ET DE LA CURIOSITÉ
7
développée, au courant des derniers travaux, com-
plète cet enseignement. C’est là, on le voit, une
source de documentation très utile qu’apprécieront
vivement tous les historiens d’art.
Les Chefs-d’œuvre des Grands Maîtres. Nou-
velle série. Notices de M. Ch. Mokeau-Vauti-iieb.
— Paris, Hachette et Cie. Un vol. petit in-folio,
60 planches avec notices (35 fiv).
La même librairie Hachette, à l’occasion du
nouvel an, met aussi en vente, réunie en un
luxueux volume, la publication, qui s'est poursuivie
par livraisons durant le cours de cette année, des
Chefs-d'œuvre des grands maîtres, comme suite
aux séries de même titre parues précédemment. Il
s’agit cette fois des maîtres modernes, de 1800 à 1900.
Le siècle qui vient de s’écouler méritait cet hon-
neur : comme l’observe justement l’auteur des
notices qui accompagnent ces planches, M. Ch.
Moreau-Vauthier, « un siècle qui compte des
David et des Prud’hon, des Delacroix et des Ingres,
des Corot et des Millet, des Meissonier et des Puvis
de Ghavannes, égale 1 s plus beaux siècles de
l’art ». La France, d’ailleurs, n’est pas seule à être
représentée dans cet album : l’Angleterre y figure
aussi avec Raeburn, Hoppner, Lawrence, Constable,
Landseer, Turner, Burne-Jones,Whistler ; l’Espagne
avec Goya; l’Amérique avec Sargent; la Suisse
avecGleyre; la Finlande avec Edelfelt (Portrait
de Pasteur). Chez nous, voici pêle-mêle Delacroix
et Puvis, Ingres et Besnard, Géricault et Claude
Monet, A. de Neuville et Prud’hon, Hébert et
Troyon, Sisley et Paul Delaroche, David et Gustave
Moreau, Meissonier et Carrière, Ary Scheffer et
Degas, Courbet et Chaplin, Fromentin et Harpi-
gnies, Daubigny et J.-P. Laurens, Baudry et
Henri Régnault, Corot et Dagnan-Bouveret, Ilen-
ner et Bonnat, etc. : au total soixante œuvres
excellemment choisies, reproduites par les procé-
dés les plus récents de la gravure et présentées
de façon extrêmement artistique. Souhaitons
qu’une série future continue cette heureuse sélec-
tion où bien des noms et des œuvres attendent
leur tour et où nous pourrons admirer, j’imagine,
Manet près du baron Gros, Cliassériau et Dau-
mier, Watts et Bœcklin, Lenbach et Segantini,
bien d’autres encore....
A. M.
NECROLOGIE
M. Gustave Doudemont, artiste peintre, mem-
bre de la Société des Artistes français et du Con-
seil d’administration de cette Société, vient de
mourir à Paris, à l’âge de soixante-quatorze ans.
Le baron François-Auguste Gevaert, directeur
du Conservatoire de Bruxelles, beau-père de notre
collaborateur M. II. Fiérens-Gevaert, est mort à
Bruxelles le 24 décembre 1908.
Il était né le 81 janvier 1828, à Huysse, près de
Gand. Ses aptitudes musicales se manifestèrent dès
son enfance. Elève de Mengal, attaché au Conser
vatoire de Gand, le jeune artiste se voyait attri-
buer en 1847, par le Conservatoire de Bruxelles, le
prix de Rome. Sa carrière se divise en deux parts
à peu près égales, séparées par la guerre franco-
allemande: la première appartient presque en en-
tier au compositeur dramatique qui, après un
voyage à Paris, en Espagne, puis en Italie et en
Allemagne, se fixe à Paris où il cherche à pren-
dre une belle place, avec des œuvres telles que les
opéras-comiques Georgette (1853), Le Bi'let de
Marguerite (1854), Les Lavandières de Santarem
(1855), joués au Théâtre lyrique, puis Quentin
Durward (1858), Le Diable au Moulin (1859), Le
Château Trompette (1860), surtout Le Capitaine
Henriot (1864), représentés à l’Opéra-Comique. La
seconde phase est exclusivement occupée par le
savant, le théoricien, l’historien d’art, désormais
fixé dans son pays et qui a dit adieu au théâtre,
ses œuvres de composition musicale se bornant
désormais à une cantate, Jacques van Artevelde, à
une Fantaisie espagnole pour orchestre, à une
Messe de Requiem, une Messe pour enfants, des
Psaumes et des Chœurs. Il avait publié, dès 1856,
une Méthode pour t'enseignement du plain-chant’,
puis, en 1863, un Traité d'instrumentation. Il con-
sacra dès lors tous ses loisirs à son grand travail :
Histoire et théorie de la musique dans l'anti-
quité, qui, au bout de cinq et dix ans, forma deux
gros volumes, travail capital qui plaça Gevaert au
premier rang des historiens de l’antiquité.
