A PROPOS DE LA GRAMMAIRE ÉGYPTIENNE DE M. ERMAN
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W. et T., les déterminatifs de *l=^_ et dans toutes les Pyramides ; 2° beaucoup
d'animaux, entre autres tous les poissons qui seraient impurs pour le roi.
Ces suppressions suffisent à donner à l'orthographe des Pyramides, particulière-
ment dans W. et T., un aspect tout à fait spécial. Elles nous font comprendre immé-
diatement l'importance capitale du signe-mot dans l'écriture. C'est lui qui donne à une
racine son individualité, et qui permet de séparer les mots. L'on s'explique très bien
sur ce point l'esprit conservateur des Égyptiens : il est pleinement justifié. Réduit à ses
éléments purement phonétiques, le système graphique serait beaucoup moins clair : son
aboutissement normal aurait été l'alphabet des sémites. Or on sait à quel point la cou-
pure des mots est difficile dans les textes sémitiques. Et même quand les mots sont
séparés par des points, par exemple dans les plus anciens textes, le squelette conso-
nantique des racines laisse encore place à bien des hésitations. Il nous suffit d'ailleurs
tout simplement de lire une phrase égyptienne transposée dans notre système actuel de
transcription, même en prenant soin de séparer les mots, pour comprendre qu'une pa-
reille simplification eût été obtenue aux dépens de la clarté1.
§ 70 Anm.
L'orthographe anormale 'rV^ ^> est une survivance d'un procédé ancien qui a joué
un grand rôle2. Voici en quoi il consiste.
Pour préciser la lecture d'un signe, on le fait précéder d'un autre signe de même
lecture, et l'on a côte à côte deux signes homophones. Le procédé est très clair dans les
orthographes des mots suivants, bilitères et trilitères :
W. 181 (123 a)
P. 485 (359 6)
& P. 616 (1378 c)
^u^>. W. 498 (394 a)
P. 695 (1517 c)
<c y ^ Deir-el-Gebrawi, I, pl. XIII
$ P. 563 (1301 c)
On comparera les noms de divinités dans lesquels un signe-lecture accompagne
l'image du dieu jouant le rôle de signe-mot :
1. 11 est bien clair que beaucoup d'autres raisons ont contribué à maintenir l'écriture ancienne : par exemple
son caractère ornemental et son pouvoir magique.
2. vS\ est la forme des Pyramides ; g v\ est plus récent. — M. Erman n'a voulu que signaler
l'importance du groupe au point de vue de la lecture.
3. L'original porte le nez humain : voir l'édition de Sethe.
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W. et T., les déterminatifs de *l=^_ et dans toutes les Pyramides ; 2° beaucoup
d'animaux, entre autres tous les poissons qui seraient impurs pour le roi.
Ces suppressions suffisent à donner à l'orthographe des Pyramides, particulière-
ment dans W. et T., un aspect tout à fait spécial. Elles nous font comprendre immé-
diatement l'importance capitale du signe-mot dans l'écriture. C'est lui qui donne à une
racine son individualité, et qui permet de séparer les mots. L'on s'explique très bien
sur ce point l'esprit conservateur des Égyptiens : il est pleinement justifié. Réduit à ses
éléments purement phonétiques, le système graphique serait beaucoup moins clair : son
aboutissement normal aurait été l'alphabet des sémites. Or on sait à quel point la cou-
pure des mots est difficile dans les textes sémitiques. Et même quand les mots sont
séparés par des points, par exemple dans les plus anciens textes, le squelette conso-
nantique des racines laisse encore place à bien des hésitations. Il nous suffit d'ailleurs
tout simplement de lire une phrase égyptienne transposée dans notre système actuel de
transcription, même en prenant soin de séparer les mots, pour comprendre qu'une pa-
reille simplification eût été obtenue aux dépens de la clarté1.
§ 70 Anm.
L'orthographe anormale 'rV^ ^> est une survivance d'un procédé ancien qui a joué
un grand rôle2. Voici en quoi il consiste.
Pour préciser la lecture d'un signe, on le fait précéder d'un autre signe de même
lecture, et l'on a côte à côte deux signes homophones. Le procédé est très clair dans les
orthographes des mots suivants, bilitères et trilitères :
W. 181 (123 a)
P. 485 (359 6)
& P. 616 (1378 c)
^u^>. W. 498 (394 a)
P. 695 (1517 c)
<c y ^ Deir-el-Gebrawi, I, pl. XIII
$ P. 563 (1301 c)
On comparera les noms de divinités dans lesquels un signe-lecture accompagne
l'image du dieu jouant le rôle de signe-mot :
1. 11 est bien clair que beaucoup d'autres raisons ont contribué à maintenir l'écriture ancienne : par exemple
son caractère ornemental et son pouvoir magique.
2. vS\ est la forme des Pyramides ; g v\ est plus récent. — M. Erman n'a voulu que signaler
l'importance du groupe au point de vue de la lecture.
3. L'original porte le nez humain : voir l'édition de Sethe.