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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 10.1874

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Nr. 4
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Ménard, René: Paul Baudry, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21839#0375

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PAUL BAUDRY1

La danse est le mouvement rhythmé : le saut, la course ouïe pugilat,
expriment des mouvements qui ne sont pas réglés par le rhythme. La . '
danse est donc, dans son acception la plus élevée, un art qui participe
à la fois de la musique et de la sculpture. Nos ballets modernes n’ont
rien de commun avec cette manière de comprendre la danse : les
pirouettes de nos danseuses sont des exercices d’acrobates, et leurs
laides petites jupes courtes, qui les font ressembler à des poupées
mobiles, seraient aussi inacceptables que leurs mouvements déhanchés,
dans un pays qui aurait conservé le sentiment de l’art. Aussi M. Baudrv,
pour caractériser la danse, s’est-il bien gardé de montrer ces vilaines
postures où une pauvre femme s’évertue à lever un pied à la hauteur de
sa tète pour tourner ensuite sur elle-même comme une toupie d’Allemagne.
Pensant avec raison que la danse a pour but de faire valoir la grâce
naturelle des formes humaines, et non de produire des lignes discor-
dantes et des mouvements outrés, il s’est adressé aux nobles sources de
l’antiquité, sans tenir compte du goût bizarre de nos habitués de théâtres.

La danse des hommes, qui n’est que ridicule dans nos sociétés
modernes, avait toujours chez les anciens un caractère militaire ou reli-
gieux. Pour exprimer la danse virile, l’artiste nous montre les Corybantes
et les Curètes entourant le berceau de Jupiter enfant, et choquant leurs
épées contre leurs boucliers pour empêcher les cris du jeune dieu d’être

1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. IX, p. 536, t. X, p. 70,
et 238,
 
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