaux-arts et de la littérature — 22.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.18917#0181
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pendant le long séjour qu'il y fit, il acquit
une grande réputation comme peintre et mi-
niaturiste. Ses travaux ultérieurs, depuis qu'il
vint s'établir en f 835 à Christiania sont ex-
clusivement norwégiens. Ses excellents por-
traits de compatriotes éminents ont gardé
tout leur intérêt.

JACOB MUNCH (né en 1776 décédé 1839),
travailla d'abord dans la même direction ; il
fit aussi des tableaux historiques et des pay-
sages. Il peignit, à la demande du roi Charles
Jean, qui le protégeait chaudement, une
grande toile représentant son couronnement
comme roi de Norwège; ce tableau se trouve
actuellement au château royal de Christiania,

Les autres artistes de cette époque ne sont
que d'une importance secondaire. Notons
cependant que dans la petite collection de
tableaux plus anciens qui se trouve dans la
villa royale de Ladegaardsoen près de Chris-
tiania, on remarque les noms de FLINTOE,
H. A. GROSH,VOGT, BALKE, CALMEYERetC,
dont les ouvrages n'ont guère qu'un intérêt
historique. M Estlander, dans son livre :
« De bildande Konsternas historia » cite
comme artiste norwégiens de ce temps ayant
fait leurs études à Stockholm, le peintre de
paysages LlNAAE et le peintre en miniature
DESHINGTÔN.

Le paysagiste JOACHIM FR1CH (né en 1810
mort en 1858) appartient à une époque un
peu plus récente. Après avoir étudié à Co-
penhague, Dresde et Munich et y avoir peint
des paysages allemands, il choisit Christiania
comme résidence et ne traita que des sujets
norwégiens. Son assiduité fut d'une grande
importance à un moment où le développe-
ment de l'art national attirait l'attention gé-
nérale. Dans les dernières années de sa vie,
Frich chercha à profiter des ressources de la
jeune école y établit ainsi une transition
d'une époque à l'autre. Parmi ses meilleurs
ouvrages, on compte la série de paysages
norwégiens qui se trouvent dans la villa
royale d'Oscarshall près de Christiania. Ils
ont été peints dans les dernières années de
sa vie.

KNUD BAADE, né en 1808 est un élève de
Dahl, mais il reçut presque toute son éduca-
tion à Munich. Ses clairs de lune, étoffés de
sujets, représentant les fjords norwégiens lui
ont valu une réputation incontestée; il con-
tinue à travailler dans la même voie.

Entretemps, les circonstances étaient de-
venues plus propices aux Beaux-Arts en Nor-
wège. En 1837, grâce à l'initiative de Fearn-
ley, on avait crée le Musée national, qui, ne
disposant que de ressources limitées ne pou-
vait promettre que des résultats modestes,
mais qui, profitant de la direction de l'esprit
public, exerça une influence bienfaisante ré-
pondant à la pensée du fondateur.

Vers la même époque se forma à Chris-
tiania la Société des Beaux-Arts laquelle
pendant plus d'une génération a été le point
central de la nouvelle vie artistique en Nor-
wège, réunissant les forces éparpillées et
faisant une propagande active dans toutes les
directions. Aussitôt après, une société sem-
blable s'établit à Bergen et une autre fut
organisée un peu plus tard à Trondhjem. A
partir de i83g, des gratifications accordées
par l'Etat aux artistes les plus méritants
figurèrent régulièrement au budjet des dé-
penses.

Ces libérales mesures ne tardèrent pas à
porter leurs fruits et servirent spécialement à
aplanir les voies aux deux grands artistes

TlDEMAND (né en 1814 et H. GUDE (1) (né
en 1825) dont les travaux bien que ne sui-
vant pas la même direction, se complètent
d'une façon si admirable que leur coopéra-
tion offre à nos regards un tableau presque
parfait du peuple et de la nature en Nor-
wège. Les sujets de l'art national prirent sous
la main de ces maîtres une forme neuve et
attrayante.

Cette impulsion et cette élévation données
à l'art national n'ont pas peu contribué, sans
doute, aux progrès de la Norwège dans le
sens de son indépendance et elles ont puis-
samment secondé les efforts des éléments pa-
triotiques sous le rapport de la musique, de
la langue, de la poésie, de l'histoire et de la
littérature en général.

L'éducation que reçurent les artistes nor-
wégiens dans les académies à l'étranger n'a
pas diminué sous ce rapport l'influence qu'ils
ont exercée sur leur pays; du reste, ce séjour
à l'étranger ne put être évité aussi longtemps
que la Norwège n'offrit pas elle même des
facilités de perfectionnement pour les étu-
diants plus avancés.

A partir de 1845 un cercle d'artistes nor-
wégiens se forma autour de Gude et Tidemand
à Dusseldorf. Depuis i85o, époque à laquelle
le nouveau genre Scandinave fit, avec un
succès complet ses épreuves à Y Exposition de
Stockholm, les jeunes peintres suédois et fin-
landais se sont ralliés au même cercle qui se
composait presqu'exclusivement d'élèves des
deux maîtres précités.

Le roi Oscar Ier encouragea généreusement
les Beaux-Arts qui, lors de son avènement
au trône, commençaient déjà à porter leurs
fruits. La villa d'Oscarshall, construite à La-
degaardsoen près de Christiania, de 1847 à
1851, fut embellie d'œuvres d'art dues au
pinceau des meilleurs artistes norwégiens de
cette époque et cette villa est devenue de la
sorte un monument artistique d'une grande
importance.

