NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES
ET CORRESPONDANCE
Par décret impérial en date du 23 novembre 1862, rendu sur la propo-
sition du ministre de l’instruction publique et des cultes, notre collabo-
rateur, M. Alfred Maury, membre de l’Académie des inscriptions et
belles-lettres, chargé du cours d’histoire et de morale au Collège impérial
de France, a été nommé professeur titulaire de ladite chaire, en rempla-
cement de M. Guigniaut, démissionnaire.
— M. J. Quicherat, professeur d’archéologie à l’École des chartes, a
ouvert son cours le vendredi 21 novembre, à midi, et doit le continuel-
le vendredi de chaque semaine à la même heure. Le savant professeur
traitera cette année de l’archéologie et des arts au moyen âge, de l’étude
des sceaux, do l’histoire et de l’industrie.
—- On écrit de Raguse :
« À quatre milles et demie environ de Kistanje, dans la Bukowine, à
quatre-vingt-six pas de la grande route, dans la localité de Supliaja, où la
route fait un coude, s’élèvent deux arcs unis et le fragment d’un troisième.
Ces arcs sont construits de grandes pierres carrées liées avec du ciment;
iis s’étendent sur une longueur de quarante-six pieds et ont vingt pieds de
hauteur. A la distance d'une portée de carabine de ces arcs, s’ouvre un
large et profond ravin, entre les parois de rocher duquel la rivière
Kerka forme les deux chutes d’eau pittoresques de Suppliaja et de Malaj-
lovac. Le secrétaire de la commune de Kistanje, M. Sundecie, avait appris
en 1860 qu’un certain Gercie de Rudeie avait découvert sous quelques
blocs une pierre commémorative. Il fît porter la pierre à Kistanje, et
dénonça le fait au capitaine du cercle, grâce auquel, au moyen d’une
avance de la commune, quelques fouilles furent entreprises. A la profon-
deur de huit pieds dans le voisinage du plus grand arc, et vraisemblable-
ment au niveau de la base de ces arcs, on découvrit une voie pavée de
pierres blanches qu’on suivit dans les fouilles. Peu à peu on retira sur ce
point des fragments de colonnes, des chapiteaux, des bas-reliefs et autres
ornements, la tête d’une statue colossale, un doigt de bronze et d’autres
petits objets de même métal. Quelques-uns de ces fragments furent trans-
portés à Kistanje et enfermés dans la citerne de cette ville en même temps
que deux anciennes pierres et le fragment d’une urne funéraire que l’on
trouva dans les champs, dans le voisinage des arcs. La voie pavée finissait
a environ quarante-quatre pieds de distance des arcs, et quand on conti-
nua là les fouilles, on découvrit deux pièces voûtées dans lesquelles on
ET CORRESPONDANCE
Par décret impérial en date du 23 novembre 1862, rendu sur la propo-
sition du ministre de l’instruction publique et des cultes, notre collabo-
rateur, M. Alfred Maury, membre de l’Académie des inscriptions et
belles-lettres, chargé du cours d’histoire et de morale au Collège impérial
de France, a été nommé professeur titulaire de ladite chaire, en rempla-
cement de M. Guigniaut, démissionnaire.
— M. J. Quicherat, professeur d’archéologie à l’École des chartes, a
ouvert son cours le vendredi 21 novembre, à midi, et doit le continuel-
le vendredi de chaque semaine à la même heure. Le savant professeur
traitera cette année de l’archéologie et des arts au moyen âge, de l’étude
des sceaux, do l’histoire et de l’industrie.
—- On écrit de Raguse :
« À quatre milles et demie environ de Kistanje, dans la Bukowine, à
quatre-vingt-six pas de la grande route, dans la localité de Supliaja, où la
route fait un coude, s’élèvent deux arcs unis et le fragment d’un troisième.
Ces arcs sont construits de grandes pierres carrées liées avec du ciment;
iis s’étendent sur une longueur de quarante-six pieds et ont vingt pieds de
hauteur. A la distance d'une portée de carabine de ces arcs, s’ouvre un
large et profond ravin, entre les parois de rocher duquel la rivière
Kerka forme les deux chutes d’eau pittoresques de Suppliaja et de Malaj-
lovac. Le secrétaire de la commune de Kistanje, M. Sundecie, avait appris
en 1860 qu’un certain Gercie de Rudeie avait découvert sous quelques
blocs une pierre commémorative. Il fît porter la pierre à Kistanje, et
dénonça le fait au capitaine du cercle, grâce auquel, au moyen d’une
avance de la commune, quelques fouilles furent entreprises. A la profon-
deur de huit pieds dans le voisinage du plus grand arc, et vraisemblable-
ment au niveau de la base de ces arcs, on découvrit une voie pavée de
pierres blanches qu’on suivit dans les fouilles. Peu à peu on retira sur ce
point des fragments de colonnes, des chapiteaux, des bas-reliefs et autres
ornements, la tête d’une statue colossale, un doigt de bronze et d’autres
petits objets de même métal. Quelques-uns de ces fragments furent trans-
portés à Kistanje et enfermés dans la citerne de cette ville en même temps
que deux anciennes pierres et le fragment d’une urne funéraire que l’on
trouva dans les champs, dans le voisinage des arcs. La voie pavée finissait
a environ quarante-quatre pieds de distance des arcs, et quand on conti-
nua là les fouilles, on découvrit deux pièces voûtées dans lesquelles on