Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
— 181 —

orcer la classe moyenne de la société à s'élev e
vers son art, il a abaissé son talent au niveau de
cette moyenne ; il jette sur le marché, non l'œuvre
qui s'impose, mais l'ouvrage qui répond au goût
du jour. L'écrivain ne base plus sa vie sur le livre
qui lui semble le meilleur, mais sur celui qui a
été le plus accessible à la foule et qui lui a rap-
porté le plus d'argent; chacun a sa marque, comme
une maison de commerce à ses moules à elle. Quand
les artistes sont entre eux, il n'est plus question de
leur art, mais de leur prix; quand ils se réunissent
en groupes, c'est dans un but commercial ; ils
forment des syndicats pour l'exploitation d'un
genre; ils ont des raisonnements qui feraient fré-
mir, dans leurs tombes, les glorieux martyrs de
1830, si ceux-ci pouvaient encore les entendre. Ces
cervelles sont de haut en bas envahies par l'argent.

« Il n'y a plus que les sculpteurs qui vivent dans
un idéal artistique, peut-être malgré eux, parce
que leur art est aride et qu'on ne peut pas l'accom-
moder au goût des hommes d'argent. En moyenne,
le sculpteur est plus ou moins besoigneux ; il ne
tient pas boutique de petits bons hommes qui
sont la tranquillité des familles et la joie de
l'amateur parce; que c'est marquée, en chiffres con-
nus. Le sculpteur, s'il a de l'ambition, doit envi-
sager la place publique, c'est-à-dire l'avenir.

Aussi il est à remarquer ceci que, sur tous les
points du globe, la sculpture est en progrés, tandis
que la peinture, la haute littérature et la musique,
entrent dans une décadence manifeste. Nous n'avons
pas de Delacroix, pas de Balzac, pas de Rossini ou
de Meyerbeer, mais l'art contemporain a encore à
son actif plus d'un statuaire qui a presque du génie,
ou qui promet d'en avoir un jour. A l'heure où l'on
fera le bilan de l'art et des lettres dans la seconde
moitié du dix-neuvième siècle, les sculpteurs, les
derniers idéalistes des arts, nous sauveront du
dédain de la postérité. »

— Grand concours de peinture en 1883. — Con-
formément à l'arrêté royal du 14 septembre 1882,
le grand concours annuel, dit concours de Rome,
sera ouvert en 1883 à la peinture. Le concours est
accessible à tout artiste belge, par la naissance ou
la naturalisation, et âgé de moins de 30 ans, le
jour de l'ouverture. Le lauréat recevra, pendant 4
ans, une pension de 5,000 fr. pour continuer ses
études à l'étranger. Le jury pourra, en outre, dé-
cerner un second prix et une mention honorable.
Le second prix consiste en une médaille d'or de la
valeur de 300 fr. ; il peut êlre accordé en partage,
ainsi que la mention honorable.

Six concurrents seulement seront admis au con-
cours. Si le nombre des postulants dépasse ce chif-
fre, le concours définitif sera précédé d'un concours
préparatoire, et les six concurrents qui auront
remporté les premières places pourront lutter seuls
pour le grand prix. L'ouverture du concours, soit
préparatoire, soit définitif, aura lieu le lundi 2
avril 1883, à midi, à l'Académie royale des beaux-
arts à Anvers. L'artiste qui désirerait prendre part
au concours devra s'adresser par écrit à M. l'admi-
nistrateur ou en personne, au bureau de l'Acadé-
mie. Les demandes d'inscription seront reçues jus-
qu'au samedi 17 mars 1883, à midi.

— M. Auguste Dupont vient d'être chargé de
l'éducation musicale de S. A. R. la princesse Clé-
mentine. C'est là un nouvel et légitime hommage
rendu à l'éminent professeur du conservatoire Royal
do Bruxelles.

— Voici la liste des objets récemment volés à
St-Denis.

Deux calices, style ogival, en vermeil.

Deux calices id. en or.

