LETTRE A M. MASPERO SUR DEUX MONUMENTS ASSYRIENS
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entre le devant de lion ,_et ^ :
(Edfou, Ae. 3g. IV, 10) « C'est un taureau robuste, un mâle qui féconde les femelles et
réjouit les déesses par sa grâce. » Le mot hati, _£), n'aurait aucun sens en cet endroit.
VI. — Dans les notes qui précèdent (§ I, p. 51), j'ai conservé la lecture Safkhit-
abouï pour le nom de la déesse que M. Lepage-Renouf et, en dernier lieu, M. Piehl
veulent corriger en Seshet 1 \ Cette dernière forme, bien que très légitime et
applicable en plusieurs cas, ne me paraît pas avoir été d'un emploi exclusif. Un texte
| | | Ci
de l'époque de Téos en donne la preuve directe en orthographiant ce nom ||||>\\^
Safkhit-abouï 2.
LETTRE A M. MASPliRO SUR DEUX MONUMENTS ASSYRIENS DE LYON
Lyon. 2 septembre 1893.
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous communiquer l'épreuve photographique ainsi qu'un double
estampage d'une inscription cunéiforme qui figure au Musée de la Propagation de la
Foi, à Lyon. C'est, je crois, la seule que nous possédions ici, et, d'après les renseigne-
ments que j'ai pu recueillir, je la suppose inédite.
Ce monument, qui avait été absolument dédaigné jusqu'à ces temps, a été envoyé,
d'après les souvenirs qu'on en a conservés, vers 1872 ou 1875, par Mgr Behnam Benni,
évêque chaldéen de Mossoul. C'est un bloc de marbre blanc grisâtre, qui mesure 0m 76
de longueur sur 0,n 45 de hauteur et 0m 05 d'épaisseur. Le haut, le bas et la gauche man-
quent, sans que rien puisse faire savoir quelle était l'importance des parties absentes.
Ce document fut relégué dans les combles jusqu'au mois d'octobre dernier, où, à l'oc-
casion d'une réinstallation du Musée, on songea à le faire figurer au catalogue, sous
cette simple mention : « N° 531. Inscription cunéiforme trouvée dans les ruines de
Ninive. »
J'ai signalé l'existence de cette inscription à M. Loret, professeur d'égyptologie à
notre Faculté, en lui faisant part de mon intention de la reproduire, et, sur ses conseils,
j'ai donné suite à ce projet, auquel s'est très obligeamment prêté M. le Directeur de
l'Œuvre de la Propagation de la Foi. Je souhaite qu'elle offre quelque intérêt pour
l'assyriologie et vous serais alors reconnaissant de vouloir bien me faire connaître le
résultat du déchiffrement.
1. Lepage-Renouf, Proceedings of the Society of Biblical Archœology, XV, p. 378, et Piehl, ibicl, XVI,
p. 252.
2. Recueil de Traeauœ, XI, p. 153. Je n'ai pas besoin de revenir sur la prononciation du nombre sept.
Elle a été indiquée par Champollion sous la double forme
n89 „n
, cek.ujq, Théb., ty&.iyq. Memph.
Voir aussi Goodwin, Zeits., 1864, p. 39; Plkvte, ibid., 1867, p. 1; E. de Rougé, Chreslomatlue égyptienne,
t. II, p. 108; Brugsch, Grammaire hiéroglyphique, p. 33; Loret, Manuel de la langue égyptienne, p. 43;
Erman, Mgyptische Grammatik, p. 60.
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entre le devant de lion ,_et ^ :
(Edfou, Ae. 3g. IV, 10) « C'est un taureau robuste, un mâle qui féconde les femelles et
réjouit les déesses par sa grâce. » Le mot hati, _£), n'aurait aucun sens en cet endroit.
VI. — Dans les notes qui précèdent (§ I, p. 51), j'ai conservé la lecture Safkhit-
abouï pour le nom de la déesse que M. Lepage-Renouf et, en dernier lieu, M. Piehl
veulent corriger en Seshet 1 \ Cette dernière forme, bien que très légitime et
applicable en plusieurs cas, ne me paraît pas avoir été d'un emploi exclusif. Un texte
| | | Ci
de l'époque de Téos en donne la preuve directe en orthographiant ce nom ||||>\\^
Safkhit-abouï 2.
LETTRE A M. MASPliRO SUR DEUX MONUMENTS ASSYRIENS DE LYON
Lyon. 2 septembre 1893.
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous communiquer l'épreuve photographique ainsi qu'un double
estampage d'une inscription cunéiforme qui figure au Musée de la Propagation de la
Foi, à Lyon. C'est, je crois, la seule que nous possédions ici, et, d'après les renseigne-
ments que j'ai pu recueillir, je la suppose inédite.
Ce monument, qui avait été absolument dédaigné jusqu'à ces temps, a été envoyé,
d'après les souvenirs qu'on en a conservés, vers 1872 ou 1875, par Mgr Behnam Benni,
évêque chaldéen de Mossoul. C'est un bloc de marbre blanc grisâtre, qui mesure 0m 76
de longueur sur 0,n 45 de hauteur et 0m 05 d'épaisseur. Le haut, le bas et la gauche man-
quent, sans que rien puisse faire savoir quelle était l'importance des parties absentes.
Ce document fut relégué dans les combles jusqu'au mois d'octobre dernier, où, à l'oc-
casion d'une réinstallation du Musée, on songea à le faire figurer au catalogue, sous
cette simple mention : « N° 531. Inscription cunéiforme trouvée dans les ruines de
Ninive. »
J'ai signalé l'existence de cette inscription à M. Loret, professeur d'égyptologie à
notre Faculté, en lui faisant part de mon intention de la reproduire, et, sur ses conseils,
j'ai donné suite à ce projet, auquel s'est très obligeamment prêté M. le Directeur de
l'Œuvre de la Propagation de la Foi. Je souhaite qu'elle offre quelque intérêt pour
l'assyriologie et vous serais alors reconnaissant de vouloir bien me faire connaître le
résultat du déchiffrement.
1. Lepage-Renouf, Proceedings of the Society of Biblical Archœology, XV, p. 378, et Piehl, ibicl, XVI,
p. 252.
2. Recueil de Traeauœ, XI, p. 153. Je n'ai pas besoin de revenir sur la prononciation du nombre sept.
Elle a été indiquée par Champollion sous la double forme
n89 „n
, cek.ujq, Théb., ty&.iyq. Memph.
Voir aussi Goodwin, Zeits., 1864, p. 39; Plkvte, ibid., 1867, p. 1; E. de Rougé, Chreslomatlue égyptienne,
t. II, p. 108; Brugsch, Grammaire hiéroglyphique, p. 33; Loret, Manuel de la langue égyptienne, p. 43;
Erman, Mgyptische Grammatik, p. 60.