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Maury, Alfred: Antiquités danoises
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.22430#0023
ANTIQUITÉS DANOISES
Quoique l’ouvrage de M. J. J. A. Worsaae, intitulé : Antiquités du
Nord (Nordiste Oldsager) du musée royal de Copenhague, compte
déjà trois années d’existence, puisqu’il a paru en 1859. il est si peu
connu en France que nous croyons être utile à nos lecteurs, généra-
lement étrangers à la langue danoise, en donnant une analyse et
quelques extraits de ce livre curieux dont la lecture peut éclairer tant
de points de notre archéologie nationale.
Nous traduirons d’abord plusieurs chapitres où se trouvent résumés
les caractères des plus anciennes antiquités de la Scandinavie.
« Les antiquités et les tumuli découverts en Danemark .montrent
que ce pays fut pendant plusieurs milliers d’années occupé par une
population qui ne possédait pas les métaux. Cette population semble
avoir été au môme état social que sont encore de nos jours quelques
peuplades sauvages ou demi-sauvages de l’Amérique et des îles de
l’Océanie. Elle habitait sur les rivages de la mer, le long des cours
d’eau, sur les bords des grands lacs, où elle pouvait ramasser des
coquillages, pêcher du poisson, et d’où il lui était, aussi, facile de
chasser, dans les forêts dont l’intérieur du pays était alors entière-
ment couvert, les bêtes sauvages qui y abondaient. Dans ces forêts
vivaient des espèces d’animaux depuis longtemps éteintes, l’aurochs,
l’élan et peut-être le renne. Non-seulement la chair et la peau de ces
animaux fournissaient aux indigènes le vêtement et la nourriture, mais
leurs cornes et leurs os servaient à fabriquer des marteaux, des ci-
seaux et d’autres ustensiles.
« Quant à leurs armes de chasse et à leurs divers autres engins, ils
étaient pour la plupart en pierre dure, surtout en silex. Tous ces
indigènes faisaient usage de coins ou de haches aux formes les plus
diverses et qui paraissaient presque tous avoir été fixés à des man-
ches en bois. L’observation prouve que ces armes en pierre ont été
d’abord taillées avec des pierres dites à tailler, puis aiguisées ou
même effilées à l’aide de grandes pierres à aiguiser. D’autres de ces
Quoique l’ouvrage de M. J. J. A. Worsaae, intitulé : Antiquités du
Nord (Nordiste Oldsager) du musée royal de Copenhague, compte
déjà trois années d’existence, puisqu’il a paru en 1859. il est si peu
connu en France que nous croyons être utile à nos lecteurs, généra-
lement étrangers à la langue danoise, en donnant une analyse et
quelques extraits de ce livre curieux dont la lecture peut éclairer tant
de points de notre archéologie nationale.
Nous traduirons d’abord plusieurs chapitres où se trouvent résumés
les caractères des plus anciennes antiquités de la Scandinavie.
« Les antiquités et les tumuli découverts en Danemark .montrent
que ce pays fut pendant plusieurs milliers d’années occupé par une
population qui ne possédait pas les métaux. Cette population semble
avoir été au môme état social que sont encore de nos jours quelques
peuplades sauvages ou demi-sauvages de l’Amérique et des îles de
l’Océanie. Elle habitait sur les rivages de la mer, le long des cours
d’eau, sur les bords des grands lacs, où elle pouvait ramasser des
coquillages, pêcher du poisson, et d’où il lui était, aussi, facile de
chasser, dans les forêts dont l’intérieur du pays était alors entière-
ment couvert, les bêtes sauvages qui y abondaient. Dans ces forêts
vivaient des espèces d’animaux depuis longtemps éteintes, l’aurochs,
l’élan et peut-être le renne. Non-seulement la chair et la peau de ces
animaux fournissaient aux indigènes le vêtement et la nourriture, mais
leurs cornes et leurs os servaient à fabriquer des marteaux, des ci-
seaux et d’autres ustensiles.
« Quant à leurs armes de chasse et à leurs divers autres engins, ils
étaient pour la plupart en pierre dure, surtout en silex. Tous ces
indigènes faisaient usage de coins ou de haches aux formes les plus
diverses et qui paraissaient presque tous avoir été fixés à des man-
ches en bois. L’observation prouve que ces armes en pierre ont été
d’abord taillées avec des pierres dites à tailler, puis aiguisées ou
même effilées à l’aide de grandes pierres à aiguiser. D’autres de ces