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N° 14,

31 Juillet 1882.

Vingt-quatrième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR: M. Ad. SIRET.

MEMBRE DE l'aCADEMIE ROY. DE BELGIQUE,

SOMMAIRE : Beaux Arts. Revue musicale. —
Le Portugal, notes d'art et d'archéologie par
de Ceuleneer. — La sculpture en France. —
Nouvelles rubeniennes. — A la mémoire de
Frédéric Weber. — Chronique générale. —
Cabinet de la curiosité. — Annonces.

Beaux-Arts.

REVUE MUSICALE.
Notre revue ne sera pas longue. A cette
époque de l'année tout le monde s'absente,
prend ses vacances et il y a un véritable
repos pour les choses de l'art.

Aussi bien, peu de publications intéres-
santes ont paru en Belgique depuis trois
mois. Nous n'en trouvons pas même une à
citer au point de vue spécial qui est le notre
dans nos comptes-rendus.
Il en est autrement de l'étranger.
Nos lecteurs se rappelleront l'analyse que
nous avons donnée, l'année dernière, du
grand Traité musical de M. H. Hoberhoffer
de Luxembourg. Cet auteur vient de publier
chez M. M. Bôhm, père et fils, à Augsbourg,
les Quatre Antiennes à la Vierge, pour 4 voix
inégales avec ou sans accompagnement d'or-
gue. Etre accepté chez ces célèbres éditeurs
bavarois, à qui la musique religieuse est
redevable de tant de belles partitions, est,
d'après nous, un véritable titre d'honneur.
Nous croyons posséder le plus grand nombre
des messes avec orchestre, sorties des
presses de M. Bôhm; nous les avons popu-
larisées en Belgique, surtout celles de Charles
Kempter, de Geist, d'EUguth, de Charles
Kammerlander, de Charles Seyler, de Witt-
mann, de Pichler, de Mettenleiter, etc. Nous
devons dire qu'elles forment, avec les nom-
breux motets des mêmes maîtres, une col-
lection des plus recommandables et des plus
intéressantes. Beaucoup de ces morceaux
comportent les voix d'enfants et ne deman-
dent pas, (à la différence de celles qui les
les ont précédées), le concours des voix de
femme proprement dites. C'est dire que les
mélodies sont simples, pures, onctueuses et
peuvent se passer des effets de virtuosité.

Nous exécutons ces œuvres depuis trente
ans. Les noms des auteurs sont aujourd'hui
connus dans toute la Belgique. M. M. Bôhm
comptent ici, grâce aux frères Schott, une
clientèle nombreuse dans tous nos diocèses.

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS.

PRIX PAR AN : BELGIQUE : 9 FRANCS.

ÉTRANGER : 12 FR.

Et personne, néanmoins, ne possède le
moindre renseignement biographique sur
les maîtres qu'on entend si volontiers dans
noscathédralesetdans nos églises primaires.
Maintes fois nous nous sommes adressés
aux éditeurs, pour nous mettre en mesure
de donner des détails sur ces compositeurs,
notamment sur l'excellent maître de chapelle,
feu Charles Kempter.

A part pour M. Kammerlander que nous
avons reçu au Jury du Congrès de musique de
Malines et pour M. Oberhoffer de Luxem-
bourg,que nous avons le plaisir de connaître
personnellement et dont aujourd'hui-même,
nous signalons quatre nouveaux motets,
nous pourrions aussi bien prendre des nu-
méros pour désigner les autres composi-
teurs, que leurs noms de famille. MM. Bôhm
et fils, aideraient beaucoup plus leur vaste
établissement, en fournissant des détails sur
les artistes dont ils éditent les œuvres, qu'en
lançant des prospectus et des catalogues qui
ne disent rien et manquent ainsi absolument
d'intérêt. Nous leur donnons par ces lignes,
un conseil tout dévoué. Nous espérons qu'ils
l'accepteront.

Voilà pour l'Allemagne.

Mentionnons pour la France, un chœur
pour voix d'hommes, intitulé : Les Grands
lacs, paroles de M-. Paul Collin, musique de
M. Antonin Guillot de Sainbris de Versailles.
Cette partition est dédiée à la Société Royale
La Legia, dirigée par M. Toussaint Radoux.
M. de Sainbris n'est pas inconnu en Belgique.
Nous l'avons appelé à présider le concours
de chant de nos fêtes jubilaires de 1880. Ses
œuvres tant sacrées que profanes sont exé-
cutées chez nous. Le nouveau chœur que
nous annonçons ajoutera un fleuron de plus
à la couronne artistique de ce sympathique
compositeur.

Voici, aussi pour nos sociétés de musique
d'ensemble, Harmonies, Fanfares, et même
Symphonies, une toute petite publication,
Barème musical, tableaux synoptiques, trans-
positeurs des tons et des instruments, par
M. Cantelon, professeur, chef de musique,
officier d'Académie à St-Quentin, France. Ces
tableaux viendront à point à MM. les chefs
d'orchestre de province et aux compositeurs
amateurs; mais l'auteur devrait les déve-
lopper et en faire un petit traité élémentaire
d'instrumentation. Il donnerait les tons pré-

ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE

a s'-nicolas (belgique).

férés pour les cuivres, les traits les plus
usuels, les plus brillants pour les cuivres et
les bois, les accords les plus faciles pour les
cordes, en un mot, une foule de renseigne-
ments que l'expérience fournit mais pour les-
quels il faut du temps (Time is Money), chose
précieuse et qu'on n'aime guère de perdre.
— Somme toute, le Barème de M. Cantelon
est peut être encore en ce moment, ce qu'il
y a de plus simple, de plus pratique, de plus
recommandable en son genre.

En Italie, un livre de littérature musicale
vient de paraître, dont nous n'hésitons pas à
dire qu'il mériterait les honneurs de la tra-
duction en français.

Il a pour auteur la Marquise de Monteze-
molo, veuve en premières noces du célèbre
librettiste de Bellini, Felice Romani. Madame
Emilia Branca, est un esprit littéraire, fin,
attique, digne en tous points de l'homme
éminent dont elle a porté le nom et auquel
elle vient de consacrer un monument.

Nous avons lu les comptes rendus publiés
tout récemment de son livre dans les jour-
naux d'Italie, notamment celui de M. Raffaelo
Barbieri dans la Gazzetta musicale de Milano
et celui de M. Giulio Roberti de Turin dans
YArchivio musicale de Naples. Ils sont l'ex-
pression du propre sentiment que nous
avons éprouvé à la lecture de ce beau volume.
Dans les pages d'Emilia Branca, si empreintes
de poésie et de chaleur méridionale, on sent
revivre le commencement de ce siècle, les
idées à la vogue à l'époque de Bellini, de
Mayer,de Rossini,de Donizetti, de Meyerbeer
jeune; cette Italie alors si brillante et dont
on peut dire qu'elle donnait le ton à toute
l'Europe musicale. Ces temps sont passés
comme si cent ans les séparaient de nous.

Aujourd'hui on discute, selon et après Ri-
chard Wagner, si le juif est capable d'écrire
une bonne musique quelconque; s'il ne faut
pas cacher les artistes de l'orchestre dans
une cave; si l'auteur des paroles ne doit pas
absolument être celui des mélodies et de
leurs accompagnements ; si même la mélodie
peut jamais être admise dans un opéra; s'il
ne faut pas que la partition tout entière se
constitue de récitatifs; si le Duo, le Trio, le
Quatuor ont jamais eu, esthétiquement par-
lant, une valeur quelconque, aussi bien chez
les anciens que chez les modernes. Et l'on
appelle cela les thèses du progrès et l'on
 
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