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Revue archéologique — 6.1862

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Bertrand, Alexandre: Servius Tullius et les premiers temps de l'histoire romaine: Analyse d'un mémoire de M. Maury
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https://doi.org/10.11588/diglit.22430#0281

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294

REVUE ARCHEOLOGIQUE.

tarna sut gagner la faveur de Tanaquil, femme de Tarquin, et il
obtint la main de leur fille (1). Quand le monarque étrusque eut péri
assassiné par des émissaires des enfants d’Ancus Martius que soute-
naient les patres d’origine romano-sabine (2), Tanaquil, afin de parer
au danger que couraient ses petits-fils, héritiers de la couronne,
confia la régence à son gendre. Les historiens anciens ne le disent pas
formellement sans doute, mais les couleurs sous lesquelles ils nous
dépeignent les commencements du règne de Servius Tullius nous le
font deviner. Denys d’Halicarnasse (3) nous représente, en effet, celui-
ci comme ayant d’abord exercé la tutelle des petits-fils de Tarquin,
comme n’ayant d’abord pris que la régence (e7i:iTpo7^i ^yefxovtaç) ; il
ajoute que Servius Tullius, Mastarna avait pris ce nom pour flatter
les familles romaines, expulsa les partisans d’Ancus Martius et s’em-
para par ruse de la couronne. Tite-Live dit de son côté (4) que ce fut
sans la manifestation de la volonté du peuple, c’est-à-dire de l’ensemble
des patres qu: exerçaient seuls alors les droits politiques, que ce prince
fut appelé à gouverner. Les patres songeaient même à le contraindre
de déposer les faisceaux et s’apprêtaient à demander la création
d’interrois, quand Mastarna, menacé, eut la pensée de recourir à la
partie de la nation qui avait été jusque-là privée des droits politi-
ques, non-seulement pour se maintenir dans l’exercice de la régence,
mais même pour obtenir la royauté. Ce fait, autant que les textes de
Cicéron (5), d’Aurelius Victor (6), de Florus (7), montre que Ser-
vius Tullius avait d’abord été repoussé par les sénateurs et n’avait
exercé le pouvoir qu’à un titre précaire et jusqu’à un certain point
illégitime. »

A côté des patriciens, c’est-à-dire des membres des gentes romai-
nes, lesquelles constituaient proprement la nation, populus, il y avait
à Rome ou sur son territoire une classe de pauvres, d’artisans, de
cultivateurs, dont quelques-uns étaient, il est vrai, rattachés aux fa-
milles des pntres par le lien assez étroit de la clientèle, mais dont la
plus grande partie était privée de toute protection et de tout droit.
Ceux de la classe pauvre ou laborieuse qui n’habitaient pas la ville
de Rome n’étaient point entrés, en effet, dans le système de clientèle

(1) Tite-Live,I, 40. — Denys d’Hal., III, 72.

(2) Denys d’Hal., III, 49.

(3) Denys d’Hal., IV, 8.

14) I, 41.

(5) De republ., II, 20.

(0) De viris illustr., 7.

(7) I, 6.
 
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