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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 15.1893

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Nr. 1-2
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Maspero, Gaston: Note sur le bas-relief de Naramsin
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https://doi.org/10.11588/diglit.12260#0073

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NOTE SUR LE BAS-RELIEF DE XA RAM SIX

65

NOTE SUR LE BAS-RELIEF DE NARAMSIN

PAR

G. Maspeko

Le bas-relief découvert et publié par le Père Scheil est un des morceaux de sculpture
les plus précieux que la Chaldée antique nous ait rendus jusqu'à ce jour. La facture en
est à la fois très line et très large, et ne rappelle que d'assez loin celle des monuments
qu'on est habitué à considérer comme représentant les tendances de l'art sur les bords
de l'Euphrate et du Tigre. Elle n'offre pas ces exagérations de musculature, cette séche-
resse de ligne, cette lourdeur de dessin et d'exécution qu'on remarque sur les meilleurs
morceaux de la sculpture assyrienne; elle n'a pas le relief maladroit et la gaucherie
de ciseau qu'on observe sur beaucoup des reliefs de Tell-Loh. Ce qui frappe à première
vue, c'est l'aspect égyptien de la ligure : on dirait presque qu'un artiste est venu des
bords du Nil pour la tailler, et l'on serait tenté d'y reconnaître une influence directe de
l'Egypte, s'il était vrai, comme on l'a dit, que Naramsin ait conquis le Magan et que le
Màgan fût, à cette époque-là, une partie de la péninsule Sinaïtique. En y regardant de
plus près, on aperçoit des différences : le relief est plus haut sur fond que le relief égyp-
tien, le rendu de la tête est plus poussé et plus dur. Il n'en reste pas moins assez de
ressemblance avec les figures analogues de certains bas-reliefs un peu surhaussés des
tombes de la V° et de la VIe dynastie, à Dahshour et à Saqqarah, pour qu'on garde, au
second examen, beaucoup de l'impression première. La courbe des épaules, l'allonge-
ment du bras, l'absence du biceps, la manière dont les tailles qui ont modelé le nu sont
descendues de haut en bas, et dont le relief se rattache aux fonds, sont identiques à ce
qu'on voit en Egypte vers le temps de Naramsin, c'est-à-dire vers le règne d'Assi,
d'Ounas ou des Papi. S'il était permis de tirer une conclusion aussi large do notre frag-
ment et des deux ou trois débris analogues qu'on a découverts à Tell-Loh, on pourrait
dire qu'une même manière de traiter le bas-relief régnait alors chez tous les peuples
civilisés qui nous sont connus, au moins dans les grands centres comme Babylone ou
Memphis, une manière égyptienne ou égyptisante. Il est prudent toutefois de ne pas
insister sur ce sujet et de ne pas construire une théorie d'histoire de l'art sur une demi-
douzaine de morceaux incomplets.

Le bas-relief est daté par le nom de roi qu'il porte. Les Chaldéens disaient que
Naramsin avait régné dans un temps que nous pouvons placer entre 3800 et 3700 avant
Jésus-Christ, et, jusqu'à nouvel ordre, je ne vois pas qu'il y ait lieu de les accuser d'erreur
grave : leur calcul est probablement exact à cent ou deux cents ans près. C'est donc un
jalon à peu près fixe que nous avons dans l'histoire de l'art chaldéo-assyrien, et la beauté
du travail nous montre que, de même qu'en Egypte, il faut chercher la bonne époque
très haut dans le passé. C'est là le fait certain et très important qui ressort de la décou-
verte du Père Scheil. Faut-il maintenant aller plus loin et essayer d'établir, autour de ce
point à peu près fixe que le fragment nous fournit, une chronologie des monuments

RECUEIL, XV. 9
 
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