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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 15.1893

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Nr. 1-2
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Loret, Victor: Sur l'arbre Narou
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https://doi.org/10.11588/diglit.12260#0113

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102

SUR L'ARBRE NAROU

SUR L'ARBRE NAROU

par

Victor Loret1

Je viens, en parcourant mes copies de Scalœ de la Bibliothèque Nationale, de me

/WWV\ a

souvenir que l'arbre-a Q vous intéresse et que vous seriez peut-être heureux de le voir

identifié. Je crois que c'est le Laurier-rose. En voici les raisons :

Dioscoride (De Mat. med., iv, 8.2) en donne le nom égyptien raivepïî, ce qui prouve
que l'arbre était connu en Egypte. Figafi a trouvé l'arbre à l'état spontané dans les
déserts entre Bérénice et l'Egypte (Schweinfurth, Flore, s. voce Nerium Oleander L.).
Le Laurier-rose est partout cultivé de nos jours dans les jardins d'Egypte, où il vient
très bien (Ibid.). L'arbre peut avoir jusqu'à seize pieds de haut (Fraas, Synopsis Florœ
classicœ, p. 159). Cela étant établi, voici les textes coptes qui donnent imp comme nom
du Laurier-rose ou Nerium Oleander L. :

Ms. paris. 44, fol. 81 : imp. Aiepion ù_j>jj^

piTiiiH. rrefi'Ae 4.t< — <lJÛ«

Ms. paris. 43, fol. 56 : prnitH %• • -Il

Le premier mot arabe n'étant pas pointé, je crois qu'il faut le lire oyj jt et y voir
la transcription du grec vjjpiov. Le redoublement du j et la séparation du mot en deux
s'expliqueraient par ce fait que beaucoup de noms de plantes arabes sont formés avec le
mot persan qui veut direfîeu/'. D'autre part, le nom arabe du Laurier-rose étant Jia
(Ibn-Baithar, Kamous [d'après Freytag], etc.), il est évident que le nom arabe du
manuscrit 43 doit être restitué alors Aiepion doit évidemment être une faute pour

iiepicm. Reste imp.

Quand les Coptes empruntent des noms de plantes aux Grecs, ils gardent toujours à
ces noms leur désinence grecque. Le fait seul d'avoir fait suivre imp de Aiepion (pour
nepion) montre que ce sont deux mots différents. Enfin les Grecs ont emprunté aux
Égyptiens bien plus de noms de plantes qu'on le croit généralement, et il est fort
possible que v>}ptov vienne de imp et de-a A. C'est pourquoi on peut lire dans les Scalœ

des choses comme s'iTpe. un-pou, ^J«l ; stfepov, dérivant certainement de aVrpe, je crois bien
que l'équation imp. [n]epion Ojojt est dans le même cas. A <poïvi£ = JJD ^l^, à xoWoçopov

H^<=> (j , à ivlwv = (j<e=5 \ij^t on pourrait, je crois, ajouter bien d'autres exemples
en les cherchant.

Lyon, le 13 décembre 1892.

V. loret.

(1) Extrait d'une lettre adressée à M. MaSPBRO par M. LoRBT.
 
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