BIBLIOGRAPHIE
Numismatique de Cambrai, par C. Robert. Paris, Rollin et Feuardent, 1861.
ln-4° de 48 feuilles et 56 planches gravées.
M. Charles Robert est déjà depuis longtemps bien connu des numisma-
tistes, et personne n'a été surpris de voir l’ouvrage que nous annonçons
obtenir à la dernière séance publique de l’Académie des inscriptions une
des médailles décernées par la Commission des antiquités nationales.
L’auteur a en effet tous les mérites que l’on peut réclamer de celui qui
se livre à de semblables études. Il est à la fois collectionneur intrépide, an-
tiquaire et artiste. Après avoir réuni les monuments et choisi les meilleurs
types, il les dessine lui-même; puis, se plongeant dans les vieilles chartes
du pays dont il s’occupe, il éclaire la numismatique à l’aide de l’histoire
et l’histoire à l’aide de la numismatique.
La Numismatique de Cambrai forme une des plus belles monographies
monétaires que nous ayons vues; rien n’y est oublié : monnaies méro-
vingiennes et carlovingiennes, monnaies épiscopales, impériales, méreaux
ecclésiastiques, médailles proprement dites, assignats, billets de confiance,
jetons, tout y est réuni et classé avec le plus grand soin. Un côté presque
inconnu jusqu’ici de l’histoire de Cambrai est ainsi splendidement étalé
sous nos yeux. Les premières monnaies dessinées par M. Robert paraissent
remonter au septième siècle, les derniers jetons décrits sont de 1817.
On voit que la série est longue. L’auteur examine, chemin faisant, l'âge
et les différents caractères de ces monnaies : il en déchiffre les légendes, il
en détermine le poids et recherche à quels types originaux ils se rappor-
tent; il explique la présence de ces types par des événements contempo-
rains. Il trouve, par exemple, que des monnaies frappées à Cambrai
reproduisent des types connus de monnaies, des empereurs d’Allemagne,
de la république de Florence, des comtes de Flandre et de Hainaut; il s’en
étonne, en recherche la cause et prouve que les évêques de Cambrai, à
une certaine époque, faisaient de la fausse monnaie, en ayant soin, bien
entendu, de donner à leurs contrefaçons un titre inférieur à celui des
originaux : les plaintes des souverains intéressés qui sont consignées dans
des monuments contemporains ne laissent aucun doute à cet égard. C’est
ainsi que bien des détails de mœurs, bien des faits concernant les institu-
tions du moyen âge, nous sont révélés par l’étude seule des monnaies. Il
y aurait certainement grand avantage pour la science historique à posséder
une suite de monographies monétaires faites sur le plan de la Numismati-
que de Cambrai. A. B.
Numismatique de Cambrai, par C. Robert. Paris, Rollin et Feuardent, 1861.
ln-4° de 48 feuilles et 56 planches gravées.
M. Charles Robert est déjà depuis longtemps bien connu des numisma-
tistes, et personne n'a été surpris de voir l’ouvrage que nous annonçons
obtenir à la dernière séance publique de l’Académie des inscriptions une
des médailles décernées par la Commission des antiquités nationales.
L’auteur a en effet tous les mérites que l’on peut réclamer de celui qui
se livre à de semblables études. Il est à la fois collectionneur intrépide, an-
tiquaire et artiste. Après avoir réuni les monuments et choisi les meilleurs
types, il les dessine lui-même; puis, se plongeant dans les vieilles chartes
du pays dont il s’occupe, il éclaire la numismatique à l’aide de l’histoire
et l’histoire à l’aide de la numismatique.
La Numismatique de Cambrai forme une des plus belles monographies
monétaires que nous ayons vues; rien n’y est oublié : monnaies méro-
vingiennes et carlovingiennes, monnaies épiscopales, impériales, méreaux
ecclésiastiques, médailles proprement dites, assignats, billets de confiance,
jetons, tout y est réuni et classé avec le plus grand soin. Un côté presque
inconnu jusqu’ici de l’histoire de Cambrai est ainsi splendidement étalé
sous nos yeux. Les premières monnaies dessinées par M. Robert paraissent
remonter au septième siècle, les derniers jetons décrits sont de 1817.
On voit que la série est longue. L’auteur examine, chemin faisant, l'âge
et les différents caractères de ces monnaies : il en déchiffre les légendes, il
en détermine le poids et recherche à quels types originaux ils se rappor-
tent; il explique la présence de ces types par des événements contempo-
rains. Il trouve, par exemple, que des monnaies frappées à Cambrai
reproduisent des types connus de monnaies, des empereurs d’Allemagne,
de la république de Florence, des comtes de Flandre et de Hainaut; il s’en
étonne, en recherche la cause et prouve que les évêques de Cambrai, à
une certaine époque, faisaient de la fausse monnaie, en ayant soin, bien
entendu, de donner à leurs contrefaçons un titre inférieur à celui des
originaux : les plaintes des souverains intéressés qui sont consignées dans
des monuments contemporains ne laissent aucun doute à cet égard. C’est
ainsi que bien des détails de mœurs, bien des faits concernant les institu-
tions du moyen âge, nous sont révélés par l’étude seule des monnaies. Il
y aurait certainement grand avantage pour la science historique à posséder
une suite de monographies monétaires faites sur le plan de la Numismati-
que de Cambrai. A. B.