Un calice, style Louis XVI, en vermeil.

Un calice, style Henri II id.

Un calice portant en relief les principales scènes
de la Passion en vermeil.

Un calice, style Louis XII, en vermeil.

Un calice, style Louis XIII. id.

Deux ciboires, six burettes en or et vermeil.

La couronne de Marie-Antoinette en vermeil.

La couronne de Mmo Adélaïde de France, fille de
Louis XV en vermeil.

La couronne de Louis XVI, ornée de pierres fines
de différentes couleurs en vermeil.

La couronne du duc de Berry, en vermeil.

La couronne du prince de Condé id.

La couronne de Louis XVIII id.

Un ostensoir en argent, style Louis XVI d'un
admirable travail, ciselé par Gouthières.

Un ostensoir en or massif, ciselé par Odiot, don
de l'empereur Napoléon lac et d'un énorme volume.

Une couronne de vermeil ayant appartenu à Ma-
dame Victoire de France.

Une aiguière en vermeil avec bassin, style du pre-
mier empire.

Un reliquiaire, forme d'ostensoir en cuivre doré,
de la Ste-Couronne d'épines.

Un ostensoir du moyen-âge en cuivre doré.

Ce sont des Bohémiens qui ont perpétré ce vol
audacieux. On les a arrêtés

— Frédéric II et Marie Thérèse, par M. le duc
de Broglie (2 vol. in-8°, Calmann-Levy). La mode
est à la recherche et à la publication des papiers
d'Etat. La vérité reprend ses droits; on restitue aux
hommes et aux choses leur physionomie réelle.
L'ouvrage de M. de Broglie embrasse les premières
années de cette grande période qui occupe le centre
du XVIIIe siècle et qui remplissent les règnes éga-
lement prolongés et pareillement illustres des deux
grands souverains allemands.

Ce livre intéresse tout particulièrement les Belges,
car rien n'est moins connu que l'histoire des Pays-
Bas sous la domination autrichienne. Jusqu'à ces
derniers temps les documents restèrent ensevelis au
fond des inaccessibles archives viennoises. Les se-
crets politiques d'une administration qui débuta
par le procès d'Agneessens et des doyens de métiers
à Bruxelles, et aboutit à l'expulsion des troupes
de Joseph II et au triomphe des patriotes de la Ré-
volution brabançonne, sont un sujet d'études sé-
rieuses pour tous ceux qui s'occupent de rechercher
les origines du régime dont nous jouissons actuel-
ment.

— David Bles vient d'être nommé par le roi de
Hollande commandeur de l'ordre du Lion d'or de
Nassau. Aima Tadema est le seul avec lui qui ait
été gratifié de cette distinction. Cette haute pro-
motion a été accordée à David Bles après la ferme-
ture de l'exposion des aquarellistes qui vient d'avoir
lieu à La Haye ec où l'école hollandaise a brillé d'un
vif éclat. C'est aussi à la suite de cette exposition que
Stroebel a été promu au grade d'officier de la Cou-
ronne de chêne. Puisque nous parlons de cette ex-
position où figuraient les œuvres d'Allebé, Apol,
D. Bles, Boxfels, Van Deventer, Herman et Mari
Ten Kate, Klinkenberg, Ch. Rochussen, Mad.
H. Ronner, Springor, Stroebel, E. Verveer, Vogel,
Vrolyckmindt, etc., ainsi que les étrangers Ham-
man, Harlanoff, P. Meyersheim, A. et J. De Vriendt,

Zona, etc., disons quelle a été fructueuse sous le
rapport des achats. Sur 199 numéros, dont plu-
sieurs appartenaient à des amateurs, cinquante ont
trouvé des acquéreurs.

