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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 10.1874

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: Edmond Bonnaffé, Inventaire des meubles de Catherine de Médicis en 1589: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21839#0196

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BIBLIOGRAPHIE

Inventaire des meubles de Catherine de Médicis en 1589, par Edmond
Bonnaffé, 1 volume petit in-8° de 219 pages, avec une eau-forte.
Aug. Aubry, Paris, 187A.

S’il donne de précieux renseignements sur les arts, l’inventaire après décès des
meubles de la reine Catherine de Médicis ne présente point, considéré au point de
vue des mœurs et coutumes, tout l’intérêt qu’on pourrait en espérer. Presque jamais
les choses qu’il vise ne se trouvent en leur place, de telle sorte qu’il est presque impos-
sible de restituer la physionomie d’un palais, d’un hôtel ou d’un simple logis. C’est
dans un garde-meuble encombré d’armoires et de coffres qu’on trouve presque tou-
jours ce qu’il s’agit d’inventorier, les meubles les plus lourds et les plus simples étant
restés seuls dans les différentes pièces du logis.

L'hôtel de la Reine, devenu plus tard l’hôtel de Soissons, dont la halle au blé
couvre aujourd’hui en partie les terrains, l’hôtel de la Reine, où se fit l’inventaire que
publie M. Edmond Bonnaffé, échappe d’autant moins à la loi commune que Catherine
de Médicis ne l’habitait point lorsqu’elle mourut.

Le xvie siècle avait en partie conservé les mœurs du moyen âge. On emportait en
voyage ses meubles avec soi, et ceux qu’on ne pouvait enlever on les mettait en sûreté
dans les armoires et les coffres du garde-meuble, de telle sorte que les appartements
restaient dans une nudité presque absolue.

La forme de la plupart des meubles de la Renaissance, qui ne sont qu’une imitation
avec d'autres ornements de ceux de l’époque antérieure, indique ces coutumes nomades
et nous en trouvons une nouvelle preuve dans l’inventaire qui nous occupe. Ainsi
lorsque les commissaires chargés de dresser cet inventaire se présentèrent au palais des
Tuileries, encore inachevé, il est vrai, le portier leur déclara qu’il ne s’v trouvait
« aucuns meubles qui ayent esté à ladicte feue dame royne, laquelle venoit au dict lieu
seullement pour se pourmener, et lorsqu’elle y vouloit manger et séjourner, qui estoit
fort peu souvent, faisoit apporter les meubles qui luy estaient nécessaires, lesquels ses
officiers remportaient après son départ ».

Ces précautions n’étaient point inutiles, car tandis que l’hôtel de la Reine était sous
les scellés apposés à la demande des nombreux créanciers de Catherine, la Ligue étant
maîtresse de Paris, les Guise vinrent s’v installer sans façon. Ce fut d'abord la duchesse
de Montpensier avec sa mère, puis le duc de Mayenne avec sa femme. Ce dernier
déclara bientôt qu’ « ayant besoing pour sa commodité qu’aulcuns meubles de tapis-
serie et aultres estans audict logis », il fallait lever les scellés. Afin de concilier le res-
pect dû au maître de Paris avec les intérêts des créanciers de la succession, la chambre
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