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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 10.1874

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Nr. 3
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Rosset, Natalis: La toge de Talma
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https://doi.org/10.11588/diglit.21839#0282

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LA TOGE DE TALMA

Des opinions bien diverses sur la véritable coupe de
la toge ont été émises et défendues avec talent par des
antiquaires d’un grand mérite. Aucun d’eux cependant n’a
résolu le problème d’une manière satisfaisante; seul notre
célèbre tragédien Talma y est arrivé par la voie la plus
simple et la moins frayée en fait de recherches archéolo-
giques. Abandonnant les hauteurs de la science, il ne s’est
occupé que du côté matériel et pratique de la question, et
n’a pas dédaigné de prendre un moment la place de l’ou-
vrier que le tailleur nomme le coupeur. Il a pris l’œuvre
en quelque sorte par la base, et n’a pas cru descendre, non
plus que les grands peintres du xvie siècle, qui broyaient
eux-mêmes leurs couleurs ou demandaient à la chimie indus-
trielle des secrets pour la fabrication de leurs siccatifs ou
de leurs vernis.

Nous suivrons donc Talma dans la voie qui l’a si heu-
reusement conduit à son but. La technologie du sujet est
aride et sèche; il nous faudra sacrifier l’effet et l’intérêt
artistique à la rigueur et à la précision de notre démon-
stration, enfin répéter souvent les mêmes mots faute d’équi-
valents et risquer d’ennuyer ceux qui n’ont souci que des jouissances que procurent
les arts sans s’inquiéter des vulgarités de la mise en œuvre.

J’espère, toutefois, que les artistes ne songeront pas à nous demander autre chose
qu'une démonstration dont ils sauront bien tirer parti pour la composition de leurs
tableaux. Quant à ce que l’indigence du langage ne permet pas d’exprimer, trois
planches ci-jointes pourront y suppléer.

La toge dont nous entendons nous occuper ici est celle que l’on portait à Rome au
temps de Sylla, de César et des premiers empereurs. Elle avait, comme on sait, de plus
grandes dimensions que la toge des commencements de la République. — Quintilien lui-
même l’affirme : Veteribus nulli sinus (XI, 3). C’est ce que remarque Alexandre
Adam, recteur de la grande école d’Edimbourg (2e vol. p. 215 1).

1. Antiquités romaines, Paris, Verdière, 1818, 2 vol. in-8°.
 
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