DES PIERRES GRAVÉES. 7
La Cornaline que nous venons de décrire a la forme d’un
Scarabée.) ainii que la plupart des pierres gravées Etrusques, qui
ont reçu ce nom à cause de la figure de l’inseéle gravé sur leur
côté convexe. Le scarabée étoit, chez les Egyptiens, le symbole
du Soleil , principe de la génération ( i ) ; de plus ils le regar-
doient comme un emblème du courage, car ils croyoient qu’il n’y
avoit que des mâles parmi ces inseâes pour lesquels, en consé-
quence, ils avoient beaucoup de vénération. Les pierres qui avoient
la forme de scarabée servoient d’amulettes , elles étoient em-
ployées comme des préservatifs contre toutes sortes de malheurs.
Il paroît que les Etrusques , en adoptant la forme bizarre des
scarabées d’Egypte , admirent aussi les idées superssitieuses que
les Egyptiens y avoient attachées : en effet, ces scarabées sont
percés dans leur longueur , ce qui suppose qu’on les suspendoit
au cou.
Les scarabées Etrusques, qui sont en grand nombre , n’excè-
dent guère la grandeur naturelle des inseâes qu’ils représentent;
ceux des Egyptiens, au contraire, sont assez souvent d’une grosseur
extraordinaire , il y en a qui ont jusqu’à quatre pouces de lon-
gueur. Ce peuple y employoit les matières les plus dures, telles
pas du moins que nos éloges eussent pour objet l’adulation, & notre critique, l’envie
de 'nuire, puisque nous n’avons connu aucun de ces deux Hommes de Lettres, &
que ni l’un, ni l’autre n’existoit lorsque nous avons fait nos observations. Nous avons
averti, & nous croyons qu’il est de notre devoir de le répéter , que le Catalogue
des Pierres gravées de M. le Duc d’Orléans, dressé par M. de Boze, qui nous a paru
se tromper si souvent & d’une manière si étrange, n’est que manuscrit : nous aimons
à croire avec ceux qui paroissent prendre un si vif intérêt à la mémoire de cet Aca-
démicien, que s’il eût rendu le Catalogue public, il auroit fait disparoître les fautes
nombreuses qui déparent cet ouvrage j nous croyons qu’il auroit changé sur-tout la
description de notre Scarabée conçue en ces termes : Éne'e chargeant fur fes épaules
son père Anchife , & pre'cédé de son fils Afcagne. Cornaline. Il y a autour quelques
caractères Etrufques.
Sans nous permettre d’autres observations sur cette description bizarre , nous dirons
seulement qu’avec un peu d’attention, il étoit aisé de s’appercevoir que le guerrier
qui charge le corps mort sur ses épaules est un vieillard qui a une barbe longue &
épaisse , tandis que le corps enlevé est celui d’un jeune-homme sans barbe. En sup-
posant donc que ce fût Énée & Anchise, le fils auroit été beaucoup plus vieux que
le père.
(i) Plutarch. de Isid. & Osirid. p. 355. A.
La Cornaline que nous venons de décrire a la forme d’un
Scarabée.) ainii que la plupart des pierres gravées Etrusques, qui
ont reçu ce nom à cause de la figure de l’inseéle gravé sur leur
côté convexe. Le scarabée étoit, chez les Egyptiens, le symbole
du Soleil , principe de la génération ( i ) ; de plus ils le regar-
doient comme un emblème du courage, car ils croyoient qu’il n’y
avoit que des mâles parmi ces inseâes pour lesquels, en consé-
quence, ils avoient beaucoup de vénération. Les pierres qui avoient
la forme de scarabée servoient d’amulettes , elles étoient em-
ployées comme des préservatifs contre toutes sortes de malheurs.
Il paroît que les Etrusques , en adoptant la forme bizarre des
scarabées d’Egypte , admirent aussi les idées superssitieuses que
les Egyptiens y avoient attachées : en effet, ces scarabées sont
percés dans leur longueur , ce qui suppose qu’on les suspendoit
au cou.
Les scarabées Etrusques, qui sont en grand nombre , n’excè-
dent guère la grandeur naturelle des inseâes qu’ils représentent;
ceux des Egyptiens, au contraire, sont assez souvent d’une grosseur
extraordinaire , il y en a qui ont jusqu’à quatre pouces de lon-
gueur. Ce peuple y employoit les matières les plus dures, telles
pas du moins que nos éloges eussent pour objet l’adulation, & notre critique, l’envie
de 'nuire, puisque nous n’avons connu aucun de ces deux Hommes de Lettres, &
que ni l’un, ni l’autre n’existoit lorsque nous avons fait nos observations. Nous avons
averti, & nous croyons qu’il est de notre devoir de le répéter , que le Catalogue
des Pierres gravées de M. le Duc d’Orléans, dressé par M. de Boze, qui nous a paru
se tromper si souvent & d’une manière si étrange, n’est que manuscrit : nous aimons
à croire avec ceux qui paroissent prendre un si vif intérêt à la mémoire de cet Aca-
démicien, que s’il eût rendu le Catalogue public, il auroit fait disparoître les fautes
nombreuses qui déparent cet ouvrage j nous croyons qu’il auroit changé sur-tout la
description de notre Scarabée conçue en ces termes : Éne'e chargeant fur fes épaules
son père Anchife , & pre'cédé de son fils Afcagne. Cornaline. Il y a autour quelques
caractères Etrufques.
Sans nous permettre d’autres observations sur cette description bizarre , nous dirons
seulement qu’avec un peu d’attention, il étoit aisé de s’appercevoir que le guerrier
qui charge le corps mort sur ses épaules est un vieillard qui a une barbe longue &
épaisse , tandis que le corps enlevé est celui d’un jeune-homme sans barbe. En sup-
posant donc que ce fût Énée & Anchise, le fils auroit été beaucoup plus vieux que
le père.
(i) Plutarch. de Isid. & Osirid. p. 355. A.