NOUVELLES NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 105
droit. La pierre ou la brique, cylindres ou tablettes ne rougissaient, non plus qu'aux
temps de Cicéron (epistola enim non erubescit), et la vanité était satisfaite, sans que
la postérité s'y trompât.
Quels étaient les dieux de ce pays de Malgî? Aucun ne s'étonnera de trouver
dans la région de la Mer, comme à Eridu, le culte de Ea et de Damkina. Or notre
nouveau texte dit précisément que c'est (ilu) Ea, (ilu) Dam-ki-na qui appelèrent à
la royauté ce nouveau roi. Celui-ci met sous leur sauvegarde certaines de ses œuvres
pies, dont le contempteur ou le violateur périra par ces mêmes dieux :
(ilu) Ea (iltu) Dam-ki-na que Ea et Damkina
[isid]-zu li-zu-hu arrachent son fondement !
On comprend de même l'enchaînement des idées dans le prologue du Code de
Hammurabi, obv. 4, 15-23 :
rhuèpazzir nisi Malkâ(ki) in karasim
musarsidu subatisin in nuhsin
ana (ilu) Ea u (iltu) Damgalnunna
m usarbû sarrutisu
daris isimu zibi ellutim
« Celui qui abrita les gens de Malkâ dans l'infortune,
affermit leur demeure dans l'abondance ;
pour Ea et Damgalnunna
qui avaient exalté sa royauté
celui qui fonda à jamais de pures offrandes ! »
La catastrophe que ce passage laisse deviner pourrait tenir au régime des eaux,
raz de marée, inondation. Hammurabi (musarsidu subatisin) consolide les habitations,
et tout d'abord les temples de Êa et Damkina (Damgalnunna).
XII
Les Evénements éponymiques du règne de Hammurabi. — Le hasard qui m'a fait
découvrir autrefois, à Sippar, un fragment de liste des dates du règne de Hammurabi
(Musée de Constantinople, Sippar, 16) me met en termes de publier aujourd'hui une
liste complète de ces mêmes dates en abrégé. On verra que celle de Pœbel, qui a soi-
gneusement collectionné toutes les formules, éparses çà et là, dans Babyl. Exp., VI5,
p. 52 à 68, se trouve cette fois complétée et, surtout quant à la chronologie, rectifiée,
comme il en était besoin pour plusieurs événements. Il faut reconnaître que sans son
travail, qui résume déjà d'autres travaux antérieurs, il eût été impossible de lire la
moitié de notre tablette. Je regrette d'être si peu artiste que je ne puisse, en fac-
similé, rendre l'aspect ladre de l'original.
1. mu Ha-am-mu-ra-bi lugal-ê
2. mu [nig si]-sa ma-da-na i-ni-in-gar-ri-es
RECUEIL, XXXVII. — TROISIÈME SÉR., T. II. 14
droit. La pierre ou la brique, cylindres ou tablettes ne rougissaient, non plus qu'aux
temps de Cicéron (epistola enim non erubescit), et la vanité était satisfaite, sans que
la postérité s'y trompât.
Quels étaient les dieux de ce pays de Malgî? Aucun ne s'étonnera de trouver
dans la région de la Mer, comme à Eridu, le culte de Ea et de Damkina. Or notre
nouveau texte dit précisément que c'est (ilu) Ea, (ilu) Dam-ki-na qui appelèrent à
la royauté ce nouveau roi. Celui-ci met sous leur sauvegarde certaines de ses œuvres
pies, dont le contempteur ou le violateur périra par ces mêmes dieux :
(ilu) Ea (iltu) Dam-ki-na que Ea et Damkina
[isid]-zu li-zu-hu arrachent son fondement !
On comprend de même l'enchaînement des idées dans le prologue du Code de
Hammurabi, obv. 4, 15-23 :
rhuèpazzir nisi Malkâ(ki) in karasim
musarsidu subatisin in nuhsin
ana (ilu) Ea u (iltu) Damgalnunna
m usarbû sarrutisu
daris isimu zibi ellutim
« Celui qui abrita les gens de Malkâ dans l'infortune,
affermit leur demeure dans l'abondance ;
pour Ea et Damgalnunna
qui avaient exalté sa royauté
celui qui fonda à jamais de pures offrandes ! »
La catastrophe que ce passage laisse deviner pourrait tenir au régime des eaux,
raz de marée, inondation. Hammurabi (musarsidu subatisin) consolide les habitations,
et tout d'abord les temples de Êa et Damkina (Damgalnunna).
XII
Les Evénements éponymiques du règne de Hammurabi. — Le hasard qui m'a fait
découvrir autrefois, à Sippar, un fragment de liste des dates du règne de Hammurabi
(Musée de Constantinople, Sippar, 16) me met en termes de publier aujourd'hui une
liste complète de ces mêmes dates en abrégé. On verra que celle de Pœbel, qui a soi-
gneusement collectionné toutes les formules, éparses çà et là, dans Babyl. Exp., VI5,
p. 52 à 68, se trouve cette fois complétée et, surtout quant à la chronologie, rectifiée,
comme il en était besoin pour plusieurs événements. Il faut reconnaître que sans son
travail, qui résume déjà d'autres travaux antérieurs, il eût été impossible de lire la
moitié de notre tablette. Je regrette d'être si peu artiste que je ne puisse, en fac-
similé, rendre l'aspect ladre de l'original.
1. mu Ha-am-mu-ra-bi lugal-ê
2. mu [nig si]-sa ma-da-na i-ni-in-gar-ri-es
RECUEIL, XXXVII. — TROISIÈME SÉR., T. II. 14