— Le célèbre romancier anglais Antony Trollope
est mort le 6 décembre d'une maladie de poitrine.
Il avait atteint l'âge de soixante-huit ans et était
allé récemment en Irlande pour tracer le plan d'un
nouveau roman qui devait avoir pour sujet les pé-
ripéties de la Land league. Antony Trollope avait
publié d'une manière ininterrompue, un nombre
considérable d'ouvrages, dont plusieurs ont été
traduits dans presque toutes les langues — même
en japonais et chinois — et obtenu un succès égal
aux œuvres de Dickens, Bulwer et Thackeray,

— L'idée d'ériger dans l'Abbaye de Westminster
un monument au poète américain Longfellow entre
décidément dans sa phase d'exécution. Une com-
mission d'écrivains, d'artistes et de savants dont le
prince de Galles a accepté la présidence, vient d'ê-
tre chargé de la mener à bonne fin.

— La quatrième partie de la bibliothèque
Sunderland s'est vendu, ces jours derniers, au mi-
lieu de l'indifférence presque générale des libraires
et des curieux. Cependant, à la vacation du samedi
11 novembre, un incident s'est produit qui jeta
quelque animation dans la vente. On était arrivé à
une série d'éditions de Pétrarque, et dans cette sé-
rie au n° 9545, TriumpJii, édition de Venise, Ber-
nardino da Novara, 1488.

Le catalogue annonçait d'un ton fort modeste
que le volume contenait deux suites d'illustrations,
l'une de gravures sur bois, l'autre de gravures sur
métal, et était, du reste incomplet. Les enchères,
parties de 2 liv.st.montèrent assez rapidement à 100
liv. pour continuer par 50 1. et 100 1. à la fois jus-
qu'à 1,950 liv. st., prix auquel le bouquin fut défi-
nitivement adjugé. Le livre lui-même ne valait pas
cher, mais la suite des gravures sur métal n'avait
pas échappé à l'attention de quelques connaisseurs,
qui y avaient reconnu la rare suite d'estampes at-
tribuée par les uns à Nicoletto de Modena, par les
autres à Botticelli ou à Filippo Lippi, mais qui,
fort probablement, comme les suites des Sybilles et
des Prophètes, n'est l'œuvre ni de l'un ni de l'autre
de ces maîtres mais de quelque graveur florentin
dont le nom ne nous a pas été laissé. Les épreuves
sont aussi belles que possible, à toutes marges, et
ont évidemment été insérées dans le volume à l'é-
poque de sa publication.

St-NICOLAS.
Le St-Nicolas qui entre dans sa 4e année a tenu
au delà ce que son éditeur, M. Ch. Delagrave.
avait promis.

Cette luxueuse gazette hebdomadaire serait un
merveilleux album de gravures, si elle n'était, avant
tout un précieux recueil de beaux contes, causeries
instructives, de saynettes qui font rire, et, par ci
par là, de touchants récits qui font pleurer. Joignez
à cela un grand attrait : une correspondance ami-
cale régulièrement entretenue avec les jeunes
abonnés, joignez y de la musique enfantine que
parfois Massenet ne dédaigne pas d'écrire, de jolis
vers, de naïves histoires bien faites pour les petits,
les tout petits qui ne mangent leur soupe et ne s'en-
dorment qu'en écoutant conter, et vous aurez le
programme idéal d'un Journal destiné à la première
jeunesse.

Cette feuille bien connue est placée sous l'invoca-
tion de l'indulgent patron des garçons, et, ce qu'on
ignorait jusqu'ici des petites filles, rédigée par
St-Nicolas lui-même en première ligne. Marthe
Bertin, Emile Desbeaux, Eudoxie Dupuis, Genevay,
Henri Greville, Robert Houdin, E. Lafenestro,
Margery, Adriana Piazzi, Albert de Proville,
Léonce Petit, Léon Valacle, etc.. illustrée par
Bayard, de Bar, Bodemer, Churche, Courboin, Ed.
Détaille, Ferdinandus, Gaillard, Gilbert, Ginos,
Juncling, Kauffmann, B. de Monvel, Léonce Petit,
Scott, Robert Tinant, etc., etc.. et publiée par
Ch. Delagrave, 15, ruoSoullot, à Paris.
 
Annotationen