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UN VASE ET UN PENDANT DE COLLIER, ETC.
Il faut le dire, pourtant, jusqu’ici les objets marquant cette tran-
sition précieuse et ces curieuses transformations nous semblent rares.
Tout ce que nous avons vu entre les mains de M. Salzman nous a
paru se rattacher sans peine à l’Asie d’un côté, à la Grèce hellénisée
de l’autre; nous n’avons rien vu qui appartînt aussi nettement
qu’il l’affirmait à l’art intermédiaire. Nous ajouterons que les zones
qu’il avait annoncées d’abord comme très-tranchées, nous semblent
jusqu’ici beaucoup moins clairement délimitables. Les éléments du
problème à résoudre existent sans doute au fond des fouilles de Carni-
ros; mais il n’est pas si facile qu’on l’avait pensé d’abord d’en dé-
gager la solution.
Il est, de plus, une autre réserve à faire. Camiros a été détruite
cinq cents ans environ avant notre ère. On peut difficilement croire
que sa'nécropole lui ait survécu.11 estdonc vaisemblable, au premier
abord, que tous les objets qui sortent des fouilles remontent au
moins à cette époque; or, le fameux vase acheté il y a quelques
mois par le British Muséum, et dont les connaisseurs les plus auto-
risés ne contestent pas la valeur, esc rapporté par eux sans hésitation
au siècle d’Alexandre, et comme d’ailleurs il ne suffit pas qu’Homère
parle de Camiros pour que nous en puissions conclure que la nécro-
pole exploitée aujourd’hui remonte à l’époque homérique, il en ré-
sulte que nous avons, et en haut et en bas de l’échelle, des dates beau-
coup moins précises que nous ne l’aurions désiré, et que nous sommes
jusqu’ici dans l’impossibilité de calculer la durée, même probable, de
la période pendant laquelle on a enseveli à Camiros.
Il ne sera donc permis de se faire une idée exacte de l’importance
de la découverte de M. Salzman que quand il aura publié une rela-
tion exacte et circonstanciée de ses fouilles, avec photographies et
dessins, ce qu’il compte faire, nous le savons, le plus tôt possible.
En attendant, nous croyons répondre à la légitime impatience de nos
lecteurs en leur donnant la reproduction aussi fidèle que possible de
deux des objets qui, au dire de M. Salzman lui-même, caractérisent
le mieux la première période des ensevelissements de Camiros.
On sait que les tombeaux de la nécropole de Camiros peuvent se
partager en trois classes quant à leur mode de construction : 1° des
tombeaux rappelant la disposition de certains tombeaux égyptiens,
c’est-à-dire consistant en un puits carré, sur une des parois duquel se
trouve une porte donnant accès à la chambre sépulcrale, ce qui
forme un système de tombeau entièrement souterrain ; 2° des cham-
bres taillées sur la paroi abrupte de quelque veine d’argile durcie,
longeant le flanc des coteaux ; 3° de simples fosses creusées en terre.
UN VASE ET UN PENDANT DE COLLIER, ETC.
Il faut le dire, pourtant, jusqu’ici les objets marquant cette tran-
sition précieuse et ces curieuses transformations nous semblent rares.
Tout ce que nous avons vu entre les mains de M. Salzman nous a
paru se rattacher sans peine à l’Asie d’un côté, à la Grèce hellénisée
de l’autre; nous n’avons rien vu qui appartînt aussi nettement
qu’il l’affirmait à l’art intermédiaire. Nous ajouterons que les zones
qu’il avait annoncées d’abord comme très-tranchées, nous semblent
jusqu’ici beaucoup moins clairement délimitables. Les éléments du
problème à résoudre existent sans doute au fond des fouilles de Carni-
ros; mais il n’est pas si facile qu’on l’avait pensé d’abord d’en dé-
gager la solution.
Il est, de plus, une autre réserve à faire. Camiros a été détruite
cinq cents ans environ avant notre ère. On peut difficilement croire
que sa'nécropole lui ait survécu.11 estdonc vaisemblable, au premier
abord, que tous les objets qui sortent des fouilles remontent au
moins à cette époque; or, le fameux vase acheté il y a quelques
mois par le British Muséum, et dont les connaisseurs les plus auto-
risés ne contestent pas la valeur, esc rapporté par eux sans hésitation
au siècle d’Alexandre, et comme d’ailleurs il ne suffit pas qu’Homère
parle de Camiros pour que nous en puissions conclure que la nécro-
pole exploitée aujourd’hui remonte à l’époque homérique, il en ré-
sulte que nous avons, et en haut et en bas de l’échelle, des dates beau-
coup moins précises que nous ne l’aurions désiré, et que nous sommes
jusqu’ici dans l’impossibilité de calculer la durée, même probable, de
la période pendant laquelle on a enseveli à Camiros.
Il ne sera donc permis de se faire une idée exacte de l’importance
de la découverte de M. Salzman que quand il aura publié une rela-
tion exacte et circonstanciée de ses fouilles, avec photographies et
dessins, ce qu’il compte faire, nous le savons, le plus tôt possible.
En attendant, nous croyons répondre à la légitime impatience de nos
lecteurs en leur donnant la reproduction aussi fidèle que possible de
deux des objets qui, au dire de M. Salzman lui-même, caractérisent
le mieux la première période des ensevelissements de Camiros.
On sait que les tombeaux de la nécropole de Camiros peuvent se
partager en trois classes quant à leur mode de construction : 1° des
tombeaux rappelant la disposition de certains tombeaux égyptiens,
c’est-à-dire consistant en un puits carré, sur une des parois duquel se
trouve une porte donnant accès à la chambre sépulcrale, ce qui
forme un système de tombeau entièrement souterrain ; 2° des cham-
bres taillées sur la paroi abrupte de quelque veine d’argile durcie,
longeant le flanc des coteaux ; 3° de simples fosses creusées en terre.