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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 10.1874

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Nr. 4
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Rayssac, Saint-Cyr de: Perkins, Charles, Les sculpteurs italiens: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21839#0383

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LES SCULPTEURS ITALIENS

DE CHAULES PEliKINS '

ans l’histoire des arts, tandis que la peinture présente une succession
variée d’écoles, la sculpture n’en offre en réalité que deux, deux types ser-
vant de point de mire aux artistes : l’école grecque et l’école florentine.
Certes, la première, avec ses incomparables chefs-d’œuvre, reste la source de toute
beauté et la sculpture par excellence, mais l’autre n’en garde pas moins une empreinte
reconnaissable, un génie original qu’elle dut aux idées nouvelles apportées dans le
monde par le catholicisme, et qui devint ce que l’on sait entre les mains de Michel-
Ange. La Grèce païenne avait créé la Beauté ; l’Italie chrétienne chercha l’Expres-
sion , et c’est ainsi qu’à quinze siècles de distance se sont trouvés mis en œuvre les
deux éléments dont se compose l’art plastique.

Les historiens n’ont pas manqué, cela va sans dire, à la statuaire grecque. Science
des faits, symbolisme, comparaison patiente avec les pierres gravées, commentaires
des moindres renseignements écrits, on n’a rien négligé depuis un siècle pour établir
les actes de naissance de tout ce peuple de statues. On a fait des in-folio sur une seule
figure, et s’il reste encore bien des obscurités et bien des doutes, ce n’est pas la faute
des érudits. La sculpture italienne ne pouvait attirer le même concours. Elle n’était
plus, celle-ci, l’art essentiel et la fleur naturelle de tout un monde, mais seulement un
épisode dans le concert de la Renaissance. Née comme un accessoire aux murs des
cathédrales, elle avoisinait un art nouveau dont elle subissait l’influence et dont les
splendeurs allaient tout éclipser. On ne la séparait pas du mouvement général de
l’époque; l’architecture voilait ses origines et la peinture son apogée. Pour le grand
nombre, ses annales se réduisaient à deux ou trois noms, dont un seul même était si
grand qu’il semblait suffire à l’histoire. L’unique ouvrage s'occupant spécialement de
la sculpture italienne était jusqu’à ce jour le traité du comte Cicognara : la Sloria
delta scultura dal suo risorgimenlo in Italia, fino al secolo di Canova [sic). En
dehors de ce livre, il fallait recourir, soit aux auteurs traitant l’histoire des autres
arts aux xme et xivc siècles, soit aux biographies d’artistes disséminées dans les
bibliothèques d’Italie. Assurément c’est une œuvre méritoire que ces six volumes de
Cicognara, pour lesquels Émeric David s’est montré trop sévère et Quatremère de
Quincy trop indulgent. 11 s’y trouve des considérations justes et fort élevées sur la
gloire et sur le culte en tant qu’origine des arts, sur les costumes civils et religieux,
sur les temples anciens et les églises modernes, mais la critique historique propre-

1- les Sculpteurs italiens, par Charles C. Perkins, 2 volumes ornés d’un album et traduits de l'anglais
par Ch.-Ph. Hausoullier. Paris, librairie de Ve Jules Renonard. 1S69.
 
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