vait, par son métier (probablement fabricant
de toiles comme le furent son fils Jean et son
petit fils) s'être posé dans la bourgeoisie aisée
car sa fille épousa un sieur Barent Bosvelt van
Waerendorp, secrétaire de la ville de Haarlem.
Il décéda très probablement en 1641 et sa
femme en 1640. Adrien est inscrit sur les rôles
de l'ancienne garde bourgeoise. Le 26 juillet
1638 est inscrite dans les registres aux ma-
riages la première union du peintre avec
Machtelgen Pietersen : il y est dit formelle-
ment, à propos des époux : tous deux de Haar-
lem. (A continuer).
NOTULES.
— Une rivalité d'artistes au XVIe siècle.
Michel-Ange et Raphaël à la cour de Rome,
par Eug, Muntç (Ga%. des Beaux-Arts),
C'est un commentaire très intelligent de
la brouille qui existe entre ces deux grands
artistes sur laquelle M. Muntz jette un jour
nouveau et, il faut le dire, peu fait pour
attirer la sympathie sur ceux qui enveni-
mèrent cette brouille. Raphaël, il est vrai,
conserve au milieu de tous ces commérages
vulgaires une placide dignité, mais quelles
haines chez ces hommes qui s'appelaient Mi-
chel-Ange, Bramante, Sébastien del Piombo,
etc. ! Que de gloire il a fallu pour que la
postérité leur fût indulgente ! Le travail de
M. Muntz ne s'analyse pas, il faut le lire;
c'est une véritable initiation, non seulement
à la vie artistique du XVIe siècle, mais encore
à la vie humaine.
— Le Musée du Capitole et les autres col-
lections romaines à la fin du XVe et au com-
mencement du XVIe siècle, par E. Munt%
{Revue archéologique).
Le même auteur qui fouille les annales
artistiques de l'Italie jusque dans leurs plus
intimes profondeurs, nous donne sa notice
sur les origines du Musée Capitolin dû à
Sixte IV. Il publie à ce sujet des inscriptions
et des fragments destinés à prouver l'authen-
ticité de certaines pièces; il produit un do-
cument très intéressant qui fait mieux con-
naître encore la fameuse collection de Fran-
çois de Gonzague; il donne également le
texte inédit d'une lettre curieuse du médail-
leur milanais Caradosso concernant les an-
tiques conservés à Rome en 1495 ; il termine
enfin par la publication du texte inédit de
Claude Bellièvre qui se trouvait à Rome
sous Jules II et Léon X. — Ce travail con-
tinue la série des savantes et patientes
études sur l'Art en Italie entreprises par
M. Muntz avec un si grand succès.
— Les derniers jours de l'abbaye d'Aulne,
par Clément Lyon.
Réunion de pièces qui complètent toutes
celles qu'on a déjà sur la célèbre abbaye dé-
— 81 —
truite en 1794; elles seront utiles à ceux
qu'intéressent ces souvenirs.
— Thomas Louis J. Bourgeois, musicien
du XVIIIe siècle, par Clément Lyon.
Guidé par un ardent patriotisme, l'auteur
s'est voué à remettre en lumière les hommes
utiles et célèbres nés aux bords de la Sam-
bre. Cette fois-ci il s'occupe de Bourgeois,
musicien un peu oublié aujourd'hui et qui
peut-être le mérite, car nulle part nous ne
trouvons une appréciation bien nette de son
talent. Cette petite biographie est écrite avec
une grande chaleur d'âme et complète heu-
reusement celles que donnent Fétis et la
Biographie nationale.
COURONNEMENT DE L'ARC DE TRIOMPHE
de l'étoile a paris.
Le projet de couronnement pour l'arc de
triomphe de l'Etoile par M. Falguières figure
en ce moment à Y Exposition des arts décora-
tifs au Palais de l'Industrie.