L'art norwégien, suivant les traces de Gude
et de Tidemand, s'est presqu'exclusivement
adonné à la peinture du sol national, pour
cette raison les paysagistes dominèrent long-
temps et de beaucoup.

Comme contemporain de Gude, nous trou-
vons AUGUSTE CAPPELEN, (né en 1827,
décédé en 1852.1 dont les peintures de forêts
dans leur sauvage et âpre solitude, peuvent
être rangées parmi les meilleures productions
de l'art norwégien.

JEAN ECKERSBERG (né en 1822, mort en
1870) se fit un nom dans les dernières années
de sa vie par ses tableaux de fjords et de
montagnes. Son long séjour dans son pays
natal comme professeur a également été fort
utile. L'école de peinture qu'il fonda à Chris-
tiana en i85g pour les artistes débutants, fut
subventionnée par l'Etat, et après sa mort,
fut placée sous la direction de

MORTEN MULLER iné en 1828) lequel
avait déjà obtenu un prix à l'Exposition de
Paris en 1855 ; les tableaux de ce dernier re-
produisent généralement les forêts et les
montagnes norwégiennes dans ce qu'elles ont
de sombre et de sévère.

E. BODOM (né en 1829) son émule, _com-

(2) M. H. Gude, professeur à l'Académie de pein-
ture de Carlsruhe, chevalier des ordres royaux de
Saint-Olaf en Norwège, de l'Etoile polaire de Suède,
du lion de Zâhringen de Bade, de 1 Aigle rouge de
Prusse, de François Joseph d'Autriche, etc., etc.,
avait été choisi comme vice président du lDr groupe
(œuvres d'art) par les membres du jury international
de l'Exposition universelle de Paris en 1878.

mença par représenter des solitudes agrestes
ses paysages paisibles entourés de forêts; plus
tard il s'attacha de préférence à reproduire
les régions montagneuses couvertes de neige.

Autour de ces artistes viennent se grouper
le paysagiste bagge (né en 1825); B. Lund
(né en 1812); G. mordt (né en 1826, décédé
en i856) et plus tard NlELS B. moller (né
en 1829); sofus jacobsen (né en.i83?),
coloriste distingué; enfin wexelsf.N (né en
1810).

Le genre des marines ne fut cultivé pen-
dant un certain temps que par BENNETTÉR,
lequel, en raison de son éducation française
se trouve un peu en dehors du cercle des
autres peintres. Plus tard BOLL (né en 1825)
se créa une spécialité en reproduisant les côtes.

La nature morte trouva un interprète heu-
reux dans FRANTZ Boë (né en 1820) qui re-
çut son éducation artistique principalement
à Paris et qui s'est surtout distingué en pei-
gnant des fleurs et des animaux. PRINTZ (né
en 1819 mort en 1867) adopta le même genre;
joignons y SlEGWALD DAHL (fils du célèbre
professeur Dahl, né à Dresde en 1827) dont
ies efforts furent plus heureux et n'oublions
pas ASKEVOLD qui a une importance natio-
nale plus grande en ce genre. En effet, il
étudia d'abord à Dusseldorf dans l'atelier de
Gude puis à Paris et se créa une manière en
combinant la peinture du paysage et celle des
animaux. Il affectionnait de représenter la
vie d'été dans les pâturages des montagnes;
ces dernières toiles constituent les meilleures
productions de l'art moderne du paysage en
Norwège.

Dans la sphère des tableaux de genre,
Knud BERGSLIEN (né en 1827), Directeur
d'une école de peinture à Christiania et K.
LORCH (né en 1829), ont représentés comme
élèves de Tidemand quelques côtés de la vie
des paysans et des marins de Norwège.

ARBO (né en 1831), a cultivé la peinture
de genre dans divers sens, mais il a surtout
eu le mérite d'avoir introduit, par plusieurs
travaux importants, la peinture d'histoire du
temps des anciennes Sagas dans l'art norwé-
gien.

Les intérieurs, vues de villes, etc. ont trouvé
un digne interprète en lesche (né en 1837);
outre sa peinture architecturale cet artiste
cultive le genre et s'est créé une spécialité en
représentant les côtés mondains de la vie de
couvent. Les émules de Lesche sont : von
hanno (né a Lubeck en 1828) qui fit aussi
des études comme architecte, ce qui se dis-
tingue aisément dans ses tableaux; CHR. BRUN
(né en 1828) qui fit encore de la peinture re-
ligieuse.

Mmes schreiber et hansteen se sont
fait connaître comme portraitistes de même
que K. Bergslien et Arbo précités.

Parmi les jeunes artistes qui ont reçu leur
éducation principale à Dusseldorf, les peintres
suivants se sont surtout fait remarquer :

CARL HANSEN (né en i838 à Stavanger),
élève de Vautier. Il représente de préférence
des personnages et des scènes de la vie popu-
laire en Norwège en ce qu'elle a d'humoris-
tique ou de sérieux.

LUDWIG MUNTHE (né en 1841 dans la
province de Bergen) dont les paysages d'hiver
et d'automne remarquables par la manière
les sujets les plus simples sont traités à fond,
ont attiré l'attention dans ces dernières an-
nées et ont obtenu plusieurs premiers prix.
Parmi les paysagistes qui sont leurs contem-
porains citons : SCHANKE ; AMALDUS NlEL-
 
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