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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 34.1912

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Nr. 1-2
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Jéquier, Gustave: Notes et remarques
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https://doi.org/10.11588/diglit.12745#0124

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NOTES ET REMARQUES

NOTES ET REMARQUES

par

G. Jéquier

XVII. — De l'origine des premiers conquérants de l'Égypte.

Dans les textes des pyramides, on trouve une pli rase',1 qui donne une indication très
précise sur le pays d'où étaient originaires les premiers conquérants de l'Égypte, ceux
qui, mélangés à la population autochtone du pays, constituèrent la race égyptienne,
après avoir introduit dans la vallée du Nil une civilisation supérieure et la connaissance
des métaux. Depuis le moment où les fouilles ont commencé à nous livrer en abondance
des documents sur ces périodes archaïques, on n'a pas songé, à ma connaissance du
moins, à tirer parti de ce texte important dans les nombreuses discussions relatives à
l'origine des Égyptiens; le seul auteur qui l'ait mentionné est M. W. Max Millier8,
mais antérieurement à ces découvertes, et à un moment où on ne pouvait en soupçonner
toute la valeur, aussi n'y voit-il qu'une glose interpolée dans le texte au commence-
ment de la VIe dynastie, glose rappelant une révolution ou plutôt une intervention
armée des mercenaires soudanais, qui aurait amené un changement dans le gouverne-
ment du pays. Cette opinion n'est plus guère soutenable aujourd'hui et le sens du
passage en question est au contraire parfaitement clair.

Cette phrase se présente de la façon suivante ^ [=J (j (j J 1 ° r^^i
t, ^ ^ ^ J ' ^ ' e^ VGU^ se traduire littéralement : « Ce Pepi est le pays de
Setit qui s'est emparé des deux terres, la flamme qui , a reçu ses deux adbou (les deux
rives du Nil). » Elle exprime donc l'assimilation du roi à un peuple étranger ayant
conquis l'Égypte; au moment où le texte a été gravé, sous la VIe dynastie, les
Égyptiens considéraient toutes les peuplades habitant en dehors de leur pays propre-
ment dit comme des barbares, des êtres très inférieurs à eux, et souvent comme des
ennemis; il est donc inadmissible que le roi, héritier légitime des dieux locaux et par
conséquent le représentant parfait de la pure race égyptienne, ait pu s'identifier à une
cle ces nations étrangères, s'il ne s'y rattachait pas réellement et directement par les
liens du sang. D'une lointaine origine exotique, il ne restait plus qu'une tradition, un
souvenir très vague qui, en dehors de ce texte unique en son genre dans la littérature
égyptienne, ne transparaît plus que dans une cérémonie rituelle, la « fête de frapper
les Anou »:', cérémonie des plus importahtes au début du royaume pharaonique, et qui
tendait déjà à ce moment-là, vers la fin de l'Ancien Empire, à tomber en désuétude.
Comme d'autre part nous savons que sous les rois thinites et memphites, il n'y eut en

1. Pepi 1, 1. 90 (M. 119, N. 698, cf. éd. Sethe, 812).

2. Asien und Europa nacli altâyupt. Denkmàlei'n, p. 20-21.

3. Naville, Rec. de Trac, XXXII, p. 53.
 
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