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La chronique des arts et de la curiosité — 1909

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Nr. 31 (25 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19766#0255
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N» 31. - 1909.

BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6') 25 Septembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LC SAMIDI MATIN

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PROPOS DU JOUR

■-Jts-

es voyageurs qui ont récemment
visité la ville de Moulins ont eu
la désagréable surprise de voir le
Jaquemart balafré d’affiches. Au
cœur de la France, la vieille cité si riche en
vestiges du passé, se trouve défigurée. On
devine quel effet lamentable l’affichage ainsi
toléré produit sur le visiteur et quel aspect il
donne à un monument qui a son harmonie et
son originalité. L’amour-propre qu’ont en
général les habitants de toute ville aurait dû
suffire à protéger le Jaquemart : il faut croire
que les gens de goût, comme il arrive sou-
vent, n’ont pas été écoutés.

On se demande comment de telles disgrâces
peuvent être évitées quand l’opinion ne les
prévient pas, et l’on s’étonne qu’un monu-
ment qui a sa valeur historique ne soit pas
mieux défendu. En réalité, il n’y a pas là
seulement une question de loi ou de règle-
ment, il y a surtout une question de pratique
et d’application. Dès qu’un monument est
classé, il est en théorie à l’abri de toute mé-
saventure; on ne peut pas y changer quoi
que ce soit; y poser ou y ôter un clou sans
l’autorisation de l’Administration. Ainsi le
veut la loi, et on ne l’accusera pas sur ce
point d’être imprécise et incomplète : car
elle a un sens très clair, et une portée
générale.

Mais légiférer est une chose, appliquer la
loi en est une autre. Un monument même
classé n’est pas sauvé de tout accident si
quelqu’un ne veille pas à la stricte application
des effets législatifs du classement. Réguliè-
rement ce sont les fonctionnaires des monu-
ments historiques qui doivent exercer encore
cette surveillance : mai3 ils sont peu nom-

breux, et ceux qui travaillent ont beaucoup
à faire. Quand l’Etat, d’ailleurs, en nomme
de supplémentaires, il les choisit de telle
sorte qu'ils ne servent à rien et voient dans
leur charge une sorte de profession honorifi-
que. Pendant ce temps, les affiches peuvent
couvrir les murs des cathédrales et les jaque-
marts. C’est donc aux habitants d’une ville
à agir, à avertir l’administration, à exiger
d’elle tantôt le classement d’un édifice, tantôt
l’observation des règles du classement : on
ne sait pas de ces deux requêtes quelle est
celle dont le succès est le plus difficile.

NOUVELLES

*** On été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :

Le Tl septembre, à Malplaquet (Nord),
un monument commémoratif de la bataille
du il septembre 1709, œuvre du sculpteur
Theunissen ;

Le même jour, à Sarlat, un monument du
sociologue Gabriel Tarde, œuvre du sculp-
teur Injalbert;

Le même jour, à Vitry-le-François, un
monument à ia mémoire des soldats de terre
et de mer de l’arrondissement de Vitry morts
pour la patrie, œuvre du sculpteur Georges
Veilliard ;

Le 19 septembre, au Ballon d’Alsace, une
statue de Jeanne d’Arc;

Le même jour, près du manoir deNolongue
(Seine-et-Marne), un monument à la mémoire
du k bon berger » Jehan de Brie.

*** Un nouvel acte de vandalisme a été
commis le 9 septembre au musée du Louvre.
Le portrait de Henri II, duc de Montmorency,
maréchal de France, attribué à l’un des frères
Le Nain, a été lacéré : deux balafres d’envi-
ron trois centimètres ont été faites, l’une à la
figure, l’autre à l’épaule droite, sur la den-
 
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