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Langlès, Louis Mathieu
Monuments anciens et modernes de l'Hindoustan décrits sous le double rapport archeologique et pittoresque: et précédés d'une notice géographique, d'une notice historique, et d'un discours sur la religion, la législation et les moeurs des Hindous (Band 1) — Paris, 1821

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https://doi.org/10.11588/diglit.12708#0082

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DE L'HINDOUSTAN. 53
ouvrages samskrits, les Hindous, et comme eux les Grecs, se sont toujours
accordés à désigner sous le nom de Dakchin, et par corruption Dekhan, la
totalité de la Presqu'île, depuis le cap Comorin jusqu'à la rivière de Kâvêri,
même à celles de Nerbédah ou Nermêdah et de Mahânody (ou de Kették),
c'est-à-dire l'espace renfermé entre le huitième et le seizième, et même les
vingtième et vingt-unième degrés de latitude nord \ La Presqu'île étant située
au midi de l'Hindoustân proprement dit, que l'on regarde avec assez de raison
comme le berceau de la civilisation des Hindous, ou au moins comme la
partie de l'Inde la plus anciennement civilisée (en supposant, non sans quelque
vraisemblance, que les sciences et les arts y sont venus du nord-est de la Perse),
il n'est pas étonnant qu'elle ait reçu d'eux un nom qui indique sa position
relative. C'est ainsi que les Arabes nomment Yémen et Châm (droite et
gauche) l'Arabie heureuse et la Syrie, qui sont situées à la droite et à la gauche
de la Mekke. Les anciens eux-mêmes savoient que le mot indien Dakcliina si-
gnifie le midia. — «Cette contrée, dit un auteur persan traduit par M. Gladwin,
« ne le cède qu'à l'Hindoustân pour l'étendue du territoire, la grandeur des
« villes et le nombre des habitants3. » Mais il faut convenir que le nom de
Dekhan n'a pas toujours, à beaucoup près, désigné toute la Presqu'île; il
n'appartient aujourd'hui qu'à la partie supérieure de cette contrée. Les sou-
verains musulmans du haut Hindoustân, n'ayant point poussé d'abord leurs
conquêtes au-delà du Rrichna, vulgairement nommé Kistnah , fixèrent, de
leur propre autorité, les bornes méridionales du Dekhan vers le seizième
degré de latitude, sous lequel ce fleuve se décharge dans la mer. Ainsi, chez
les écrivains musulmans de l'Inde, le mot de Dekhan désigne la contrée qui
s'étend du Mahânody au Krichna, ou auKoléroune à l'est, et depuis le Nerbédah
jusqu'à l'extrémité du Beydjâpour par quinze degrés, du côté de l'occident. Le
reste de la Presqu'île, jusqu'au cap Comorin, porte le nom de Karnatic4. Dans

(1) Mark Wilk's Historical Sketches of the province de la côte de Malabar, et comprennent
south of India, tom. I, p. 18, 3o,4. etc. sous ce nom toute la Presqu'île, depuis le K rich-

(2) Voyez Arrien, cité dans mes notes du na jusqu'au cap Comorin, et d'une côte à l'autre,
tome I, page 43a, de la traduction françoise des tandis que le Karnatic est séparé de la côte occi-
Recherches asiatiques, et ci-dessus, p. 6. dentale par les Ghâttes. Le Rànara dont il s'agit

(3) A narrative of the transactions in Ben- forme une aire de 14o,ooo milles géographiques
gale, etc. Calcutta, 1788. pag. 3. carrés. Voyez Political and Histor. view of the

(4) Quelques écrivains changent le nom de Dekkan, pages 5 et 6.

Karnatic en celui de Kânara, qui désigne une
I.

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