394 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
de nouvelles ont été recueillies. Toutes ces monnaies, en or ou en
eleclrum, présentent un air de famille assez marqué, qui n’a point
échappé aux paysans mêmes, puisque le nom de Regenbogen-Schüs-
selchen a été imposé par eux à toutes, malgré leur provenance diffé-
rente. Quel est le peuple qui les a frappées? Où vivait-il? A quelle
époque existait-il sur les bords du Danube et dans la Bohème? Voilà
des questions qui avaient déjà occupé les numismalistes avant la dé-
couverte faite près d’Irsching, et qu’un antiquaire bavarois, M. Franz
Streber, a reprises dans deux savants mémoires, insérés au tome IX du
Recueil de la première classe de l’Académie royale des sciences de
Raviere. M. Streber est amené, par l’examen de la position des diffé-
rentes localités où les Regenbogen-Schüsselchen ont été déterrés, à
conclure que ces monnaies doivent appartenir à une population qui
a résidé au sud du Haut-Danube, sur le territoire s’étendant du lac
de Constance à l’Inn, ainsi que dans le triangle compris entre le Da-
nube, le Rhin et le Mein, population qui, selon toute vraisemblarice,
a aussi résidé, un certain laps de temps, en Bohème. Quant à la
race dans laquelle elle doit être rangée, les hypothèses les plus di-
verses, et, disons aussi, les plus inadmissibles avaient déjà été pro-
posées. On en a fait tour à tour des Égyptiens et des Étrusques, des
Huns, des Goths, des Vandales, des Marcomans, des Burgundes.
Quelques-uns, mieux inspirés, ont vu dans les médailles en ques-
tion l’œuvre des Celtes. Le docteur Schreiber, il y a quelque
vingt ans, avait fait ressortir l’analogie des types de plusieurs des
pièces d’or découvertes à Podmokl et de ceux qu’offrent certaines
monnaies gauloises. Mais M. Streber ne s’en est pas tenu à ces rap-
prochements superficiels, il a discuté dans les plus grands détails,
et méthodiquement, les différentes hypothèses qu’on peut faire sur
les monnaies qui nous occupent; la première question qu’il s’est
posée est celle-ci: Les Regenbogen-Schüsselchen ont-ils ôté frappés
avant ou après l’époque de l’entrée des Romains en Vindélicie? Il
écarte d’abord la pensée qu’ils soient l’œuvre d’une de ces popula-
tions barbares qui n’ont fait que traverser les pays du Haut-Danube et
du Haut-Rhin, telles que les Huns; car on ne retrouve pas les Regen-
bogen-Schüsselchen dans les autres pays où passèrent ces barbares;
de plus les monnaies de cette sorte apparaissent en telle abondance,
elles présentent un si grand nombre de types, qu’il faut admettre un
certain laps de temps et un progrès relatif pour leur fabrication, et il
est dès lors impossible de les rapporter à des tribus qui n’ont tra-
versé ces contrées que,'pour y porter la dévastation et la terreur.
Sans doute les Huns ont pu avoir des monnaies, puisque, suivant
de nouvelles ont été recueillies. Toutes ces monnaies, en or ou en
eleclrum, présentent un air de famille assez marqué, qui n’a point
échappé aux paysans mêmes, puisque le nom de Regenbogen-Schüs-
selchen a été imposé par eux à toutes, malgré leur provenance diffé-
rente. Quel est le peuple qui les a frappées? Où vivait-il? A quelle
époque existait-il sur les bords du Danube et dans la Bohème? Voilà
des questions qui avaient déjà occupé les numismalistes avant la dé-
couverte faite près d’Irsching, et qu’un antiquaire bavarois, M. Franz
Streber, a reprises dans deux savants mémoires, insérés au tome IX du
Recueil de la première classe de l’Académie royale des sciences de
Raviere. M. Streber est amené, par l’examen de la position des diffé-
rentes localités où les Regenbogen-Schüsselchen ont été déterrés, à
conclure que ces monnaies doivent appartenir à une population qui
a résidé au sud du Haut-Danube, sur le territoire s’étendant du lac
de Constance à l’Inn, ainsi que dans le triangle compris entre le Da-
nube, le Rhin et le Mein, population qui, selon toute vraisemblarice,
a aussi résidé, un certain laps de temps, en Bohème. Quant à la
race dans laquelle elle doit être rangée, les hypothèses les plus di-
verses, et, disons aussi, les plus inadmissibles avaient déjà été pro-
posées. On en a fait tour à tour des Égyptiens et des Étrusques, des
Huns, des Goths, des Vandales, des Marcomans, des Burgundes.
Quelques-uns, mieux inspirés, ont vu dans les médailles en ques-
tion l’œuvre des Celtes. Le docteur Schreiber, il y a quelque
vingt ans, avait fait ressortir l’analogie des types de plusieurs des
pièces d’or découvertes à Podmokl et de ceux qu’offrent certaines
monnaies gauloises. Mais M. Streber ne s’en est pas tenu à ces rap-
prochements superficiels, il a discuté dans les plus grands détails,
et méthodiquement, les différentes hypothèses qu’on peut faire sur
les monnaies qui nous occupent; la première question qu’il s’est
posée est celle-ci: Les Regenbogen-Schüsselchen ont-ils ôté frappés
avant ou après l’époque de l’entrée des Romains en Vindélicie? Il
écarte d’abord la pensée qu’ils soient l’œuvre d’une de ces popula-
tions barbares qui n’ont fait que traverser les pays du Haut-Danube et
du Haut-Rhin, telles que les Huns; car on ne retrouve pas les Regen-
bogen-Schüsselchen dans les autres pays où passèrent ces barbares;
de plus les monnaies de cette sorte apparaissent en telle abondance,
elles présentent un si grand nombre de types, qu’il faut admettre un
certain laps de temps et un progrès relatif pour leur fabrication, et il
est dès lors impossible de les rapporter à des tribus qui n’ont tra-
versé ces contrées que,'pour y porter la dévastation et la terreur.
Sans doute les Huns ont pu avoir des monnaies, puisque, suivant