178
REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
points l’un au-dessous de l’autre. Le point libyen paraît donc la plus simple
expression du signe commun.
En somme, et par la dénomination générique de leur système d’écri-
ture, et par la ressemblance de la plupart de leurs lettres avec les carac-
tères alphabétiques des Himyarites et des Ethiopiens, les Berbers ont avec
ces deux peuples un rapport, à mon avis, fort digne de considération. Nous
aurons à rechercher dans la suite si l’on peut en déduire d’autres don-
nées. Pour le moment, j’abandonne le sujet aux méditations des lecteurs,
et je me borne à rappeler comme complément, d’une part, qu’Hérodote,
1. 11, ch. 42, dit que les Ammoniens, c’est-à-dire les Berbers de l’oasis de
Santoriah ou Syouah (1), étaient une colonie d’Egvptiens et d’Ethiopiens,
ef qu’ils faisaient usage d’une langue qui participait de celle de chacune
de ces nations; d’une autre part, que plusieurs auteurs arabes ont donné
aux Berbers de l’Afrique occidentale une origine himyarique; enfin, ainsi
que Movers le rapporte dans ses 'Phéniciens, t. Il, 2e partie, page 388,
qu’une légende était accréditée chez les Grecs, selon laquelle, de l’union
d’Ethiops et de Libye, serait né Mnuros ou Garamas, légende que les gé-
néalogistes berbers se sont appropriée en traduisant Ethiops par Kais et
Libye par Tamzig’ ou Tamzigt (2).
A. Judas.
(1) On y parie un dialecte berber, et Pacbo y a vu des caractères semblables à ceux
que Scholz avait déjà signalés.
(2) Voy. Ibn Khaldoun, trad. de M. de Slâne, t. I, p. 180.
REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
points l’un au-dessous de l’autre. Le point libyen paraît donc la plus simple
expression du signe commun.
En somme, et par la dénomination générique de leur système d’écri-
ture, et par la ressemblance de la plupart de leurs lettres avec les carac-
tères alphabétiques des Himyarites et des Ethiopiens, les Berbers ont avec
ces deux peuples un rapport, à mon avis, fort digne de considération. Nous
aurons à rechercher dans la suite si l’on peut en déduire d’autres don-
nées. Pour le moment, j’abandonne le sujet aux méditations des lecteurs,
et je me borne à rappeler comme complément, d’une part, qu’Hérodote,
1. 11, ch. 42, dit que les Ammoniens, c’est-à-dire les Berbers de l’oasis de
Santoriah ou Syouah (1), étaient une colonie d’Egvptiens et d’Ethiopiens,
ef qu’ils faisaient usage d’une langue qui participait de celle de chacune
de ces nations; d’une autre part, que plusieurs auteurs arabes ont donné
aux Berbers de l’Afrique occidentale une origine himyarique; enfin, ainsi
que Movers le rapporte dans ses 'Phéniciens, t. Il, 2e partie, page 388,
qu’une légende était accréditée chez les Grecs, selon laquelle, de l’union
d’Ethiops et de Libye, serait né Mnuros ou Garamas, légende que les gé-
néalogistes berbers se sont appropriée en traduisant Ethiops par Kais et
Libye par Tamzig’ ou Tamzigt (2).
A. Judas.
(1) On y parie un dialecte berber, et Pacbo y a vu des caractères semblables à ceux
que Scholz avait déjà signalés.
(2) Voy. Ibn Khaldoun, trad. de M. de Slâne, t. I, p. 180.