Une figure allégorique de la République,
coiffée du bonnet phrygien, est montée sur un
quadrige antique. De la main droite elle tient
un bouclier qui porte l'inscription suivante :
« droits de l'homme ; » de la main gauche elle
tient le drapeau tricolore. Le char est traîné
par quatre chevaux divisés en deux groupes
qui se cabrent en galoppant; au milieu du
groupe de droite, une femme, le torse nu
écarte les bras en courant de toute vitesse; à
gauche un homme en haillons détale des
jambes; deux maladroits fuyant l'approche
du quadrige qui s'avance, rapide comme un
tourbillon, font une culbute comique d'où il
résulte que l'un se trouve perché sur le dos
de l'autre. En regard de ce projet se trouve
un dessin qui représente Y Arc de Triomphe
de l'Étoile avec le groupe de bronze placé sur
la plate-forme. Le groupe de la république,
méconnaissant les droits de l'honnête homme
à pied et écrasant les citoyens qui ne vont pas
en char a été vivement critiqué. M. Falguières
l'avait imaginé pour soutenir la composition
et remplir le vide formé par l'écartement du
quadrige. Triste préoccupation classique.
Somme toute, décoration malheureuse,
efforts stériles et condamnables : l'édifice
splendide semble rapetissé « vignetté » comme
un revers de médaille romaine et le grandiose
poëme de pierre perd son imposante masse
architectonique.
Se.
LES GRANDES PUBLICATIONS MODERNES
Paris à travers les âges. 13e livraison
(publié par la Maison Firmin Didot).
Cette livraison est consacrée au Temple, à
la Place Royale et au Marais. La notice, qui
n'a pas de nom d'auteur, est des plus atta-
chantes et, disons-le, des plus navrantes en
ce qui concerne le Temple, celte dernière et
lugubre demeure de l'infortunée famille royale.
Cette lamentable histoire est très sobrement
racontée par notre auteur anonyme; quoique
connue, quoique passée à l'état de légende,
elle conserve le triste pouvoir d'arracher des
larmes au lecteur et de lui faire faire de
tristes réflexions sur les institutions poli-
tiques.
Un très joli dessin d'aspect fin et doux, dû
à Hofbauer, montrant l'enclos du Temple et
le mur d'enceinte du temps de Charles V
ouvre le volume. Il est suivi de clichés inter-
calés dans le texte et donnant des vues de
monuments à diverses époques, d'après des
auteurs anciens. Il s'en trouve de très curieux
que les Parisiens surtout doivent apprécier.
Ils sont au nombre de 52. Quelques-uns ont
ce poignant intérêt que soulève tout ce qui
concerne Louis XVI et les siens. Tels sont
Y Arrivée au Temple, Y Arrivée au Palais, Louis
XVI sur la galerie, Départ de la reine pour la
conciergerie, La borne où fut coupée la tête de
Madame de Lamballe, et signalons encore
l'Entrée de l'ancien hôtel de Guise, la Place
Royale en 1645, l'Eglise des Minimes, etc.
Le grand charme iconographique de cet
ouvrage ne réside pas seulement dans les
gravures rémémoratrices des lieux et monu-
ments anciens, mais aussi dans cette innova-
tion heureuse consistant dans de grandes im-
pressions lithochromiques dessinées avec un
art parfait par Hofbauer et tirées avec un
tact merveilleux dns nécessités de la chose.
Ces grandes impressions, comme on sait, sont
placées à la suite de chaque livraison et for-
ment à l'heure qu'il est une collection de 72
vues de Paris à différentes époques. Ici nous
avons d'abord une très belle planche imprimée
en bistre et représentant le Temple en 1450.
Comme on peut le penser, l'intérêt qui s'at-
tache à cette reproduction est varié dans tous
ses rapports. Pour nous, nous ne pouvons
parler que du charme archaïque que ce dessin
nous procure et nous ne saurions trop inviter
le lecteur à le partager avec nous. C'est vrai-
ment une œuvre à rejouir les plus délicats.
Ce même Temple, à la même époque, mais vu
d'un autre point, fait l'objet d'une aquarelle de
beaucoup de mouvement et d'aspect blond
très agréable. Voici le temple en 1770. Deux
siècles ont passé là et rendu les choses mé-
connaissables; le revoici en 1840 avec sa
longue façade grecque et ses bâtiments pro-
saïques. Le tout disparaît complètement dans
la gravure qui représente le Temple en 18811:
un squarre, une halle, ces deux préoccupa-
tions modernes. Puis viennent deux planches
curieuses : les plans terriers de 1450, 1770,
1808 et 1840, recouverts par des plans trans-
parents superposés qui permettent de se ren-
dre compte, en un seul coup d'œil, des pro-
fondes modifications subies par le vieux quar-
tier.
