NOTICE GEOGRAPHIQUE
§ V. Le Beyder ou Djaafar-abad,
Dont j'ai tracé la position géographique et relative, ci-dessus page 44? fait
partie des domaines du nizâm du Dekhan. Le sol de cette province est iné-
gal, hérissé d'éminences, mais on n'y trouve pas une haute montagne. Une
innombrable quantité de petites rivières, qui vont se jeter dans le Bhima, le
Krichna et le Godavéri, découpent ce territoire en mille compartiments, et
y répandent la fertilité. On y comptoit autrefois une grande population; mais
depuis qu'il a passé sous la domination musulmane, il n'offre plus, pour
ainsi dire, qu'un désert. Le talinga, le mahratta et le kânara' se parlent pres-
que concurremment dans toute cette province jusqu'aux portes de la ville
de Beyder ou Ahmed-âbâd, qui est située vers le 17e degré 49 minutes de
latitude, et qui fut bâtie par Ahmed-châh auprès des ruines de l'ancienne
ville hindoue de Beyder. Les fortifications consistent en un mur de trois
lieues de circuit, et bordé d'un fossé sec et flanqué de quelques tours ; la
ville est située dans une plaine parfaitement unie, excepté du côté de l'est,
où se trouve une éminence d'environ cinquante toises. Cette ville est bien
déchue d'une grandeur attestée encore aujourd'hui par les ruines de plusieurs
immenses bâtiments. Ses habitants étoient renommés pour leurs ouvrages en
toutenague incrustés en argent. A peu de distance de cette ville est la petite
forteresse de Candhar, qui n'a rien de commun avec la ville et le soubah de
Candahâr dans le nord de l'Inde \
La ville de Ralbergah, autrefois si fameuse comme capitale d'un état suc-
cessivement hindou et musulman qui portoit son nom, est bien déchue de
sa grandeur antique, ce n'est plus maintenant qu'une ville insignifiante. Il
nous suffira d'indiquer ici les districts de Raliâni, de Nandère, d'Elgoundel
et de Raulass, dont les capitales portent leurs noms respectifs. Le Beyder
(1) Voyez les intéressantes préfaces des gram-
maires de ces langues, publiées par M. le docteur
Carey à Sérampore, la première en 1815, la
seconde en 1816, et la troisième en 1817.
(2) Voyez une curieuse description de cette
ville dans le Voyage de Abdoul-Rizzâc, natif
de Samarcand, et ambassadeur de Cbâh-Rokh,
que j'ai traduite du persan, et insérée dans le
deuxième volume de ma collection de voyages,
traduits de différentes langues orientales et eu-
ropéennes. Paris, 1796 et années suivantes, chez
Nepveu.
§ V. Le Beyder ou Djaafar-abad,
Dont j'ai tracé la position géographique et relative, ci-dessus page 44? fait
partie des domaines du nizâm du Dekhan. Le sol de cette province est iné-
gal, hérissé d'éminences, mais on n'y trouve pas une haute montagne. Une
innombrable quantité de petites rivières, qui vont se jeter dans le Bhima, le
Krichna et le Godavéri, découpent ce territoire en mille compartiments, et
y répandent la fertilité. On y comptoit autrefois une grande population; mais
depuis qu'il a passé sous la domination musulmane, il n'offre plus, pour
ainsi dire, qu'un désert. Le talinga, le mahratta et le kânara' se parlent pres-
que concurremment dans toute cette province jusqu'aux portes de la ville
de Beyder ou Ahmed-âbâd, qui est située vers le 17e degré 49 minutes de
latitude, et qui fut bâtie par Ahmed-châh auprès des ruines de l'ancienne
ville hindoue de Beyder. Les fortifications consistent en un mur de trois
lieues de circuit, et bordé d'un fossé sec et flanqué de quelques tours ; la
ville est située dans une plaine parfaitement unie, excepté du côté de l'est,
où se trouve une éminence d'environ cinquante toises. Cette ville est bien
déchue d'une grandeur attestée encore aujourd'hui par les ruines de plusieurs
immenses bâtiments. Ses habitants étoient renommés pour leurs ouvrages en
toutenague incrustés en argent. A peu de distance de cette ville est la petite
forteresse de Candhar, qui n'a rien de commun avec la ville et le soubah de
Candahâr dans le nord de l'Inde \
La ville de Ralbergah, autrefois si fameuse comme capitale d'un état suc-
cessivement hindou et musulman qui portoit son nom, est bien déchue de
sa grandeur antique, ce n'est plus maintenant qu'une ville insignifiante. Il
nous suffira d'indiquer ici les districts de Raliâni, de Nandère, d'Elgoundel
et de Raulass, dont les capitales portent leurs noms respectifs. Le Beyder
(1) Voyez les intéressantes préfaces des gram-
maires de ces langues, publiées par M. le docteur
Carey à Sérampore, la première en 1815, la
seconde en 1816, et la troisième en 1817.
(2) Voyez une curieuse description de cette
ville dans le Voyage de Abdoul-Rizzâc, natif
de Samarcand, et ambassadeur de Cbâh-Rokh,
que j'ai traduite du persan, et insérée dans le
deuxième volume de ma collection de voyages,
traduits de différentes langues orientales et eu-
ropéennes. Paris, 1796 et années suivantes, chez
Nepveu.