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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 15.1893

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Nr. 3-4
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Goleniščev, Vladimir S.: Amenemhā III et les sphinx de "Sân"
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https://doi.org/10.11588/diglit.12260#0146

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AMENEMHA III ET LES SPHINX DE « SAN

131

AMENEMHA III ET LES SPHINX DE « SAN »

PAR

W. GoLÉNISCHEFF

Lorsqu'en 1861 des fouilles entreprises par Mariettk à San (Tanis) eurent amené
la découverte des fameux sphinx qui, tout en portant gravé sur leurs épaules droites le
nom martelé du roi Hycsos Apopi, offraient des traits de visage qui différaient sensible-
ment de ceux qu'on s'était habitué à retrouver sur la plupart des anciens monuments
égyptiens, il parut à Mariette tout naturel de considérer ces sphinx comme monuments
des Hycsos et en particulier comme œuvres d'art exécutées sur les ordres du roi Hycsos,
dont le nom se lisait sur ces monuments. Dans une longue lettre adressée à M. de Rougé
et publiée en 1861 dans la Revue archéologique, Mariette exposa sur l'origine des
curieux sphinx de Tanis son hypothèse qui, depuis, fut acceptée par beaucoup de
savants, non sans avoir été toutefois en partie mise en doute, aussitôt après son appari-
tion, par celui à qui la lettre de Mariette avait été adressée. Le vicomte E. de Rougé,
en rendant compte à l'Académie de la trouvaille de Mariette, mit en évidence la dilli-
culté qu'il éprouvait d'admettre que les sphinx de San eussent été des monuments du
roi Apophis, car la présence de la légende d'Apophis sur l'épaule droite des sphinx lui
paraissait être justement la preuve que cette légende n'était pas la première qui se fût
trouvée sur les monuments en question1. Dans l'espoir de voir sa supposition bientôt
confirmée par d'autres explications de l'Egypte, M. de Rougé indiqua que le cartouche
primitif devait être cherché non sur l'épaule droite des sphinx, mais bien, d'après l'ana-
logie d'autres monuments, sur la poitrine.

Aussi étrange que cela puisse paraître, ces remarques judicieuses du célèbre égyp-
tologue n'attirèrent pas aussitôt, comme elles le méritaient, l'attention des savants, et il
se passa près de vingt ans sans que quelqu'un d'eux se fût chargé de donner les explica-
tions demandées par le vicomte de Rougé.

Ce n'est qu'en 1881, quand déjà l'hypothèse de Mariette avait eu le temps de
prendre assez profondément racine dans la science, qu'un examen attentif d'un des sphinx
de San (celui qui, au Musée de Boulaq, était inscrit sous le n° 107) permit à M. Maspero,
nommé justement vers cette époque directeur des Musées de l'Egypte, de constater
qu'en effet la surface de la poitrine du sphinx avait été rabaissée pour recevoir les car-
touches de Psioukhânou de la XXIe dynastie, et que, par conséquent, il devait y avoir
eu là auparavant, à la place d'honneur, les cartouches d'un roi, celui probablement pour
qui on avait fait le monument. Sans pouvoir trancher la question, si ce roi, dont le
monument avait été successivement usurpé par Apopi et par Psioukhànou, était un pasteur
ou un roi des dynasties indigènes, M. Maspero se contenta de déclarer qu'il convenait
d'attendre de nouvelles découvertes avant d'affirmer que les sphinx nos 106 et 107 et les

(1) Reçue arclicoloçjiqiic, nouvelle série, t. III (1861), p. 250.
 
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