Somme toute, voilà le douzième succès que
de toiles comme le furent son fils Jean et son
petit fils) s'être posé dans la bourgeoisie aisée
car sa fille épousa un sieur Barent Bosvelt van
Waerendorp, secrétaire de la ville de Haarlem.
Il décéda très probablement en 1641 et sa
femme en 1640. Adrien est inscrit sur les rôles
de l'ancienne garde bourgeoise. Le 26 juillet
1638 est inscrite dans les registres aux ma-
riages la première union du peintre avec
Machtelgen Pietersen : il y est dit formelle-
ment, à propos des époux : tous deux de Haar-
lem. (A continuer).
NOTULES.
— Une rivalité d'artistes au XVIe siècle.
Michel-Ange et Raphaël à la cour de Rome,
par Eug, Muntç (Ga%. des Beaux-Arts),
C'est un commentaire très intelligent de
la brouille qui existe entre ces deux grands
artistes sur laquelle M. Muntz jette un jour
nouveau et, il faut le dire, peu fait pour
attirer la sympathie sur ceux qui enveni-
mèrent cette brouille. Raphaël, il est vrai,
conserve au milieu de tous ces commérages
vulgaires une placide dignité, mais quelles
haines chez ces hommes qui s'appelaient Mi-
chel-Ange, Bramante, Sébastien del Piombo,
etc. ! Que de gloire il a fallu pour que la
postérité leur fût indulgente ! Le travail de
M. Muntz ne s'analyse pas, il faut le lire;
c'est une véritable initiation, non seulement
à la vie artistique du XVIe siècle, mais encore
à la vie humaine.
— Le Musée du Capitole et les autres col-
lections romaines à la fin du XVe et au com-
mencement du XVIe siècle, par E. Munt%
{Revue archéologique).
Le même auteur qui fouille les annales
artistiques de l'Italie jusque dans leurs plus
intimes profondeurs, nous donne sa notice
sur les origines du Musée Capitolin dû à
Sixte IV. Il publie à ce sujet des inscriptions
et des fragments destinés à prouver l'authen-
ticité de certaines pièces; il produit un do-
cument très intéressant qui fait mieux con-
naître encore la fameuse collection de Fran-
çois de Gonzague; il donne également le
texte inédit d'une lettre curieuse du médail-
leur milanais Caradosso concernant les an-
tiques conservés à Rome en 1495 ; il termine
enfin par la publication du texte inédit de
Claude Bellièvre qui se trouvait à Rome
sous Jules II et Léon X. — Ce travail con-
tinue la série des savantes et patientes
études sur l'Art en Italie entreprises par
M. Muntz avec un si grand succès.
— Les derniers jours de l'abbaye d'Aulne,
par Clément Lyon.
Réunion de pièces qui complètent toutes
celles qu'on a déjà sur la célèbre abbaye dé-
— 81 —
truite en 1794; elles seront utiles à ceux
qu'intéressent ces souvenirs.
— Thomas Louis J. Bourgeois, musicien
du XVIIIe siècle, par Clément Lyon.
Guidé par un ardent patriotisme, l'auteur
s'est voué à remettre en lumière les hommes
utiles et célèbres nés aux bords de la Sam-
bre. Cette fois-ci il s'occupe de Bourgeois,
musicien un peu oublié aujourd'hui et qui
peut-être le mérite, car nulle part nous ne
trouvons une appréciation bien nette de son
talent. Cette petite biographie est écrite avec
une grande chaleur d'âme et complète heu-
reusement celles que donnent Fétis et la
Biographie nationale.
COURONNEMENT DE L'ARC DE TRIOMPHE
de l'étoile a paris.
Le projet de couronnement pour l'arc de
triomphe de l'Etoile par M. Falguières figure
en ce moment à Y Exposition des arts décora-
tifs au Palais de l'Industrie.