Un an après son retour dans son pays, la mort
de Félis ayant laissé libre la place de directeur
du Conservatoire de Bruxelles, elle fut attribuée à
Gevaert, qui allait imprimer une nouvelle impul-
sion aux études de cette école. Ses ti’avaux de
directeur et de musicographe absorbent désormais
tout son temps : il publie, en collaboration avec
Gaston Paris, un Recueil de chansons du xv8
siècle ; il donne une réédition considérablement
augmentée de son Traité d'instrumentation, puis
un Cours méthodique d'orchestration; il publie
Les Origines du chant liturgique, La Mélopée
antique dms le chant de T église latine ; compose
un Grand Traité d'harmonie théorique et prati-
que, etc.
Tous ces travaux, qui avaient valu à Gevaert
une grande autorité dans le monde savant, justi-
fient les hautes distinctions dont il fut l’objet de
toutes parts, aussi bien en France où il était mem-
bre associé de l’Institut depuis 1873 et comman-
deur de la Légion d’Honneur, que dans son pays,
où le roi Léopold II lui conféra, après maints
honneurs et décorations, le titre de baron.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de M. X.
Vente de tableaux anciens et modernes, faite à
l’Hôtel Drouot, salle 6, le 11 décembre 1908, par M»
Lair-Dubreuil et M. Haro.
6. Leprince. Le Pacha : 4.400. —7. Mignard. La
Marquise de Moutespan : 4.000. — 9. Oudry.
L’Oiseau de proie : 5.100.
Bobert (Hubert). 10. Les Laveuses : 9.100. —
11. La Fontaine rustique : 10.0 0. — 12. Le Tem-
ple d’Agrippa : 7.100. — 13. Les Cascades : 3.500.
— 14. Le Torrent : 6.100. — 15. Le Ravin:
6.100.
Ziern. 17. Le Soir sur le Grand canal : 3.100. —
18. Le Coup de canon : 3.500.
Produit total : 95.610 francs.
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développée, au courant des derniers travaux, com-
plète cet enseignement. C’est là, on le voit, une
source de documentation très utile qu’apprécieront
vivement tous les historiens d’art.
Les Chefs-d’œuvre des Grands Maîtres. Nou-
velle série. Notices de M. Ch. Mokeau-Vauti-iieb.
— Paris, Hachette et Cie. Un vol. petit in-folio,
60 planches avec notices (35 fiv).
La même librairie Hachette, à l’occasion du
nouvel an, met aussi en vente, réunie en un
luxueux volume, la publication, qui s'est poursuivie
par livraisons durant le cours de cette année, des
Chefs-d'œuvre des grands maîtres, comme suite
aux séries de même titre parues précédemment. Il
s’agit cette fois des maîtres modernes, de 1800 à 1900.
Le siècle qui vient de s’écouler méritait cet hon-
neur : comme l’observe justement l’auteur des
notices qui accompagnent ces planches, M. Ch.
Moreau-Vauthier, « un siècle qui compte des
David et des Prud’hon, des Delacroix et des Ingres,
des Corot et des Millet, des Meissonier et des Puvis
de Ghavannes, égale 1 s plus beaux siècles de
l’art ». La France, d’ailleurs, n’est pas seule à être
représentée dans cet album : l’Angleterre y figure
aussi avec Raeburn, Hoppner, Lawrence, Constable,
Landseer, Turner, Burne-Jones,Whistler ; l’Espagne
avec Goya; l’Amérique avec Sargent; la Suisse
avecGleyre; la Finlande avec Edelfelt (Portrait
de Pasteur). Chez nous, voici pêle-mêle Delacroix
et Puvis, Ingres et Besnard, Géricault et Claude
Monet, A. de Neuville et Prud’hon, Hébert et
Troyon, Sisley et Paul Delaroche, David et Gustave
Moreau, Meissonier et Carrière, Ary Scheffer et
Degas, Courbet et Chaplin, Fromentin et Harpi-
gnies, Daubigny et J.-P. Laurens, Baudry et
Henri Régnault, Corot et Dagnan-Bouveret, Ilen-
ner et Bonnat, etc. : au total soixante œuvres
excellemment choisies, reproduites par les procé-
dés les plus récents de la gravure et présentées
de façon extrêmement artistique. Souhaitons
qu’une série future continue cette heureuse sélec-
tion où bien des noms et des œuvres attendent
leur tour et où nous pourrons admirer, j’imagine,
Manet près du baron Gros, Cliassériau et Dau-
mier, Watts et Bœcklin, Lenbach et Segantini,
bien d’autres encore....
