Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 34.1912

DOI Heft:
Nr. 1-2
DOI Artikel:
Jéquier, Gustave: Notes et remarques
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12745#0125

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Égypte aucune invasion étrangère importante, nous devons nécessairement placer celle
dont parle notre texte à une époque antérieure, donc vers la fin de la période archaïque.
En conséquence, il ne peut être question que de cette conquête qui changea les des-
tinées de l'Égypte en lui apportant une civilisation nouvelle, les métaux, l'écriture et
l'organisation politique et qui constitue la limite entre la préhistoire et l'histoire, con-
quête sur laquelle nous n'avions jusqu'ici que des données de nature archéologique, et
que notre texte vient préciser de la façon la plus claire en nous apprenant le nom du
peuple conquérant.

Cette peuplade des Setit ou Sati est connue depuis longtemps, bien qu'elle n'ait
pu encore être localisée de façon absolue; si ce nom a pu s'appliquer parfois, à partir
du Nouvel Empire, aux nomades habitant à l'est de l'Égypte1, il est parfaitement cer-
tain maintenant qu'aux époques anciennes les Sati se trouvaient bien sur les confins
de l'Égypte, mais vers le sud, au delà de la cataracte; c'est un terme général dési-
gnant une des grandes familles des Anou, la race libyo-berbère qui occupait à l'origine
tout le nord de l'Afrique occidentale2. Notre texte est donc une confirmation de la
thèse émise récemment par M. Naville3, établissant que les premiers conquérants de
l'Egypte sont venus du sud et non de l'est, que ce ne sont pas des Sémites, mais des
Africains, les Sati, apparentés eux-mêmes aux aborigènes ou tout au moins à ceux que
nous pouvons considérer comme tels, les Anou.

Nous avons vu que M. Millier considérait ce passage comme une interpolation, et
en effet, à première vue, il ne semble pas avoir grand rapport avec le contexte; il n'en
est cependant pas ainsi, et le chapitre entier qui débute par cette phrase forme un
tout parfaitement homogène. Après ce passage par lequel le roi s'assimile à la tribu
conquérante des Sati, il est dit que : « Pepi sort vers le ciel, il y trouve Ra debout,
il s'approche de lui, il s'assied sur ses épaules ; Râ ne l'abandonne pas à terre, car il sait
que Pepi est plus grand que lui4, etc. » ; enfin pour terminer, on trouve cette phrase qui
n'est autre qu'un rappel de la première, et montre clairement par là même l'unité de
la composition de l'ensemble : « Pepi s'empare des deux terres comme le roi des dieux ».
Tout le chapitre doit donc se comprendre de la manière suivante : le roi se présente

1. M. W. M. Mûller (Asien und Europa, p. 19-20) fait remarquer la différence qui existe entre les deux

homonymes, les' ^es arCDers) ^es Bédouins du Sinaï, et les pays de ?-^ f\/v^' auX env'rons c'e

la cataracte. Cette distinction est pleinement justifiée à l'origine, mais dès le Nouvel Empire, les Sati méridio-
naux sont rarement mentionnés dans les textes, et on commence à employer indifféremment les deux manières
d'écrire pour désigner les nomades asiatiques. Déjà sur le pectoral d'Amenemhat III (de Morgan, Dahchour,

1, pl. XX) nous voyons le roi abattre un Bédouin asiatique accompagné de cette double légende et

^ ^ ^ es^ possible, comme le voudrait M. Weill [Sphinx, VIII, p. 201-213) que cette double Uéno^

mination s'applique déjà à la même peuplade, mais le fait n'est pas absolument certain, vu la présence d'un
verbe différent pour chacun des noms; si cela était, il faudrait admettre l'hypothèse d'une migration de la
nation des Sati qui à un moment donné aurait fusionné avec les Menti, autre rameau de la même race, fixé à
l'est de l'Egypte. Nous connaissons encore trop peu ces peuples limitrophes pour pouvoir affirmer quoi que
ce soit à cet égard.

2. Naville, op. cit., p. 54.

3. Rec. de Trac, XXXII, p. 202 et suiv.

4. Ou «aussi grand que lui »(?).

Recueil, xxxiv. —

troisième sér., t. ii.

15
 
Annotationen