Une figure allégorique de la République,
coiffée du bonnet phrygien, est montée sur un
quadrige antique. De la main droite elle tient
un bouclier qui porte l'inscription suivante :
« droits de l'homme ; » de la main gauche elle
tient le drapeau tricolore. Le char est traîné
par quatre chevaux divisés en deux groupes
qui se cabrent en galoppant; au milieu du
groupe de droite, une femme, le torse nu
écarte les bras en courant de toute vitesse; à
gauche un homme en haillons détale des
jambes; deux maladroits fuyant l'approche
du quadrige qui s'avance, rapide comme un
tourbillon, font une culbute comique d'où il
résulte que l'un se trouve perché sur le dos
de l'autre. En regard de ce projet se trouve
un dessin qui représente Y Arc de Triomphe
de l'Étoile avec le groupe de bronze placé sur
la plate-forme. Le groupe de la république,
méconnaissant les droits de l'honnête homme
à pied et écrasant les citoyens qui ne vont pas
en char a été vivement critiqué. M. Falguières
l'avait imaginé pour soutenir la composition
et remplir le vide formé par l'écartement du
quadrige. Triste préoccupation classique.
Somme toute, décoration malheureuse,
efforts stériles et condamnables : l'édifice
splendide semble rapetissé « vignetté » comme
un revers de médaille romaine et le grandiose
poëme de pierre perd son imposante masse
architectonique.
Se.
LES GRANDES PUBLICATIONS MODERNES
Paris à travers les âges. 13e livraison
(publié par la Maison Firmin Didot).
Cette livraison est consacrée au Temple, à
la Place Royale et au Marais. La notice, qui
n'a pas de nom d'auteur, est des plus atta-
chantes et, disons-le, des plus navrantes en
ce qui concerne le Temple, celte dernière et
lugubre demeure de l'infortunée famille royale.
Cette lamentable histoire est très sobrement
racontée par notre auteur anonyme; quoique
connue, quoique passée à l'état de légende,
elle conserve le triste pouvoir d'arracher des
larmes au lecteur et de lui faire faire de
tristes réflexions sur les institutions poli-
tiques.
Un très joli dessin d'aspect fin et doux, dû
à Hofbauer, montrant l'enclos du Temple et
le mur d'enceinte du temps de Charles V
ouvre le volume. Il est suivi de clichés inter-
calés dans le texte et donnant des vues de
monuments à diverses époques, d'après des
auteurs anciens. Il s'en trouve de très curieux
que les Parisiens surtout doivent apprécier.
Ils sont au nombre de 52. Quelques-uns ont
ce poignant intérêt que soulève tout ce qui
concerne Louis XVI et les siens. Tels sont
Y Arrivée au Temple, Y Arrivée au Palais, Louis
XVI sur la galerie, Départ de la reine pour la
conciergerie, La borne où fut coupée la tête de
Madame de Lamballe, et signalons encore
l'Entrée de l'ancien hôtel de Guise, la Place
Royale en 1645, l'Eglise des Minimes, etc.
Le grand charme iconographique de cet
ouvrage ne réside pas seulement dans les
gravures rémémoratrices des lieux et monu-
ments anciens, mais aussi dans cette innova-
tion heureuse consistant dans de grandes im-
pressions lithochromiques dessinées avec un
art parfait par Hofbauer et tirées avec un
tact merveilleux dns nécessités de la chose.
Ces grandes impressions, comme on sait, sont
placées à la suite de chaque livraison et for-
ment à l'heure qu'il est une collection de 72
vues de Paris à différentes époques. Ici nous
avons d'abord une très belle planche imprimée
en bistre et représentant le Temple en 1450.
Comme on peut le penser, l'intérêt qui s'at-
tache à cette reproduction est varié dans tous
ses rapports. Pour nous, nous ne pouvons
parler que du charme archaïque que ce dessin
nous procure et nous ne saurions trop inviter
le lecteur à le partager avec nous. C'est vrai-
ment une œuvre à rejouir les plus délicats.
Ce même Temple, à la même époque, mais vu
d'un autre point, fait l'objet d'une aquarelle de
beaucoup de mouvement et d'aspect blond
très agréable. Voici le temple en 1770. Deux
siècles ont passé là et rendu les choses mé-
connaissables; le revoici en 1840 avec sa
longue façade grecque et ses bâtiments pro-
saïques. Le tout disparaît complètement dans
la gravure qui représente le Temple en 18811:
un squarre, une halle, ces deux préoccupa-
tions modernes. Puis viennent deux planches
curieuses : les plans terriers de 1450, 1770,
1808 et 1840, recouverts par des plans trans-
parents superposés qui permettent de se ren-
dre compte, en un seul coup d'œil, des pro-
fondes modifications subies par le vieux quar-
tier.
Somme toute, voilà le douzième succès que