DE L'HINDOUSTAN. n7
(par 11 degrés de latitude), forment la limite septentrionale, et ces limites
sont d'autant plus invariables qu'elles ont été posées par la nature même.
Cette contrée est désignée par les écrivains hindous sous le nom de Mahâ-
raclitra (grand royaume) ; on y parle un idiome dérivé du Samskrit nommé
Mahratta, nom commun aux habitants qui le portoient bien avant que le fa-
meux Sévâdjy ne jetât les fondements de sa puissance. Quand cet heureux
ambitieux les réunit sous son autorité, ils étoient depuis long-temps partagés
entre différents petits princes dont nous ignorons l'histoire ; car, suivant la
judicieuse observation de M. Scott Waring, il n'existe nul renseignement au-
thentique antérieurement à l'établissement des Musulmans dans la Presqu'île
( avant le 14e siècle de l'ère vulgaire), et il seroit superflu de chercher quel-
ques documents historiques dans les ouvrages écrits en samskrit '. Akbar
ligne qui sépare les nations septentrionales de
l'Inde des méridionales. Cette ligne s'étend de la
mer orientale à l'occidentale ; et la chaîne dont il
s'agit s'écarte un peu du tropique. Elle fait même
des divagations beaucoup plus considérables vers
le septentrion et le sud, puisqu'elle touche au
Gange dans certains endroits et que le Godâvêrî
lui sert de bornes vers le midi. L'auteur d'un
commentaire sur le célèbre dictionnaire Améra-
Kôcha, dit que « cette chaîne de montagnes porte
le nom de Vindhya ou Bindhya, pareeque, sui-
vant une opinion populaire, elle orne la course
du soleil. « D'après cette opinion, « la portion
la plus élevée de cette chaîne s'étend deTchhota-
Nagpour et Palame jusque dans le voisinage
d'Oudjéïn. » Mais le cours du Nerbédah indique
encore plus sûrement la direction des monts
Vindhya. Depuis Amercotè où cette rivière
prend sa source, non loin de la Sône et de l'IJat-
sou, jusqu'au golfe de Kambayéh où elle se
décharge dans la mer, son lit est bordé par une
file de montagnes ou par un sol très élevé, d'où
sortent plusieurs rivières qui coulent dans la
Sône et le Djemnah d'un côté et vers le Tapty
et l'Oudaver de l'autre. Ces deux directions suf-
fisent pour déceler l'élévation du sol sur lequel
le Nerbédah s'est frayé un passage. La vaste
étendue de ce canton montagneux mise en oppo-
sition avec la foible élévation de ces montagnes
aperçues des plaines de l'Hindoustàn, a fourni
I.
le sujet d'un conte légendaire, auquel les théo-
logiens hindous font de fréquentes allusions.
Ils prétendent que Vindhya étoit originairement
un pieux géant qui se prosterna aux pieds de
son guide spirituel [gourou] nommé Agastya. Ce-
lui-ci le retient encore aujourd'hui dans cette
humble posture, pour le punir d'avoir voulu
rivaliser pour la taille avec la hauteur impo-
sante de l'Himalaya et du Mérou. Un de ses
pieds est àTcbénâr, forteresse que l'on nomme
à cause de cela Tchérénâdri, et l'autre dans le
voisinage de Gaya, la tête doit se trouver auprès
du temple de Vindhya - vacini, à quatre milles
(une lieue et demie de Myrzâpour, dans la pro-
vince d'Allah-àbâd, par 25 deg. 10 minutes de
latitude.) Megha duta or cloud messenger trans-
lated from the Sanskrit, etc. by Wilson, pag.
24, 25, note, édition de Calcùtta. — M. Co-
lebrooke, Asiat. Research., tom. VII, pag. 80,
édition de Calcutta. —Institutes of Hindu law,
or the ordinances of Menu, translated from the
Sanskrit, Sir W.Jones, pag. nj et 20, édition
in-4°. de Calcutta.
(1) Scott Waring's History of the Mahrattas,
pag. 54- C'est aussi l'opinion du savant M. Co-
lebrooke dont l'autorité est si imposante dans
tout ce qui concerne la littérature indienne.—
Ferishta, Hist. of the De/dan, tome I, pag. 1
et suiv.—Rennell, Memoir of a map of Hin-
doostan, pag. 111, 112, troisième édition.
