50
ça et la
GA ET LA
PAR
E. Chassinat •
1. — Les textes du temple d'Edfou, actuellement publiés ou en cours de publication,
fournissent un nombre relativement élevé d'exemples, — j'ai pu en relever quarante
environ, — d'une forme du pronom féminin de la première personne du singulier, dont
je n'ai rencontré, jusqu'à présent, la mention nulle part. Ce pronom, ainsi écrit,
semble, autant qu'il m'a été possible de m'en rendre compte en parcourant les textes de
basse époque en ma possession, s'être localisé surtout à Edfou, et même, plus spéciale-
ment, dans quelques-unes des chambres situées à l'est du sanctuaire, dont la décoration
est l'œuvre d'un petit nombre de sculpteurs, sinon d'un seul, à en juger parle style des
hiéroglyphes.
Tous les exemples sur lesquels mon attention s'est portée font partie de ces courtes
formules mises dans la bouche des dieux, en réponse aux prières et aux offrandes que
leur adresse l'officiant, roi ou prêtre, — le premier dans la plupart des cas. Ces légendes
sont presque toujours construites sur le même modèle et, jusqu'à un certain point, iden-
tiques de sens, de telle manière que le simple rapprochement de quelques-unes d'entre
elles suffirait, en quelque sorte, pour démontrer suffisamment la relation qui existe entre
la forme normale du pronom féminin 1, J], l\, et celle que je propose de lui assimiler.
Les exemples qui suivent rendront ce fait encore plus évident.
•y\ a t+ ^ * >É»S^^'»> 'Il t f ^ il tvt-n a
1) Anouqit dit au roi : l ^^q, ^ ^__^ « Je refoule le Nu pour rendre
florissantes tes terres. » (Edfou, Me. 3g, 6.)
2) Sopdit dit au roi : [Jïï _ q. ,- « Je fais jaillir pour toi le
Nil en abondance à son époque. » (Ibid., Me. 3g, 3.)
3) Mehit dit au roi : ^ ^ /-V. fiï<=> £ 2^=— t) « Je t accorde
MWA Cl III
que tes ennemis tombent dans ma fosse à feu où je brûle les os de tes adversaires. »
(Ibid., Me. lg, 3.)
cor d a Ç i @ H v—y ^
4) Hathor dit au roi : N (1^_ y & « Je m'enroule sur ta tête comme [je
m'enroule sur celle du] Seigneur universel. » (Ibid., Ls. 3g, 18.)
5) Mehit dit au roi : <=> Il f fîl _ (( Je lance mon feu pour
brûler quiconque s'élève contre toi. )) {Ibid., Me. lg, 7.) '
6) Hathor dit au roi : m '"c7Si ? 11À î)n « Je donne mon assentiment pour
que tu gouvernes les deux moitiés et que tu règnes sur les contrées. » (Ibid.. Mn. 3d, 15.)
1. Le verbe
, anq, forme jeu de mots avec le nom de la déesse Anouqit, Anqit. La traduction en
est assez délicate, car il est remplacé quelquefois par un autre verbe ( amw , embrasser, étreindre. Cette
variante paraît indiquer que les Egyptiens avaient, sur l'étymologie du nom de la déesse de la cataracte, deux
conceptions différentes. Dans l'une, ils voyaient en Anouqit celle qui resserre le fleuve entre les rocbers de
la cataracte; dans l'autre, comparant sans doute ses fonctions avec celles de Sothis, à qui Ton attribuait la
crue du Nil, elle repoussait, refoulait le fleuve vers le nord pour produire l'inondation et recouvrir les terres
de l'eau fécondante.
ça et la
GA ET LA
PAR
E. Chassinat •
1. — Les textes du temple d'Edfou, actuellement publiés ou en cours de publication,
fournissent un nombre relativement élevé d'exemples, — j'ai pu en relever quarante
environ, — d'une forme du pronom féminin de la première personne du singulier, dont
je n'ai rencontré, jusqu'à présent, la mention nulle part. Ce pronom, ainsi écrit,
semble, autant qu'il m'a été possible de m'en rendre compte en parcourant les textes de
basse époque en ma possession, s'être localisé surtout à Edfou, et même, plus spéciale-
ment, dans quelques-unes des chambres situées à l'est du sanctuaire, dont la décoration
est l'œuvre d'un petit nombre de sculpteurs, sinon d'un seul, à en juger parle style des
hiéroglyphes.
Tous les exemples sur lesquels mon attention s'est portée font partie de ces courtes
formules mises dans la bouche des dieux, en réponse aux prières et aux offrandes que
leur adresse l'officiant, roi ou prêtre, — le premier dans la plupart des cas. Ces légendes
sont presque toujours construites sur le même modèle et, jusqu'à un certain point, iden-
tiques de sens, de telle manière que le simple rapprochement de quelques-unes d'entre
elles suffirait, en quelque sorte, pour démontrer suffisamment la relation qui existe entre
la forme normale du pronom féminin 1, J], l\, et celle que je propose de lui assimiler.
Les exemples qui suivent rendront ce fait encore plus évident.
•y\ a t+ ^ * >É»S^^'»> 'Il t f ^ il tvt-n a
1) Anouqit dit au roi : l ^^q, ^ ^__^ « Je refoule le Nu pour rendre
florissantes tes terres. » (Edfou, Me. 3g, 6.)
2) Sopdit dit au roi : [Jïï _ q. ,- « Je fais jaillir pour toi le
Nil en abondance à son époque. » (Ibid., Me. 3g, 3.)
3) Mehit dit au roi : ^ ^ /-V. fiï<=> £ 2^=— t) « Je t accorde
MWA Cl III
que tes ennemis tombent dans ma fosse à feu où je brûle les os de tes adversaires. »
(Ibid., Me. lg, 3.)
cor d a Ç i @ H v—y ^
4) Hathor dit au roi : N (1^_ y & « Je m'enroule sur ta tête comme [je
m'enroule sur celle du] Seigneur universel. » (Ibid., Ls. 3g, 18.)
5) Mehit dit au roi : <=> Il f fîl _ (( Je lance mon feu pour
brûler quiconque s'élève contre toi. )) {Ibid., Me. lg, 7.) '
6) Hathor dit au roi : m '"c7Si ? 11À î)n « Je donne mon assentiment pour
que tu gouvernes les deux moitiés et que tu règnes sur les contrées. » (Ibid.. Mn. 3d, 15.)
1. Le verbe
, anq, forme jeu de mots avec le nom de la déesse Anouqit, Anqit. La traduction en
est assez délicate, car il est remplacé quelquefois par un autre verbe ( amw , embrasser, étreindre. Cette
variante paraît indiquer que les Egyptiens avaient, sur l'étymologie du nom de la déesse de la cataracte, deux
conceptions différentes. Dans l'une, ils voyaient en Anouqit celle qui resserre le fleuve entre les rocbers de
la cataracte; dans l'autre, comparant sans doute ses fonctions avec celles de Sothis, à qui Ton attribuait la
crue du Nil, elle repoussait, refoulait le fleuve vers le nord pour produire l'inondation et recouvrir les terres
de l'eau fécondante.