Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Instytut Sztuki (Warschau) [Hrsg.]; Państwowy Instytut Sztuki (bis 1959) [Hrsg.]; Stowarzyszenie Historyków Sztuki [Hrsg.]
Biuletyn Historii Sztuki — 32.1970

DOI Artikel:
Miscellanea
DOI Artikel:
Wiliński, Stanisław: Zygmunt Stary jako Salomon: z listów Erazma z Rotterdamu
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.47895#0056

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
STANISŁAW WILIŃSKI

SIGISMOND LE VIEUX COMME SALOMON.
(D’APRES LES LETTRES D’ERASME DE ROTTERDAM)

Dans la chapelle de Sigismond au Wawel son fon-
dateur a commande un portrait de lui-meme repre-
sente comme Salomon, dans un tondo qui est un pen-
dant au tondo avec David jouant de la harpe. Dans
ce mausolee la plupart des decors sculptes de carac-
tere religieux furent executes apres 1529. Le prog-
ramme de ces sculptures est defini dans le contrat
signe en cette meme annee avec Batholome Berrecci,
architecte et sculpteur, createur de la chapelle. En
determinant le fondement ideologiąue de ce nouveau
programme — differant du decor sculptural anterieur
de earaetere nettement neo-platonicien — on a mis
a profit une base documentaire non exploitee jusqu’ici
qui explique les motifs ayant fait identifier Sigis-
mond le Vieux avec Salomon.
L’humanisme a la cour du Wawel, qui jusqu’a Fan
1529 environ avait le earaetere relativement uniforme
du neo-platonisme florentin, fut enrichi apres cette
datę d’idees de 1’humanisme biblique lance par Erasme
de Rotterdam. C’est lui qui dans ses lettres au roi
et a Severin Boner justifia, en accord avec ces idees,
1’identification du monarque avec le prophete de
1’Ancien Testament. Dans sa lettre du 28 aout 1528,
Erasme presente a Sigismond de Vieux 1’image d’un
souverain ideał qu’il identifie avec Salomon. Erasme
attribua au roi de Pologne toutes les qualites et les
vertus qui, selon lui, caracterisaient Salomon. II mit
en relief, en premier lieu, 1’importance de Salomon
en tant que juge equitable et c’est ainsi que Sigis-
mond fut represente dans le tondo en question.
Erasme confirma la ressemblance entre le monarque
polonais et le prophete biblique dans sa lettre a Se-
verin Boner envoyee de Fribourg le 1 septembre
1531, probablement apres qu’on eut place le tondo
dans la chapelle.
L’eventuelle intervention d’Erasme ou tout au
moins la motivation de 1’identification du roi avec
Salomon, qui se trouve dans les lettres mentionnees,
exigent d’etre confrontees sous deux aspects de la
problematique artistique et ideologique de la Cha-
pelle, a savoir: a) du fondateur et b) du createur de
la Chapelle.
a) Conformement a sa conception de „bonae litte-
rae”, Erasme postulait de remplacer 1’idee de Fhuma-
nisme paien et antique par 1’humanisme biblique.
Dans les annees apres 1528 Sigismond se soumit
visiblement a Fideologie d’Erasme il n’est donc pas
exclu que sous cette influence il ait pu ordonner
une modification du programme du decor sculptural,
non execute encore, de la Chapelle. II devint necessai-
re de definir ce programme dans le contrat mentionne
de Fan 1529. Les repercussions de 1’humanisme bi-
blique d’Erasme furent la raison pour laquelle on
avait place a l’exterieur de la Chappelle les statues
de Judith et de David (en vogue a Florence neo-pla-
tonicienne), et dans son interieur deux medaillons-
tondos a reliefs representant les prophetes de 1’Ancien
Testament, pareils (comme il en est fait mention dans
le contrat en question) aux reliefs des quatre evan-
gelistes executes anterieurement.
Mais dans les lettres d’Erasme ’ aux destinataires
polonais nous ne trouvons aucune suggestion au sujet
du medaillon avec la representation de David ou de
son Identification eventuelle avec Jean ou Severin
Boner. Le lien entre le choeur, fonde par Sigismond,
et David jouant de la harpe justifierait logiquement
1’identification du roi avec ce prophete. Or, nous

connaissons la predilection de Sigismond pour la
musique. Nous savons qu’apres la mort du monar-
que on le comparait avec David en se referant
a Fexemple de la Chapelle. David avait du etre un
personnage particulierement cher au roi puisque tou-
tes les citations placees dans la chapelle — sauf une
inscription — sont puisees du Psautier. Malgre ces
faits, ce n’est pas Sigismond qui fut identifie avec
David, mais un des Boner et cela sous 1’influence,
comme il semble, de la comparaison, faite par Erasme,
entre Sigismond le Vieux et Salomon.
b) Puisque le roi s’interessait vivement — comme
Fattestent les archives — aux oeuvres d’art qu’il
fondait, nous devrions exclure la supposition que
dans la Chapelle — et Sigismond considerait celle-ci
comme „habitation eternelle” — aient pu se trouver
n’importe quelles representations n’ayant pas son ap-
probation. Cela concerne aussi les scenes a figures
puisees de 1’ainsi nomme Thiasos maritime, depour-
vues apparemment, dans leur couche exterieure se-
mantique, de motifs religieux univoquement definis.
Le roi acceptait ces representations car elles etaient
une expression humanistę „aWantica” des idees chre-
tiennes fondamentales de la vie eternelle et du sa-
lut: c’est pour cette raison quelles se sont trouvees
dans le mausolee. Berrecci et Sigismond le Vieux,
fascines par l’antiquitć et le neo-platonisme florentin,
approuvaient ces contenus en employant la metaphore
mythologique pour transmettre les idees eschatologi-
ques chretiennes au moyen de representations et
d’associations antiques.
A 1’homogeneite de la structure architecturale de
la Chapelle fut soumis son decor sculptural. Celui-ci
se sert de motifs antiques qui ferment un accompag-
nement harmonisant avec 1’idee religieuse du mau-
solee.
Berrecci a obei au nouveau programme du decor
sculptural de la Chapelle, etabli vers Fan 1529 et
impregne d’idees de 1’humanisme biblique. Par l’in-
scription: „Bartholo Florentino Opifice”, placee dans
la lanterne de la Chapelle, il a affirme qu’il est
Fauteur de l’oeuvre. Une telle affirmation avait du
recevoir, sans nul doute, la permission du fondateur
royal. On attribue a ce fait une signification aliant
au-dela des intentions de Fauteur qui signa son
oeuvre. Berrecci pouvait proceder ainsi parce qu’il
avait trouve en Sigismond le Vieux — fondateur du
mausolee — un partenaire ideał pour un dialogue
humanistę entre Fartiste et le fondateur, un inter-
locuteur appreciant pleinement, du point de vue
humanistę, 1’importance de 1’acte createur.
La premiere phase de la formation des contenus —
realises non seulement dans la structure architectu-
rale de la Chapelle avec son fondement neo-plato-
nicien — est marquee en quelque sorte par le por-
trait de Sigismond de Fan 1522 qui fait partie du
decor de la niche tumulaire. La tete du roi, ayant
les traits hero'iques d’Alexandre le Grand, est pre-
sentee dans le dialecte „aWantica”, cher aux huma-
nistes.
A la deuxieme phase de la realisation du prog-
ramme — apres 1529 — correspond le portrait du roi
dans le tondo, ou il est represente comme Salomon,
ce qui prouve visiblement de 1’influence directe de
1’idee de 1’humanisme biblique propage par Erasme
de Rotterdam a la cour du Wawel.

48
 
Annotationen