CÉRAMOGRAPHIE
JUPITER ET SÉMÉLÉ
La peinture de vase que je publie ici a été dessinée, il y a une
quinzaine d’années, à Naples, chez le marchand d’antiquités Ba-
rone (1). Cette composition est tracée sur une de ces élégantes am-
phores qa’on trouve dans les tombeaux de Nola, ancienne colonie
de Chalcis. Les Chalcidiens de l’Eubée tiraient leur origine d’Athènes,
et l’on sait quelle influence Athènes exerçait sur les arts. Les œuvres
des artistes athéniens étaient recherchées dans toutes les colonies
helléniques de la Grande Grèce et jusqu’au fond de l’Étrurie par les
populations tyrrhéniennes. Les nécropoles étrusques ont fourni plus
d’une preuve de cette influence. Mais les habitants de Nola, fidèles
à leur origine, se faisaient remarquer entre tous par leur amour pour
les arts; c’est à Nola qu’on a découvert les vases peints du goût atti-
que le plus pur. Les compositions ont une grande simplicité : jamais
d’attributs inutiles, aucune profusion dans les ornements, une noble
et élégante simplicité, tels sont les traits qui distinguent les produits
céramographiques de Nola. Jusque dans les peintures les plus négli-
gées de cette fabrique, on retrouve quelque chose d’élégant et de bon
goût qui sent l’école d’Athènes.
Jupiter, reconnaissable au foudre et au sceptre qu’il tient, est
représenté poursuivant une jeune fille qui s’enfuit à pas précipités.
Le souverain des dieux est nu; une simple chlarayde flotte sur ses
bras. La jeune fille, tout en courant, se retourne vers le dieu; elle
est vêtue d’une tunique talaire et d’un ample péplus.
Un grand nombre de vases peints représentent des enlèvements et
des poursuites amoureuses. On y reconnaît Jupiter et Sémélé, Jupiter
et Égine, Jupiter et la nymphe Taygète, Neptune et Amymone,
Apollon et Daphné, Mercure et Hersé, Pelée et Thétis, Thésée et
Hélène ou la fille de Sinis, etc. (2).
(1) La peinture est réduite à la moitié de la grandeur de l’original.
(2) Voyez Panofka, Musée Blacas, p. 5, note hh-— Annales de l’Institut archéolo-
JUPITER ET SÉMÉLÉ
La peinture de vase que je publie ici a été dessinée, il y a une
quinzaine d’années, à Naples, chez le marchand d’antiquités Ba-
rone (1). Cette composition est tracée sur une de ces élégantes am-
phores qa’on trouve dans les tombeaux de Nola, ancienne colonie
de Chalcis. Les Chalcidiens de l’Eubée tiraient leur origine d’Athènes,
et l’on sait quelle influence Athènes exerçait sur les arts. Les œuvres
des artistes athéniens étaient recherchées dans toutes les colonies
helléniques de la Grande Grèce et jusqu’au fond de l’Étrurie par les
populations tyrrhéniennes. Les nécropoles étrusques ont fourni plus
d’une preuve de cette influence. Mais les habitants de Nola, fidèles
à leur origine, se faisaient remarquer entre tous par leur amour pour
les arts; c’est à Nola qu’on a découvert les vases peints du goût atti-
que le plus pur. Les compositions ont une grande simplicité : jamais
d’attributs inutiles, aucune profusion dans les ornements, une noble
et élégante simplicité, tels sont les traits qui distinguent les produits
céramographiques de Nola. Jusque dans les peintures les plus négli-
gées de cette fabrique, on retrouve quelque chose d’élégant et de bon
goût qui sent l’école d’Athènes.
Jupiter, reconnaissable au foudre et au sceptre qu’il tient, est
représenté poursuivant une jeune fille qui s’enfuit à pas précipités.
Le souverain des dieux est nu; une simple chlarayde flotte sur ses
bras. La jeune fille, tout en courant, se retourne vers le dieu; elle
est vêtue d’une tunique talaire et d’un ample péplus.
Un grand nombre de vases peints représentent des enlèvements et
des poursuites amoureuses. On y reconnaît Jupiter et Sémélé, Jupiter
et Égine, Jupiter et la nymphe Taygète, Neptune et Amymone,
Apollon et Daphné, Mercure et Hersé, Pelée et Thétis, Thésée et
Hélène ou la fille de Sinis, etc. (2).
(1) La peinture est réduite à la moitié de la grandeur de l’original.
(2) Voyez Panofka, Musée Blacas, p. 5, note hh-— Annales de l’Institut archéolo-