N° 8. — 1909.
BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6')
10 Février.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
.Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de H Curiosité
Prix de l’abonnement pour un an
iparis, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements. 12 fr.
Le ISrrz.m.éro
Étranger (Etats faisant partie de
l’Union postale)
O fr. 25
15 fr.
PROPOS DU JOUR
îne Commission vient d’être nommée
par l’Administration des Beaux-
Arts aûn d’étudier les moyens de
protéger les gisements préhisto-
riques. C’est assurément une preuve que la
question des souvenirs les plus anciens de
notre sol a été prise au sérieux. La décou-
verte de Moustiers a été, il y a quelque
temps, une occasion de rappeler au public
une série de faits qui, jusqu’à présent,
l’avaient laissé indifférent. Les rapports des
savants sur le mauvais état des grottes de la
Dordogne, le danger qu’il y avait à aban-
donner au hasard des lieux dont les fouilles
n’étaient pas achevées, les déprédations
d’habitants peu archéologues, mais assez
avides, n’avaient pas suffi. Le squelette de la
Chapelle-aux-Saints a paru tout à coup une
preuve définitive de ce qui demeurait encore
théorique dans l’opinion : il rend ainsi un
service de plus aux savants.
Mais une longue expérience enseigne que
si les Commissions peuvent être le commen-
cement de la sagesse, elles cheminent lente-
ment. On aime leur décor, les garanties
honorables qu’elles offrent aux pouvoirs pu-
blics, et jusqu’à leurs atermoiements. Quand
la Commission des gisements préhistoriques
aura achevé ses travaux, il faudra encore
leur donner une conclusion. Et cela même est
parfois peu efficace. Il existe une Commis-
sion des monuments historiques, et une loi
des monuments historiques. Qui ne sait pour-
tant tous les vandalismes qui se commettent?
Il y a moins de méfaits à accomplir dans
l’ordre de la préhistoire, et il n’y a pas à
rechercher une législation très sévère, ayant
la superstition de tous les ornements, de tous
les objets primitifs, de toutes les grottes. La
propriété n’est intéressante à assurer à notre
pays que lorsqu’il s’agit d’œuvres d’art ou
de documents incomparables. Souhaitons que
dans ce domaine, qui n’est pas aussi vaste
que celui des monuments historiques, la
Commission reconnaisse vite ce qu’elle doit
accomplir.
-1—X—<-
NOUVELLES
*** Par arrêté du ministre de l’Instruction
publique et des Beaux-Arts, en date du 10 fé-
vrier, M. Debussy, compositeur de musique,
est nommé membre du Conseil supérieur
d’enseignement du Conservatoire national de
musique et de déclamation, section des études
musicales, en remplacement de M. Reyer,
décédé.
*** Les collections d’art moderne du Petit
Palais viennent de s’accroître d’un don très
précieux. Mlle Courbet vient d’envoyer six
œuvres choisies parmi les plus caractéris-
tiques de son frère, l’illustre peintre. Ces
œuvres sont : le Portrait de Courbet au chien ;
le Portrait de Mm& Zélie Courbet ; le Portrait de
Mlle Juliette Courbet (la généreuse donatrice) ;
le Portrait du père de Courbet; les Amants
dans la campagne] les Trois Baigneuses.
M. Quentin-Bauchart a été chargé de pré-
senter au Conseil municipal un rapport sur
ce don magnifique; puis il a été décidé, sur
la proposition de M. Rébeillard, que les
œuvres de Gustave Courbet prendraient place
dans le plus bref délai possible dans une
salle spéciale qui portera le nom du maître.
*** Le peintre Lecomte du Nouy vient
d’offrir au Musée Carnavalet une peinture de
son aïeul Hyacinthe du Nouy qui consiste en
une Vue des hauteurs de Saint-Cloud avec le
vieux pont et la Seine, tels qu’ils étaient en
1829. Le Musée Carnavalet possédait déjà du
BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6')
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15 fr.
PROPOS DU JOUR
îne Commission vient d’être nommée
par l’Administration des Beaux-
Arts aûn d’étudier les moyens de
protéger les gisements préhisto-
riques. C’est assurément une preuve que la
question des souvenirs les plus anciens de
notre sol a été prise au sérieux. La décou-
verte de Moustiers a été, il y a quelque
temps, une occasion de rappeler au public
une série de faits qui, jusqu’à présent,
l’avaient laissé indifférent. Les rapports des
savants sur le mauvais état des grottes de la
Dordogne, le danger qu’il y avait à aban-
donner au hasard des lieux dont les fouilles
n’étaient pas achevées, les déprédations
d’habitants peu archéologues, mais assez
avides, n’avaient pas suffi. Le squelette de la
Chapelle-aux-Saints a paru tout à coup une
preuve définitive de ce qui demeurait encore
théorique dans l’opinion : il rend ainsi un
service de plus aux savants.
Mais une longue expérience enseigne que
si les Commissions peuvent être le commen-
cement de la sagesse, elles cheminent lente-
ment. On aime leur décor, les garanties
honorables qu’elles offrent aux pouvoirs pu-
blics, et jusqu’à leurs atermoiements. Quand
la Commission des gisements préhistoriques
aura achevé ses travaux, il faudra encore
leur donner une conclusion. Et cela même est
parfois peu efficace. Il existe une Commis-
sion des monuments historiques, et une loi
des monuments historiques. Qui ne sait pour-
tant tous les vandalismes qui se commettent?
Il y a moins de méfaits à accomplir dans
l’ordre de la préhistoire, et il n’y a pas à
rechercher une législation très sévère, ayant
la superstition de tous les ornements, de tous
les objets primitifs, de toutes les grottes. La
propriété n’est intéressante à assurer à notre
pays que lorsqu’il s’agit d’œuvres d’art ou
de documents incomparables. Souhaitons que
dans ce domaine, qui n’est pas aussi vaste
que celui des monuments historiques, la
Commission reconnaisse vite ce qu’elle doit
accomplir.
-1—X—<-
NOUVELLES
*** Par arrêté du ministre de l’Instruction
publique et des Beaux-Arts, en date du 10 fé-
vrier, M. Debussy, compositeur de musique,
est nommé membre du Conseil supérieur
d’enseignement du Conservatoire national de
musique et de déclamation, section des études
musicales, en remplacement de M. Reyer,
décédé.
*** Les collections d’art moderne du Petit
Palais viennent de s’accroître d’un don très
précieux. Mlle Courbet vient d’envoyer six
œuvres choisies parmi les plus caractéris-
tiques de son frère, l’illustre peintre. Ces
œuvres sont : le Portrait de Courbet au chien ;
le Portrait de Mm& Zélie Courbet ; le Portrait de
Mlle Juliette Courbet (la généreuse donatrice) ;
le Portrait du père de Courbet; les Amants
dans la campagne] les Trois Baigneuses.
M. Quentin-Bauchart a été chargé de pré-
senter au Conseil municipal un rapport sur
ce don magnifique; puis il a été décidé, sur
la proposition de M. Rébeillard, que les
œuvres de Gustave Courbet prendraient place
dans le plus bref délai possible dans une
salle spéciale qui portera le nom du maître.
*** Le peintre Lecomte du Nouy vient
d’offrir au Musée Carnavalet une peinture de
son aïeul Hyacinthe du Nouy qui consiste en
une Vue des hauteurs de Saint-Cloud avec le
vieux pont et la Seine, tels qu’ils étaient en
1829. Le Musée Carnavalet possédait déjà du