Revue archéologique (6.1862)

EXPLICATION D’UNE INSCRIPTION

DU MUSÉE DE LATRAN

DÉDIÉE A C AI US CAELIUS SATURNINUS
(Suite et fin.)

magistro libellorvm. La Notice des dignités de l’empire d’Occi-
dent (1) définit en deux mots cet office : Magisler Libellorum
cognitiones et preces tractat. C’est, selon toute apparence, à Sévère
Alexandre qu’est due l’institution des magistri scriniorum souvent
mentionnés dans la vie de ce prince (2), mais non pas celle des
fonctionnaires appelés principes officionm, et dont parlent Lam-
pride (3) et Spartien (4), comme étant d’une époque antérieure.
Il y avait trois bureaux (scrinia), sous autant de chefs (imagistri), à
savoir, un pour les mémoriaux (i memoriali), un pour les lettres {le
lettere), et le troisième pour les requêtes {le suppliche). Aux premiers
temps de l’empire, nous ne voyons à la tête de ces services que des
affranchis, respectivement désignés sur les monuments par les titres
de : a memoria, ab epistvlis, a libellis. Mais aux époques subsé-
quentes les lettres furent confiées à des personnages de l’ordre équestre,
ainsi que des inscriptions nous l’apprennent. 11 en fut de même des
requêtes, au témoignage de Spartien (5), qui attribue ce double chan-
gement à Hadrien, en ces termes : Ab epislulis et libellis primus
équités Romanos habuit. Du reste, comme l’a remarqué Borghesi (6),
il y a encore des exemples d’affranchis après ce prince. Voici le

(1) C. XVI, p. 60, ed. Boecking.

(2) Lamprid., in U/eæ.,3 ; Rufus in Breviario ; Eutrop., L. VIII, 23.

(3) In Elagab., 10.

(4) In Aelio Vero, 5.

(5) In Hadr., 22.

(6) Iscriz. di Fuligno1 p. 324.