A. M.
NECROLOGIE
M. Gustave Doudemont, artiste peintre, mem-
bre de la Société des Artistes français et du Con-
seil d’administration de cette Société, vient de
mourir à Paris, à l’âge de soixante-quatorze ans.
Le baron François-Auguste Gevaert, directeur
du Conservatoire de Bruxelles, beau-père de notre
collaborateur M. II. Fiérens-Gevaert, est mort à
Bruxelles le 24 décembre 1908.
Il était né le 81 janvier 1828, à Huysse, près de
Gand. Ses aptitudes musicales se manifestèrent dès
son enfance. Elève de Mengal, attaché au Conser
vatoire de Gand, le jeune artiste se voyait attri-
buer en 1847, par le Conservatoire de Bruxelles, le
prix de Rome. Sa carrière se divise en deux parts
à peu près égales, séparées par la guerre franco-
allemande: la première appartient presque en en-
tier au compositeur dramatique qui, après un
voyage à Paris, en Espagne, puis en Italie et en
Allemagne, se fixe à Paris où il cherche à pren-
dre une belle place, avec des œuvres telles que les
opéras-comiques Georgette (1853), Le Bi'let de
Marguerite (1854), Les Lavandières de Santarem
(1855), joués au Théâtre lyrique, puis Quentin
Durward (1858), Le Diable au Moulin (1859), Le
Château Trompette (1860), surtout Le Capitaine
Henriot (1864), représentés à l’Opéra-Comique. La
seconde phase est exclusivement occupée par le
savant, le théoricien, l’historien d’art, désormais
fixé dans son pays et qui a dit adieu au théâtre,
ses œuvres de composition musicale se bornant
désormais à une cantate, Jacques van Artevelde, à
une Fantaisie espagnole pour orchestre, à une
Messe de Requiem, une Messe pour enfants, des
Psaumes et des Chœurs. Il avait publié, dès 1856,
une Méthode pour t'enseignement du plain-chant’,
puis, en 1863, un Traité d'instrumentation. Il con-
sacra dès lors tous ses loisirs à son grand travail :
Histoire et théorie de la musique dans l'anti-
quité, qui, au bout de cinq et dix ans, forma deux
gros volumes, travail capital qui plaça Gevaert au
premier rang des historiens de l’antiquité.
Un an après son retour dans son pays, la mort
de Félis ayant laissé libre la place de directeur
du Conservatoire de Bruxelles, elle fut attribuée à
Gevaert, qui allait imprimer une nouvelle impul-
sion aux études de cette école. Ses ti’avaux de
directeur et de musicographe absorbent désormais
tout son temps : il publie, en collaboration avec
Gaston Paris, un Recueil de chansons du xv8
siècle ; il donne une réédition considérablement
augmentée de son Traité d'instrumentation, puis
un Cours méthodique d'orchestration; il publie
Les Origines du chant liturgique, La Mélopée
antique dms le chant de T église latine ; compose
un Grand Traité d'harmonie théorique et prati-
que, etc.
Tous ces travaux, qui avaient valu à Gevaert
une grande autorité dans le monde savant, justi-
fient les hautes distinctions dont il fut l’objet de
toutes parts, aussi bien en France où il était mem-
bre associé de l’Institut depuis 1873 et comman-
deur de la Légion d’Honneur, que dans son pays,
où le roi Léopold II lui conféra, après maints
honneurs et décorations, le titre de baron.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de M. X.
Vente de tableaux anciens et modernes, faite à
l’Hôtel Drouot, salle 6, le 11 décembre 1908, par M»
Lair-Dubreuil et M. Haro.
6. Leprince. Le Pacha : 4.400. —7. Mignard. La
Marquise de Moutespan : 4.000. — 9. Oudry.
L’Oiseau de proie : 5.100.
Bobert (Hubert). 10. Les Laveuses : 9.100. —
11. La Fontaine rustique : 10.0 0. — 12. Le Tem-
ple d’Agrippa : 7.100. — 13. Les Cascades : 3.500.
— 14. Le Torrent : 6.100. — 15. Le Ravin:
6.100.
Ziern. 17. Le Soir sur le Grand canal : 3.100. —
18. Le Coup de canon : 3.500.
Produit total : 95.610 francs.