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LaChau, Géraud de [Hrsg.]; Le Blond <Abbé> [Hrsg.]; Orléans, Louis Philippe d' [Samml.]
Description Des Principales Pierres Gravées Du Cabinet De S. A. S. Monseigneur Le Duc D'Orleans, Premier Prince Du Sang (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2801-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28157#0176

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88 DESCRIPTION
& le déûrd’assurer le bonheur public : Ton choix fut bientôt jussifié
par le Suffrage général des Romains ; ils ne tardèrent pas à recon-
noître que personne n’avoit plus que Trajan tout ce qui peut con-
tribuer à former un grand Prince.
La plupart des Empereurs n’avoient reconnu d’autre loi que
leur volonté : Trajan n’a d’autre volonté que la loi, & son avène-
ment à l’Empire est lignalé par une promesse solemnelle de ne faire
jamais perdre la vie ni l’honneur à aucun homme de bien ( i ).
Il commence par écarter de sa personne le fasle incommode
dont les Maîtres du monde avoient jusque-là emprunté une partie
de leur grandeur. Persuadé avec raison qu’un Souverain ne doit
pas craindre de compromettre sa majessé en se rendant accessible,
il fait l’accueil le plus honnête à tous les citoyens qui se pré-
sentent , & il paroît d’autant plus grand & d’autant plus auguste
qu’il montre plus de douceur & de familiarité. On ne s’apperçoit
de sa présence dans les rues de Rome qu’aux acclamations des
citoyens , & loin de faire repousser avec dureté le peuple qui
se presse en foule autour de lui il s’arrête quelquefois lui-même
pour laisser aux autres un libre passage : il sait qu’il ess homme
& qu’il commande à des hommes. En vain ses favoris lui repro-
chent sa douceur & sa trop grande facilité : Je veux, leur répond-
il , être tel que je désirerois trouver L'Empereur , fi je ne l'étois
pas (2).
La modessie de Trajan étoit égale à sa douceur. Quoique ce
fût un usage d’élever un grand nombre de Statues aux Empe-
reurs , c’étoit avec peine qu’il permettoit qu’on lui rendît cet
honneur. Il ne faisoit point consiner la gloire dans des monu-
mens périssables , souvent élevés par l’adulation ; il croyoit qu’un
Prince qui modère ses passions , qui sur-tout sait donner des
bornes à une puissance qui n’en reconnoît point , mérite plus
sûrement l’estime de ses contemporains & les éloges de la pos-
térité.

(1) Dio. Lib. LXVIII. p. 771.
(2) Eutrop. Lib. VIII.

La
 
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