DOI article:
Maury, Alfred: Antiquités danoises
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.22430#0032
28 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
s’étend jusqu’au commencement du seizième siècle. Je me bornerai a
signaler les curieuses sculptures d’une porte en bois de sapin pro-
venant d’une église d’Islande et qui ouvrent la série des antiquités
de la première période médiévale. On y voit deux cavaliers armés
comme les chevaliers normands de la tapisserie de la reine Mathilde,
ayant près d’eux des faucons et chassant des lions : l’un de ces ani-
maux est déjà abattu; à côté sont des animaux fantastiques, une chi-
mère et un dragon, qu’un des cavaliers, celui du registre inférieur,
perce de son épée. Le caractère oriental de ce sujet, comme celui
des entrelacs et ornements appartenant soit au cercle placé au-des-
sous, soit à l’anneau de la porte, est manifeste, et prouve que les
populations germaniques avaient apporté de l’Asie des traditions et
des usages qui fournirent des motifs à leur art, une fois qu’il se fut
développé sous l’influence des populations latines.
Il serait à désirer qu’une version française du curieux catalogue
de M. Worsaae fût publiée. Elle rendrait accessibles à tous nos anti-
quaires des monuments dont ils pourront du moins voir les figures
dans l’édition danoise, dont ils trouveront des spécimens dans la
magnifique collection que S. M. le roi de Danemark a offerte à
l’Empereur et qui seront bientôt déposés au musée de Saint-Germain
en Laye. Puisse ce rapide compte rendu leur en donner le goût et
leur en faciliter l’examen!
Avant de terminer, je recommanderai au public savant l’excellent
catalogue qu’a donné du musée ethnographique de Copenhague
M. C. L. Steinhauer, son conservateur (Copenhague, 1862, in-12);
on y trouve un intéressant aperçu de ces antiquités rapprochées des
armes et ustensiles de divers peuples sauvages. La lecture de ce
Veiledning servira à compléter les données qu’on puisera dans le
livre de M. Worsaae.
Alfred Maury.
s’étend jusqu’au commencement du seizième siècle. Je me bornerai a
signaler les curieuses sculptures d’une porte en bois de sapin pro-
venant d’une église d’Islande et qui ouvrent la série des antiquités
de la première période médiévale. On y voit deux cavaliers armés
comme les chevaliers normands de la tapisserie de la reine Mathilde,
ayant près d’eux des faucons et chassant des lions : l’un de ces ani-
maux est déjà abattu; à côté sont des animaux fantastiques, une chi-
mère et un dragon, qu’un des cavaliers, celui du registre inférieur,
perce de son épée. Le caractère oriental de ce sujet, comme celui
des entrelacs et ornements appartenant soit au cercle placé au-des-
sous, soit à l’anneau de la porte, est manifeste, et prouve que les
populations germaniques avaient apporté de l’Asie des traditions et
des usages qui fournirent des motifs à leur art, une fois qu’il se fut
développé sous l’influence des populations latines.
Il serait à désirer qu’une version française du curieux catalogue
de M. Worsaae fût publiée. Elle rendrait accessibles à tous nos anti-
quaires des monuments dont ils pourront du moins voir les figures
dans l’édition danoise, dont ils trouveront des spécimens dans la
magnifique collection que S. M. le roi de Danemark a offerte à
l’Empereur et qui seront bientôt déposés au musée de Saint-Germain
en Laye. Puisse ce rapide compte rendu leur en donner le goût et
leur en faciliter l’examen!
Avant de terminer, je recommanderai au public savant l’excellent
catalogue qu’a donné du musée ethnographique de Copenhague
M. C. L. Steinhauer, son conservateur (Copenhague, 1862, in-12);
on y trouve un intéressant aperçu de ces antiquités rapprochées des
armes et ustensiles de divers peuples sauvages. La lecture de ce
Veiledning servira à compléter les données qu’on puisera dans le
livre de M. Worsaae.
Alfred Maury.