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notes sur différents points de grammaire
Le Canon de Turin est très fragmenté en cet endroit, mais, en adoptant l'arrangement
proposé par E. de Rongé1, on obtient cinq rois qui nous mènent jusqu'à un renouvelle-
ment de dynastie ou du moins jusqu'à une rubrique marquant un changement plus ou
moins important qui serait survenu dans la lignée cle Ménès. Ce n'est point caprice si je
coupe la liste manéthonienne de façon à y séparer cinq rois que j'établis en face des cinq
rois du Canon. On a vu dès le début que les noms manétlioniens commençant en Tosor-
ne pouvaient répondre qu'à des noms égyptiens commençant en %^_>> {H| Zosm
(en composition Zosor-), le Z des époques archaïques se résolvant naturellement
sur es, puis sur o T. Ces noms ne sont pas fréquents et l'on n'en possède actuellement
que deux : W7 Zosorsa et ( Zosortiti, comme il n'y a dans Manéthon que
deux noms en Tosor- : Tosorthros et Tosortasis. Je ne recherche pas en ce moment
lequel des deux Zosir répond à chacun des deux Tosor : je me borne à constater que l'ac-
cord de la liste manéthonienne avec le Canon reparaît sur l'un d'entre eux, celui qui
est le second Pharaon de la IIIe dynastie selon l'historien d'époque grec, celui qui est
le chef d'une nouvelle branche royale selon le chronologïste des temps ramessides. En
d'autres termes, il y avait, d'après un comprit admis de tous, dix-huit rois ayant régné
sur TÉgypte depuis Ménès jusqu'à l'avènement d'unZosiR-TosoR. On voit immédiatement
quel parti cette observation nous oblige à prendre pour les rapprochements à instituer
entre les noms de la liste grecque et ceux des listes hiératiques ou hiéroglyphiques :
tandis que la plupart des écrivains modernes admettent une lacune plus ou moins forte
dans le Papyrus derrière Sondi et son successeur, je n'en puis voir aucune, et je recon-
nais dans la dissemblance des noms une divergence de traditions, analogue à celles
que j'ai signalées clans les parties antérieures. Je place donc à côté l'un de l'autre les
documents divers :
manéthon . turin saqqarah abydos
Khairès ^ofirka[r^ ^Q,|uJ Nofirkarî »
Nepherkhérès (^^V^^ Nofirkasokari (jp^ J ^| Nofirkasokari ))
Sésokhrîs (o^ i Houzaoufaou2
KhÉNÉRÈS Cl li^fil BlBlfTll
Zazai
Nékhérophès |jz7 Nibka[rî] » rjj Nibka[rî]
et je constate que, sur les cinq noms, quatre se retrouvent identiques dans la Table
de Saqqarah et dans le Papyrus. Le dernier d'entre eux, Nibka pour Nibkarî, avec
1. E. de Rougé. Recherches sur les Monuments qu'on peut attribuer aux Sins premières Dynasties de
Manéthon. p. 17, 23-25', 154-158, et pl. III.
2. Je prends la transcription courante de ce nom, sans en discuter l'exactitude.
notes sur différents points de grammaire
Le Canon de Turin est très fragmenté en cet endroit, mais, en adoptant l'arrangement
proposé par E. de Rongé1, on obtient cinq rois qui nous mènent jusqu'à un renouvelle-
ment de dynastie ou du moins jusqu'à une rubrique marquant un changement plus ou
moins important qui serait survenu dans la lignée cle Ménès. Ce n'est point caprice si je
coupe la liste manéthonienne de façon à y séparer cinq rois que j'établis en face des cinq
rois du Canon. On a vu dès le début que les noms manétlioniens commençant en Tosor-
ne pouvaient répondre qu'à des noms égyptiens commençant en %^_>> {H| Zosm
(en composition Zosor-), le Z des époques archaïques se résolvant naturellement
sur es, puis sur o T. Ces noms ne sont pas fréquents et l'on n'en possède actuellement
que deux : W7 Zosorsa et ( Zosortiti, comme il n'y a dans Manéthon que
deux noms en Tosor- : Tosorthros et Tosortasis. Je ne recherche pas en ce moment
lequel des deux Zosir répond à chacun des deux Tosor : je me borne à constater que l'ac-
cord de la liste manéthonienne avec le Canon reparaît sur l'un d'entre eux, celui qui
est le second Pharaon de la IIIe dynastie selon l'historien d'époque grec, celui qui est
le chef d'une nouvelle branche royale selon le chronologïste des temps ramessides. En
d'autres termes, il y avait, d'après un comprit admis de tous, dix-huit rois ayant régné
sur TÉgypte depuis Ménès jusqu'à l'avènement d'unZosiR-TosoR. On voit immédiatement
quel parti cette observation nous oblige à prendre pour les rapprochements à instituer
entre les noms de la liste grecque et ceux des listes hiératiques ou hiéroglyphiques :
tandis que la plupart des écrivains modernes admettent une lacune plus ou moins forte
dans le Papyrus derrière Sondi et son successeur, je n'en puis voir aucune, et je recon-
nais dans la dissemblance des noms une divergence de traditions, analogue à celles
que j'ai signalées clans les parties antérieures. Je place donc à côté l'un de l'autre les
documents divers :
manéthon . turin saqqarah abydos
Khairès ^ofirka[r^ ^Q,|uJ Nofirkarî »
Nepherkhérès (^^V^^ Nofirkasokari (jp^ J ^| Nofirkasokari ))
Sésokhrîs (o^ i Houzaoufaou2
KhÉNÉRÈS Cl li^fil BlBlfTll
Zazai
Nékhérophès |jz7 Nibka[rî] » rjj Nibka[rî]
et je constate que, sur les cinq noms, quatre se retrouvent identiques dans la Table
de Saqqarah et dans le Papyrus. Le dernier d'entre eux, Nibka pour Nibkarî, avec
1. E. de Rougé. Recherches sur les Monuments qu'on peut attribuer aux Sins premières Dynasties de
Manéthon. p. 17, 23-25', 154-158, et pl. III.
2. Je prends la transcription courante de ce nom, sans en discuter l'exactitude.