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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 34.1912

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Nr. 3-4
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Lacau, Pierre: Notes de grammaire, [1]: à propos de la grammaire égyptienne de M. Erman
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https://doi.org/10.11588/diglit.12745#0219

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A PROPOS DE LA GRAMMAIRE ÉGYPTIENNE DE M. ERMAN

207

nahestand ». Dès maintenant l'égyptien, les langues sémitiques, les langues berbères,
les langues est-africaines (ou chamitiques = sornali, galla, bischari, etc.), nous appa-
raissent comme quatre rameaux distincts issus d'une souche commune, de la même façon
que les groupes de langues grecques, italiques, slaves, germaniques, etc., dérivent pa-
rallèlement d'un ancêtre commun l'indo-européen. Les rapports de l'égyptien avec les
groupes berbère et est-africain sont encore difficiles à préciser parce que ces dernières
langues ne nous sont connues que dans leur état le plus récent : les plus anciens do-
cuments remontent à 50 ans à peine1. Mais avec les langues sémitiques les rapports sont
plus clairs. Or il paraît certain que l'égyptien a dû se développer à côté de ces dernières
d'une façon indépendante. Et cette distinction d'origine n'est point une simple
question de mots ; elle a une portée pratique. Loin que l'égyptien soit explicable uni-
quement par les faits propres au sémitique, il a au contraire conservé beaucoup de
traits d'un état plus ancien que ce dernier groupe, et c'est lui qui pourra nous servir
à l'éclairer. Son consonantisme si dégradé et son vocalisme même, si mal connu
pourtant, nous montreront parfois des phénomènes qui ont disparu dans la famille
voisine. Il suffit de citer : les pronoms, les formes du pluriel et du duel, l'état construit
et pronominal; ce ne sont là à aucun degré des corruptions du type sémitique, ce
sont au contraire des survivances d'un état antérieur.

§ 7

M. Erman a pris pour base de sa grammaire la langue classique, celle du Moyen
Empire. Il tient d'ailleurs grand compte de la langue plus ancienne, mais ne parle du
néo-égyptien |u'a propos d'un petit nombre de formes. Pour le néo-égyptien M. Erman
a eu raison, je crois, de le laisser de côté : on peut toujours étudier une période dé-
terminée d'une langue sans s'occuper de celle qui a suivi (sinon pour éclairer un
fait par comparaison). Mais il me semble qu'il nous faudra dans l'avenir donner une
place plus large encore à la période la plus ancienne de l'égyptien. Toute grammaire
doit être historique : un phénomène n'est explicable que par ce qui l'a précédé.
J'aurais voulu que pour tout fait de phonétique ou de morphologie l'auteur nous eût
donné l'exemple le plus ancien. Les textes des Pyramides, qui comprennent eux-mêmes
des chapitres d'âge si différent, pouvaient être un point de repère perpétuel. Nous
devrons plus tard établir une chronologie précise dans l'emploi des formes; M. Erman
avec les fiches du grand dictionnaire dispose seul des éléments nécessaires pour la
fixer2.

Dans le même ordre d'idée j'ajouterai qu'un certain nombre de formes, considérées
comme bien connues, sont restées sans référence. Même pour les formes les plus

1. Nous ne comprenons rien encore aux inscriptions libyques.

2. Le désir que j'exprime ici n'est point une critique. 11 est trop clair que M. Erman a volontairement
limité le plan de son travail. Nous devons nous rappeler toujours qu'il a voulu écrire pour les étudiants un
livre apportant, des résultats, non des discussions.
 
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