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La chronique des arts et de la curiosité — 1909

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Nr. 9 (27 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19766#0075
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N° 9. — 1909.

BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6')

~7 Février.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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PROPOS DU JOUR

vndis que les Colonies s’apprêtent
à tenir une promesse faite depuis
sept années et à quitter le Pavillon
de Flore, il faut parler un peu du
ministère des Finances. En général, on s’est
beaucoup moins attaqué à lui qu’à son voisin
des Colonies, et, cependant, il n’est pas un
péril moins menaçant pour le musée du Lou-
vre. Peut-être a-t-il paru aux défenseurs de
notre grande galerie nationale qu'il fallait
sérier les questions et vaincre un à un des
ennemis trop difficiles à battre ensemble.
Toujours est-il que les Finances ont bénéficié
d’un traitement de faveur : mais les temps
sont révolus, et il est utile d’entreprendre
aussi ce ministère puissant et dangereux.

Il vient d’appeler lui même l’attention du
public par une mesure hardie, et il ne peut
■s’en prendre qu’à lui, si l’on se souvient de
sa présence. Pour éclairer toutes les salles
du ministère, il a fallu desbatteries électriques
supplémentaires, en ces derniers temps où le
travail a été, dit-on, très intense. Or, ces bat-
teries ont été installées dans le sous-sol du
pavillon Colbert, contre les salles du Louvre.
Des galeries de sculpture, on pouvait enten-
dre, il n’y a pas longtemps, une trépidation
•qui révélait un voisinage inquiétant. Il n’est
pas besoin d’insister, et l’on sent, du reste,
tout ce que cette innovation pouvait coûter
au Louvre !

Mais ce qui semblera paradoxal, c’est qu’on
ait choisi justement pour éclairer un minis-
tère très vaste, qui s’étend jusqu’au pavillon
de Marsan, l’endroit le plus proche du musée.
On nous dira que c’était le plus commode.
Les sculptures et les meubles historiques ne
-méritai mt-ils pas qu’on se gênât un peu? Il y

a dix ans que nous répétons la formule : tout
le Louvre aux musées nationaux. Si elle n’a
pas changé, c’est que la situation ne s’est pas
améliorée, et c’est certainement un des spec-
tacles les plus singuliers de l’époque que ce
triomphe patient remporté par la lenteur ad-
ministrative sur la sécurité d’un musée comme
le Louvre.

Le petit square qui s’étend devant l’hôtel du
musée de Cluny doit prochainement donner
asile au monument élevé en mémoire d'Oc-
taveGréard. Rien n’est plus légitime que la
pensée de l’Université d’honorer le souvenir
d’un de ses meilleurs serviteurs, et de placer
sa statue près de cette Sorbonne sur laquelle
il a si longtemps et si heureusement régné.
Mais peut-être le monument eût-il mieux
trouvé sa place à la Sorbonne même, dans la
grande galerie d’entrée, ou dans la pittores-
que vieille cour.

Lorsque de la rue des Écoles on regarde
l’étroit jardin qui remplit l’espace jusqu’à
Cluny, on s’aperçoit très vite qu’il a été fait
pour dégager la charmante façade du musée
et qu’il lui sert pour ainsi dire de décor. Plus
ce jardin sera simple, plus il remplira son
objet, qui est de laisser à Cluny toute sa va-
leur architecturale. Il est déjà plus chargé
qu’il ne convient à sa véritable destination.

N’est-il pas à craindre qu’un monument
moderne ne fusse disparate, et que, intermé-
diaire entre la façade de la Sorbonne et celle
de Cluny, il ne s’harmonise pas avec le site?
C’est à la fois la statue et le musée qui ris-
quent d’y perdre, et, s’il en est temps encore,
il est à souhaiter qu’une étude nouvelle de ce
petit problème conduise à une solution plus
heureuse pour tous.

-♦-
 
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