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(par 11 degrés de latitude), forment la limite septentrionale, et ces limites
sont d'autant plus invariables qu'elles ont été posées par la nature même.
Cette contrée est désignée par les écrivains hindous sous le nom de Mahâ-
raclitra (grand royaume) ; on y parle un idiome dérivé du Samskrit nommé
Mahratta, nom commun aux habitants qui le portoient bien avant que le fa-
meux Sévâdjy ne jetât les fondements de sa puissance. Quand cet heureux
ambitieux les réunit sous son autorité, ils étoient depuis long-temps partagés
entre différents petits princes dont nous ignorons l'histoire ; car, suivant la
judicieuse observation de M. Scott Waring, il n'existe nul renseignement au-
thentique antérieurement à l'établissement des Musulmans dans la Presqu'île
( avant le 14e siècle de l'ère vulgaire), et il seroit superflu de chercher quel-
ques documents historiques dans les ouvrages écrits en samskrit '. Akbar
ligne qui sépare les nations septentrionales de
l'Inde des méridionales. Cette ligne s'étend de la
mer orientale à l'occidentale ; et la chaîne dont il
s'agit s'écarte un peu du tropique. Elle fait même
des divagations beaucoup plus considérables vers
le septentrion et le sud, puisqu'elle touche au
Gange dans certains endroits et que le Godâvêrî
lui sert de bornes vers le midi. L'auteur d'un
commentaire sur le célèbre dictionnaire Améra-
Kôcha, dit que « cette chaîne de montagnes porte
le nom de Vindhya ou Bindhya, pareeque, sui-
vant une opinion populaire, elle orne la course
du soleil. « D'après cette opinion, « la portion
la plus élevée de cette chaîne s'étend deTchhota-
Nagpour et Palame jusque dans le voisinage
d'Oudjéïn. » Mais le cours du Nerbédah indique
encore plus sûrement la direction des monts
Vindhya. Depuis Amercotè où cette rivière
prend sa source, non loin de la Sône et de l'IJat-
sou, jusqu'au golfe de Kambayéh où elle se
décharge dans la mer, son lit est bordé par une
file de montagnes ou par un sol très élevé, d'où
sortent plusieurs rivières qui coulent dans la
Sône et le Djemnah d'un côté et vers le Tapty
et l'Oudaver de l'autre. Ces deux directions suf-
fisent pour déceler l'élévation du sol sur lequel
le Nerbédah s'est frayé un passage. La vaste
étendue de ce canton montagneux mise en oppo-
sition avec la foible élévation de ces montagnes
aperçues des plaines de l'Hindoustàn, a fourni
I.
le sujet d'un conte légendaire, auquel les théo-
logiens hindous font de fréquentes allusions.
Ils prétendent que Vindhya étoit originairement
un pieux géant qui se prosterna aux pieds de
son guide spirituel [gourou] nommé Agastya. Ce-
lui-ci le retient encore aujourd'hui dans cette
humble posture, pour le punir d'avoir voulu
rivaliser pour la taille avec la hauteur impo-
sante de l'Himalaya et du Mérou. Un de ses
pieds est àTcbénâr, forteresse que l'on nomme
à cause de cela Tchérénâdri, et l'autre dans le
voisinage de Gaya, la tête doit se trouver auprès
du temple de Vindhya - vacini, à quatre milles
(une lieue et demie de Myrzâpour, dans la pro-
vince d'Allah-àbâd, par 25 deg. 10 minutes de
latitude.) Megha duta or cloud messenger trans-
lated from the Sanskrit, etc. by Wilson, pag.
24, 25, note, édition de Calcùtta. — M. Co-
lebrooke, Asiat. Research., tom. VII, pag. 80,
édition de Calcutta. —Institutes of Hindu law,
or the ordinances of Menu, translated from the
Sanskrit, Sir W.Jones, pag. nj et 20, édition
in-4°. de Calcutta.
(1) Scott Waring's History of the Mahrattas,
pag. 54- C'est aussi l'opinion du savant M. Co-
lebrooke dont l'autorité est si imposante dans
tout ce qui concerne la littérature indienne.—
Ferishta, Hist. of the De/dan, tome I, pag. 1
et suiv.—Rennell, Memoir of a map of Hin-
doostan, pag. 111, 112, troisième édition.
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