N- 11. — 1909.
BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)
13 Mars.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A I.A GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de )3 Curiosité
Prix de l’abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements. 12 fr.
3Le Numéro
Étranger (Etats faisant partie de
l’Union postale)
O fr. 2B
15 fr.
PROPOS DU JOUR
e bruit court depuis quelque temps
que le pavillon de Hanovre est
sur le point d’être démoli. Les
projets qui le menacent n’ont en-
core, dit-on, rien de définitif. Mais le danger
est assez évident pour que la Commission du
Vieux-Paris se soit émue tout de suite et
même ait décidé d’intervenir au moins par
un vœu auprès du Conseil municipal.
Tout le monde connaît le charmant pavil-
lon qui fait l’angle du boulevard et de la rue
Louis-le-Grand, Il a perdu quelque chose de
son originalité le jour où, voici une vingtaine
d’années, il a été surélevé de deux étages.
Mais, tel qu’il est, c’est encore un souvenir
aimable et précieux du xvme siècle. Le bâti-
ment, qui date de la fin du règne de Louis XIV,
est surtout célèbre parce qu’il devint plus
tard l’hôtel du maréchal de Richelieu, et le
nom même qui lui est resté rappelle une ma-
licieuse allusion aux impositions un peu lour-
des que le maréchal aurait levées en Hanovre.
Des bâtiments qu’il fit construire et qui ont
disparu au temps de la Révolution, le pavil-
lon seul demeure, survivance des boulevards
et de l’architecture d’autrefois.
Userait fâcheux qu’il fût démoli, et qu’une
de ces bâtisses sans style et sans grâce que
les modernes architectes élèvent jusqu’à la
hauteurd’un sixième étage surgît dans ce coin
familier des Parisiens. Si, comme il semble,
le pavillon n’est pas à l’heure présente pro-
tégé par le classement, il peut le devenir ra-
pidement: il a quelques titres par son an-
tiquité et son caractère. La Commission du
Vieux-Paris a proposé, à cette occasion, une
idée intéressante : elle demande au Conseil
municipal de faire classer toutes les façades
intéressantes de la capitale, et de payer aux
propriétaires une indemnité qui aurait, pour
conséquence, une sorte de servitude obligeant
à conserver l’aspect ancien. Peut-être y a-t-il
là une solution d’un problème qui préoccupe
tous les amis de Paris : les démolitions se
multiplient, et les vestiges pittoresques à sau-
ver sont si nombreux qu’il faut trouver, en
effet, non des remèdes de circonstance, mais
une méthode générale de protection.
NOUVELLES
*** Dimanche dernier a été inauguré à
Paris, à l’angle de l’avenue de la République
et lu boulevard Richard-Lenoir, un monu-
ment à la mémoire de Charles Fioquet, an-
cien président du Conseil, œuvre de l’archi-
tecte Viet et du sculpteur Descomps.
*** Dorénavant, l’entrée des salles de la
sculpture moderne au musée du Louvre sera
sous le guichet du pavillon de l’Horloge, au
bas de l’escalier dit escalier Henri IV. Le
vestibule de cet escalier a été utilisé pour
placer quelques statues du xviie siècle. On
entre de là directement dans la salle Coysevox
qui vient d’être très heureusement réorga-
nisée.
*** Le tableau de Meissonier intitulé Le
Spadassin vient d’être légué à l’Etat par
M. Georges Osmont, en même temps que les
deux bandes de tapisserie provenant de la
collection Stein et 1’ « écuelle de Pourlon de
Vincennes ;> que possédait cet amateur et
qui iront au musée de Cluny.
*** Le musée céramique de la manufacture
nationale de Sèvres vient de s’enrichir, grâce
à la libéralité de la marquise de Grollier, de
l’importante collection de porcelaines euro-
péennes à la formation de laquelle le marquis
de Grollier avait consacré tous ses soins de-
BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)
13 Mars.
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3Le Numéro
Étranger (Etats faisant partie de
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O fr. 2B
15 fr.
PROPOS DU JOUR
e bruit court depuis quelque temps
que le pavillon de Hanovre est
sur le point d’être démoli. Les
projets qui le menacent n’ont en-
core, dit-on, rien de définitif. Mais le danger
est assez évident pour que la Commission du
Vieux-Paris se soit émue tout de suite et
même ait décidé d’intervenir au moins par
un vœu auprès du Conseil municipal.
Tout le monde connaît le charmant pavil-
lon qui fait l’angle du boulevard et de la rue
Louis-le-Grand, Il a perdu quelque chose de
son originalité le jour où, voici une vingtaine
d’années, il a été surélevé de deux étages.
Mais, tel qu’il est, c’est encore un souvenir
aimable et précieux du xvme siècle. Le bâti-
ment, qui date de la fin du règne de Louis XIV,
est surtout célèbre parce qu’il devint plus
tard l’hôtel du maréchal de Richelieu, et le
nom même qui lui est resté rappelle une ma-
licieuse allusion aux impositions un peu lour-
des que le maréchal aurait levées en Hanovre.
Des bâtiments qu’il fit construire et qui ont
disparu au temps de la Révolution, le pavil-
lon seul demeure, survivance des boulevards
et de l’architecture d’autrefois.
Userait fâcheux qu’il fût démoli, et qu’une
de ces bâtisses sans style et sans grâce que
les modernes architectes élèvent jusqu’à la
hauteurd’un sixième étage surgît dans ce coin
familier des Parisiens. Si, comme il semble,
le pavillon n’est pas à l’heure présente pro-
tégé par le classement, il peut le devenir ra-
pidement: il a quelques titres par son an-
tiquité et son caractère. La Commission du
Vieux-Paris a proposé, à cette occasion, une
idée intéressante : elle demande au Conseil
municipal de faire classer toutes les façades
intéressantes de la capitale, et de payer aux
propriétaires une indemnité qui aurait, pour
conséquence, une sorte de servitude obligeant
à conserver l’aspect ancien. Peut-être y a-t-il
là une solution d’un problème qui préoccupe
tous les amis de Paris : les démolitions se
multiplient, et les vestiges pittoresques à sau-
ver sont si nombreux qu’il faut trouver, en
effet, non des remèdes de circonstance, mais
une méthode générale de protection.
NOUVELLES
*** Dimanche dernier a été inauguré à
Paris, à l’angle de l’avenue de la République
et lu boulevard Richard-Lenoir, un monu-
ment à la mémoire de Charles Fioquet, an-
cien président du Conseil, œuvre de l’archi-
tecte Viet et du sculpteur Descomps.
*** Dorénavant, l’entrée des salles de la
sculpture moderne au musée du Louvre sera
sous le guichet du pavillon de l’Horloge, au
bas de l’escalier dit escalier Henri IV. Le
vestibule de cet escalier a été utilisé pour
placer quelques statues du xviie siècle. On
entre de là directement dans la salle Coysevox
qui vient d’être très heureusement réorga-
nisée.
*** Le tableau de Meissonier intitulé Le
Spadassin vient d’être légué à l’Etat par
M. Georges Osmont, en même temps que les
deux bandes de tapisserie provenant de la
collection Stein et 1’ « écuelle de Pourlon de
Vincennes ;> que possédait cet amateur et
qui iront au musée de Cluny.
*** Le musée céramique de la manufacture
nationale de Sèvres vient de s’enrichir, grâce
à la libéralité de la marquise de Grollier, de
l’importante collection de porcelaines euro-
péennes à la formation de laquelle le marquis
de Grollier avait consacré tous ses soins de-