NOTICE
DE L’ILE DE SYRA
Malgré la destruction qui lit disparaître tant de chefs-d’œuvre de
la Grèce pendant sa longue et douloureuse servitude, malgré la
spoliation sacrilège qui a défiguré tant de monuments, celte patrie
des arts contient encore un si grand nombre d’antiquités architecto-
niques, plastiques et épigraphiques, que, môme sans le secours des
fouilles, et malgré la facilité des communications qui ont fait de-
puis longtemps de la Grèce une des stations maritimes de la Médi-
terranée, tous les efforts des archéologues indigènes et étrangers sont
insuffisants pour la publication régulière de tout ce qui se trouve
épars sur le sol de cette terre classique, de tout ce qui s’entasse
chaque jour dans ses collections improvisées. Quant à ce qui se trouve
encore caché, on est bien loin de pouvoir apprécier les localités à
exploiter, le nombre et la valeur des trésors qui n’attendent qu’une
main bienveillante pour sortir de la terre.
ï
Une nécropole à Syra.
Me trouvant pour quelques jours à Syra, l’année passée, j’ai suivi
les indices qui m’ont été fournis à l’occasion de quelques vases dé-
couverts dans des tombeaux situés au nord de l’ile, et je m’y suis
porté. J’ai suivi la route qui passe de la haute ville à côté de la
source de Saint-Athanase, des campagnes dites Farfouri, Hypéruse
et Ligyron, où une source limpide traverse un petit jardin, et enfin à
Chalandres, petit plateau qui s’unit à la mer par deux versants d’où
sortent quelques rochers détachés; on y voit une chapelle de la
DE L’ILE DE SYRA
Malgré la destruction qui lit disparaître tant de chefs-d’œuvre de
la Grèce pendant sa longue et douloureuse servitude, malgré la
spoliation sacrilège qui a défiguré tant de monuments, celte patrie
des arts contient encore un si grand nombre d’antiquités architecto-
niques, plastiques et épigraphiques, que, môme sans le secours des
fouilles, et malgré la facilité des communications qui ont fait de-
puis longtemps de la Grèce une des stations maritimes de la Médi-
terranée, tous les efforts des archéologues indigènes et étrangers sont
insuffisants pour la publication régulière de tout ce qui se trouve
épars sur le sol de cette terre classique, de tout ce qui s’entasse
chaque jour dans ses collections improvisées. Quant à ce qui se trouve
encore caché, on est bien loin de pouvoir apprécier les localités à
exploiter, le nombre et la valeur des trésors qui n’attendent qu’une
main bienveillante pour sortir de la terre.
ï
Une nécropole à Syra.
Me trouvant pour quelques jours à Syra, l’année passée, j’ai suivi
les indices qui m’ont été fournis à l’occasion de quelques vases dé-
couverts dans des tombeaux situés au nord de l’ile, et je m’y suis
porté. J’ai suivi la route qui passe de la haute ville à côté de la
source de Saint-Athanase, des campagnes dites Farfouri, Hypéruse
et Ligyron, où une source limpide traverse un petit jardin, et enfin à
Chalandres, petit plateau qui s’unit à la mer par deux versants d’où
sortent quelques rochers détachés; on y voit une chapelle de la