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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 10.1874

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La Charité: Médaillon
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https://doi.org/10.11588/diglit.21839#0294

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LA CHARITE

MÉDAILLON.

Le médaillon dont nous donnons la gravure, d’après
le Trésor de numismatique, a été rapporté d’Italie par
Paul Delaroche: on n’en connaît pas l’auteur. Il repré-
sente la Charité personnifiée par une femme debout qui
porte deux enfants dans ses bras et en a cinq autres
autour d’elle.

Ce joli groupe, malgré le nombre des figures qui le
composent, offre une belle ligne exempte de confusion;
il est entouré d’une couronne d’olivier, symbole de paix.
On lit en bas une inscription latine dont voici le sens :

« Les Latins m’appellent Dilectio, les Grecs me
nomment, dans leur langue, Agapè. Pourquoi ne suivrais-je pas volontiers le Dieu
qui m’ordonne de servir mon prochain? »

Dans le dogme chrétien, la Charité est une des trois vertus théologales; dans la
légende, c’est une grande sainte, sœur de sainte Foi et de sainte Espérance; toutes
les trois furent martyrisées en même temps que sainte Sagesse (Sophiaj leur mère.
Raphaël, André del Sarto et plusieurs grands maîtres de la Renaissance ont personnifié
la Charité sous la forme d’une femme secourant des petits enfants : avant eux les
sculpteurs du moyen âge avaient montré des conceptions analogues dans la décoration
de nos églises.

La Charité est-elle un type particulier à l’art chrétien? Le catalogue du Louvre dit
en parlant du fameux groupe des trois Grâces, par Germain Pilon : « Ce sont bien les
Grâces, mais les Grâces chrétiennes, presque des Charités, et telles qu'on a pu les
confondre avec les vertus théologales. »

On sait que le groupe antique des trois Grâces, qui a servi de modèle à Raphaël,
figurait jusqu’à ces derniers temps dans la cathédrale de Sienne. Sans doute leur
nudité est contraire à tous les principes de l’art chrétien, mais le symbole antique
est moins éloigné qu’on ne le croit de la conception moderne.

La forme pratique de la charité chez les anciens était l’hospitalité; les dieux
d’Homère se déguisent en pauvres et parcourent les villes pour éprouver les hommes.
La réciprocité du bienfait et de la reconnaissance était exprimée dans l’art grec par
 
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