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Revue archéologique — 6.1862

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Barthélemy, Anatole Jean Baptiste Antoine de: Note sur le sens de quelques mots de basse latinité
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https://doi.org/10.11588/diglit.22430#0089

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82 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

domus hospitalis Jerosolÿaiitani in Romano Britannie tune temporis pre-
ceptor humilis, salutem in domino. Noveritis quod, in nostra presencia
constitutus, Radulphus la Perche, vendidit, cum consensu et bona votun-
tate et spontanea Johanne uxoris sue et heredum suorum, abbati et
conventui Sancti Albini, Cysterciensis ordinis, Briocensis diocesis, herber-
gamentum suum situm in hospitaii de Portu de Establehon, cum vinea
sibi juncta, pro quadraginta libris currentis monete jam sibi solutis ; ban-
nis factis,vendicionibus solutis et omnibus aliis que ad vendicionem perti-
nent rite et légitimé actis; promisit eciam dictus Radulphus coram nobis
per juramerPurn suum, quod contra hujusmodi xendicionem per se vel
per alium non veniet in futurum. In cujus rei testimonium et munimen,
ad peticionem dicti Radulphi et suorum, présentes litteras, salvojure do-
mus hospitalis, sigillo nostro duximus roborandas. Datum mense januario,
anno Domini m°. cc° quinquagesimo quarto.

Le préambule de cette charte fait connaître le nom du seigneur
supérieur dont relevait le bien aliéné par Raoul la Perche : c’était
l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, représenté par frère Pierre de
Yildé (1), précepteur in Romano Britannie : que doit-on entendre
par ces mots?

L’hôpital de Establehon était une commanderie située dans la pa-
roisse de Sainl-Suliac, au diocèse de Saint-Malo, probablement au
lieu où la carte de Cassini indique, sur la rivière de Rance, le port
et le pont Saint-Jean. Ce bénéfice comprenait le bailliage de la Hous-
saye en Plolier, celui de Yildé en Taden, celui de Pont-de-Terre en
Pleudihen, et des maisons dans la ville de Dinan. Dès 1160, une
longue charte de Conan IV, duc de Bretagne (2), mentionnait parmi
les biens des hospitaliers « elemosine de Stablon et de Ponte Terre.»

Dans la partie de la Bretagne qui se trouve à l’est de la Rance, la
langue bretonne disparut de bonne heure, si jamais elle y fut parlée
d’unemanière un peu générale. Dès la fin du treizième siècle, dans le
diocèse de Saint-Malo, le roman était déjà répandu : j’ai retrouvé un
assez grand nombre de chartes de cette époque rédigées en langue
vulgaire ou romane.

Nous avons d’ailleurs des preuves qui établissent, au commence-

(1) Je traduis ainsi ce nom parce que deux paroisses du diocèse de Dol, Vildé-
Bidon et Vildé-la-Marine, toutes deux à la présentation de l’ordre de Saint-Jean
jusqu’en 1789, se nommaient en latin Villa Del. Le commandeur Pierre ajoutait
peut-être à son nom celui de la paroisse dont il était originaire. Cet usage était trop
général pour que j’aie besoin de m’y arrêter ici.

(2) D. Morice, Preuves, I, 638.
 
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