Revue archéologique (6.1862)

ÉVÊCHÉS

DE LA BASSE-ARMORIQUE, BASSE-BRETAGNE

DU CINQUIÈME AU NEUVIÈME SIÈCLE
Suite aux Évêchés gallo-romains du cinquième siècle.

Les cités des Osismiens, desCuriosolites,des Venètes, dont les évê-
ques gallo-romains assistèrent aux conciles de Vannes de 465, et
d’Orléans de 511, faisaient partie, connue celles des Rédones et des
Nannètes, de la confédération armoricaine, qui, en traitant avec Clo-
vis, lui assura l’empire chrétien des Gaules (1). Leur sort fut donc
celui des autres cités, dont il n’y a pas lieu de les séparer immédia-
tement par cela seul que l’émigration bretonne autorisée, encoura-
gée par les Romains, par les Armoricains et par les Francs, se porta
de préférence à l’extrémité de l’Armorique, vu le voisinage, les re-
lations établies, et parce que notre presqu’île était dès lors la partie
la moins peuplée des Gaules (2).

On ne voit à la fin du cinquième siècle que l’indépendance des cités
armoricaines traitant avec Clovis, après plusieurs années (de 490 à 497)
d’une guerre à laquelle les réfugiés bretons ont pu et dû prendre
part, mêlés à leurs hôtes et bienfaiteurs les Armoricains. Il y a tout
lieu de croire que leurs idées d’affranchissement se rattachent à ces
luttes qui, grossies et altérées plus tard par l’imagination, ont donné
naissance aux prétendus exploits de Grallon et de quelques autres
héros contre les Francs et les barbares du Nord.

Loin de moi la pensée de contester l’existence du bon vieux roi
Grallon ! Je désire qu’il puisse prendre rang à côté de Withur de Léon

(1) Voyez Revue archéologique, t. V, p. 6, 1862, nouvelle série.

(2) Voir Procope, dans dom Bouquet, Recueil des hist. de Fr., t. II, p. 30, 31, 42.